La liste des évêques de Genève recense le nom des évêques qui se sont succédé sur le siège épiscopal de Genève (attaché depuis 1821 à celui de Lausanne, Genève et Fribourg), dans la région du Genevois — anciennement le comté de Genève et le Faucigny (vallée de l'Arve) —, correspondant aux territoires modernes du Canton de Genève (Suisse) et du département de la Haute-Savoie (France).
Fondé au IVe siècle, le premier évêque attesté est un certain Isaac au début du siècle suivant (vers 400)[dhs 1]. L'évêché de Genève est suffragant, avec ceux de Grenoble, Valence, Die, Viviers et Maurienne, de l'archidiocèse de Vienne[dhs 1]. Le siège de l'évêché est déplacé dans la ville d'Annecy, à la suite de la Réforme calviniste de 1569, donnant naissance au diocèse de Genève-Annecy, qui disparaît en 18 novembre 1801[dhs 1].
Le catalogue des évêques dit liste de la Bible de Saint-Pierre est la plus ancienne liste manuscrite présentant les évêques de Genève[1]. Cette liste épiscopale se trouvait sur un « feuillet d'une bible latine appartenant à l'église Saint-Pierre de Genève », pièce qui a depuis disparu[2]. Toutefois, il existe une retranscription de celle-ci réalisée par François Bonivard[2] dans Chroniques de Genève. Bonivard réalise deux listes de ce catalogue de la Bible de Saint-Pierre, qui contient les noms des évêques jusqu'à Frédéric, d'autres noms avaient été ajoutés par des auteurs successifs jusqu'à Jean de Savoie[3].
L'historien Édouard Mallet (1805-1856) a travaillé la première de ces listes et l'a publiée dans les Mémoires et Documents de la Société d'histoire et d'archéologie de Genève, en 1847 (t.V, pp. 357-359)[2]. À partir du Xe siècle, les évêques du catalogue sont attestés par les sources[2],[1].
Les travaux d'Édouard Mallet ont été repris par plusieurs auteurs, notamment ceux du Régeste genevois (1866) ou encore le chanoine et historien Louis Duchesne (1843-1922) qui en reproduit une partie, commentée, dans son ouvrage Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule (1894)[2].
Des travaux plus récents ont reproduit et actualisée cette liste, notamment la collection Helvetia Sacra (vol. 3, coll. Le diocèse de Genève, l'archidiocèse de Vienne en Dauphiné, 1980), ou encore l'ouvrage collectif Le diocèse de Genève-Annecy (1985), utilisés pour l'article de Catherine Santschi, « Genève (diocèse, évêché) » (2007), publié dans le projet encyclopédique Dictionnaire historique de la Suisse.
Le catalogue de liste de la Bible de Saint-Pierre publié par Bonivard (XVIe siècle)[3], reproduit par Mallet (1847), puis Duchesne (1894)[4], mentionne :
Louis Duchesne (1894) relève que les deux premiers noms correspondent aux premiers évêques de Grenoble, Domnin et Diogène (fin du IVe siècle)[4]. Il précise que « sur les 30 noms suivants, qui nous conduisent jusqu'à Anségise et à l'année 877, quatre seulement, outre celui d'Anségise, ont des attestations en dehors de la liste […] Après Anségise, il y a à peu près accord entre le catalogue et la réalité historique. »[4]. Bonivard continue la liste après Frédéric jusqu'à Charles de Seyssel et Jean-François de Savoie, placé au 72e rang de sa liste[3].
Les noms des évêques figurant dans l'article du Dictionnaire historique de la Suisse (2007) sont mentionnés en caractère gras[dhs 1],[d 1]. Ceux cités dans des ouvrages, mais absents de la précédente liste, sont indiqués en retrait et en italique. La présence et le rang d'un évêque dans le catalogue de la Bible de Saint-Pierre (B.S.P.) — ou son absence — sont précisés.
À partir de cette période, la liste est connue.
L'Indult de 1451 permet aux ducs de Savoie de désigner les évêques[11].
Genève est secouée par la Réforme, l'évêque Pierre de La Baume fuit définitivement Genève le 15 juillet 1533. Les chanoines cathédraux, dispersés depuis 1527, rejoignent progressivement Annecy : en 1539, au plus tard, le chapitre des chanoines est installé à Annecy[12]. Genève passe à la Réforme en 1536. L'évêque François Bachod décide de s'installer « provisoirement » à Annecy. Son successeur s'installe définitivement, mais les évêques continuent à porter le titre de « Prince-évêque de Genève ».
Les évêques du diocèse dit de Genève-Annecy sont[dhs 1],[d 4] :
La bulle Qui Christi Domini, prise en exécution du Concordat de 1801, supprime et recrée un siège de Chambéry en lui assignant comme diocèse les deux départements du Mont-Blanc et du Léman, Genève, Annecy et le Pays de Gex compris, appelé diocèse de Chambéry et Genève. Il est suffragant de Lyon. L'évêque de Chambéry portait également le titre d'évêque de Genève. Ce sont[dhs 1],[d 4] :
À partir de 1821, Genève est rattaché au diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg. Un diocèse d'Annecy est créé l'année suivante[d 4].