Joël Kermarrec naît à Ostende en Flandre belge, dans une famille française ; sa mère Antoinette Labisse[2] est sculptrice ; son père Henri-Jean Kermarrec est libraire. Sa famille se réfugie en zone libre à Montauban fin 1939 et retourne à Ostende après la guerre. Il est scolarisé en Flandre jusqu’au début du secondaire et termine sa scolarité en France.
Il rencontre Monique Lambaré en 1960, qu’il épouse en 1962 ; ils s’installent à Paris.
Parcours artistique
Il participe aux biennales des jeunes et aux salons de la Jeune Peinture où il est remarqué par Lucien Durand qui lui fera sa première exposition personnelle.
Il commence à préciser son questionnement du rapport de l’image et de la langue tant au point de vue théorique que poétique. Une de ses expositions marquantes est « Montagnes trous et autres difficultés ».
Il met en place un travail, qui a été dit formaliste, à partir de l’idée de modèle qu’il nomme module, type, patern et norme.
En 1971, une fracture et un rejet des pratiques passées s’opèrent tant dans le dessin que dans la peinture avec un ensemble de sept peintures intitulées Mon pantalon, dont la dernière toile est blanche et « dessinée ». Va suivre un moment de toiles blanches jusqu’en 1975 dont les titres génériques sont Ostende et le pantographe.
À partir de 1976 un retour à la couleur s’opère à travers des ensembles peints, qu’il nomme « moment », où se précise l’idée du préalable du vu sur le dit. Pendant ces années-là, la création de dessins, d’objets et de photographies traverse et accompagne l’œuvre peint. Quelques titres génériques de ces moments renvoient au questionnement de l’œuvre : L’Inconstance, souvenir d’un voyage à la chapelle des Scrovegni à Padoue ; La Valeur, l’avaleur, Earl Koenig ; Les Quatre Vivants ; La Rencontre des deux Jean ; L’Annonce faite à ; Le Sourire de l’ange ; Jézabel, etc.
« Un moment de la peinture de Joël Kermarrec », « Les quatre vivants », « La rencontre des deux Jean », « L’annonce faite à », « Le sourire de l’ange », Galerie de France, Paris, 1984
« Recherche d’un autre modèle », Galerie de France, Paris, 1991
« Peintures et dessins », Galerie Maeght, Barcelone, 1994
« Comme une autre place qui serait la mienne », Galerie Baudoin Lebon, Paris, 2003
Ana, le temps, la gratification, Éditions orange export dirigées par Emmanuel Hocquard, 1975
« 30 ans de poésie française », in Critique no 385-386, à propos d’Alain Veinstein, 1979
Cahiers de psychologie de l’art et de la culture, no 14, ENSBA, Paris, 1988
Prolégomènes, un recueil de titres – convenus, douteux, attendus et indécis, en désordre, coll. « Bas étage », éditions Alain Veinstein, 1992
Le Fil dans la toile, éditions de l’ENSBA, Paris, 1997
Science amusante par Tom Tit en 50 expériences, vignettes faites et commentées par Joël Kermarrec, coll. « Les Affinités », Le 19, centre régional d’art contemporain, Montbéliard, Vesoul, 2000
Le Temps, la durée, l’instant & aujourd'hui, ici, Cahiers Art Image[4], Chalon-sur-Saône, 2008
Étalon pré-posthume, dessins 1957-2007, , Carnets d’études, Beaux-arts de Paris, Les éditions, 2010
Notes et références
↑Harry Bellet, « Joël Kermarrec, artiste peintre et enseignant aux beaux-arts, est mort », Le Monde, no 24101, , p. 30 (lire en ligne)
« Au principe le phantome est le verbe de la forme », édition de la Galerie Athanor et de l'École d’art, Marseille, 1989
Als Ik Kan, monographie, textes de Frédéric Valabrègue, édition Au même titre, Montreuil-sous-Bois, 1997
Jacques Sojcher, « Ostende n'existe plus », ensemble de 140 cartes postales, tiré à 314 exemplaires dont treize de tête plus une à Monique rehaussés, 2000
« Méditations », livret accompagnant le CD Les 7 chemins de Joël, composition de Laurent Martin, textes d'Olivier Kaeppelin et Laurent Martin, 2004
Henri-Claude Cousseau, Le Mage d’Ostende, Philippe Cyroulnik, Parures, dépouilles & apostilles, Camille Debrabant, Figure de style, « Ardoises, petits papiers & … », carnet d’étude 8, École nationale supérieure des beaux-arts, Paris, 2007
Emmanuelle Brugerolles (dir.), Joël Kermarrec, Paris, Beaux-Arts de Paris éditions, 2007
Henry-Claude Cousseau, « L’œil des mots », AISTHESIS, éditions du relief, 2011
Michael Bishop, Contemporary French Art 2, éditions Rodopi, Amsterdam/New York, 2011
Filmographie
Michel Lancelot, réalisateur G Pommier, « Fenêtre sur – peintres de notre temps », INA, 1980
Texte dit par Olivier Kaeppelin, images de Mathieu Portalier, DVD « Joël Kermarrec, Méditation », 2004