Son père, instituteur à Paris joue du violon et sa mère est professeur de piano. C'est avec elle qu'elle commence le piano. En 1934, après une rencontre avec le pianiste Raoul de Koczalski, Jeanne Joulain entre au conservatoire d'Amiens. Lors de son cursus, elle suit les classes de solfège, piano (classe de Maurice Coze), violoncelle (classe de Mario Camerini, élève de Paul Bazelaire), musique de chambre, orchestre, harmonie, contrepoint, composition (classes de Pierre Camus, directeur, lui-même élève de composition de Charles-Marie Widor) et orgue, lorsque la classe est créée en 1936 (classe de Colette Ponchel, une des dernières élèves de Louis Vierne) ; elle y remporte les premiers prix correspondants. C'est alors que débute son activité de pédagogue puisqu'elle effectue plusieurs remplacements de professeurs de solfège, piano, violoncelle, harmonie et orgue.
En 1938, le grand-orgue de la cathédrale d'Amiens est restauré. Après le concert d'inauguration donné par Marcel Dupré, un petit orchestre est formé dans le but d'accompagner le Salut. Jeanne Joulain en fait partie en qualité de violoncelliste et c'est à cette occasion qu'elle est présentée à Marcel Dupré par le directeur du conservatoire, Pierre Camus.
En 1943, elle s'inscrit à l'École César-Franck, où elle se perfectionne dans les mêmes disciplines et obtient les diplômes de piano (classe de Jean Batalla), violoncelle (classe d'Edwige Bergeron-Brachet), orgue (classe d'Édouard Souberbielle et d'Abel Decaux) au bout de deux ans. S'y ajoute le diplôme de composition (classe de Guy de Lioncourt) au bout de cinq ans.
En 1945, Jeanne Joulain demande à Marcel Dupré des cours particuliers. Pendant deux ans, elle suit le "petit cours" à Meudon et en 1947 elle réussit le concours d'entrée du conservatoire de Paris. Elle y obtient le 1er prix d'orgue et d'improvisation en 1952 (classe de Marcel Dupré).
En 1950, elle remporte les concours pour pouvoir enseigner et débute en au Conservatoire de Lille, auquel s'ajoute celui de Roubaix en , qu'elle quitte au profit du conservatoire de Douai de 1960 à 1970. Ses activités professorales cessent en 1982.
Elle est aussi correspondante de la revue Musique-Sacrée L'Organiste. De plus, elle participe souvent à des jurys de concours de classes d'orgue.
Jeanne Joulain décède le [2]. De nombreux collègues organistes assistent à ses obsèques à l'église Saint-Michel de Lille, au cours desquelles l'orgue est touché par Jean Guillou.
Canzona noni toni de Giovanni Gabrieli (Sacrae symphoniae Venice 1597) (1988)
La Lucchesina (1601) de G. Guami (1540-1611) (1993)
Transcriptions
Jeanne Joulain a transcrit plusieurs improvisations réalisées par Pierre Cochereau au grand orgue de Notre-Dame de Paris.
"Fugue" extraite du Triptyque symphonique", (disque FY 059/60), 1988.
Trois versets de Vêpres (4, 5 et 6), 1988. Ed. Chantraine (1997).
Neuf pièces improvisées en forme de Suite française (disque FY 059), 1990. Ed. Chantraine (1990, 1994).
Treize improvisations sur les versets de Vêpres, 1988. Ed. Chantraine (1997). Ed. Butz (2008).
Discographie
Jeanne Joulain a très peu enregistré.
Elle interprète deux pièces (J. Cabanillès : Tiento Pange Lingua ; J. Joulain : Final sur Ave Maris Stella) sur un disque intitulé Les orgues chantent dans le Nord, Agence technique de l'Orgue, 1980.
Elle a également réalisé des enregistrements (inédits) de ses oeuvres, de transcriptions d'improvisations de Pierre Cochereau et de pièces de Marcel Dupré.
Écrits
« Le concours d'orgue 1963 au Conservatoire National Supérieur de Paris », Musique Sacrée - l'Organiste, n°81, 1963.
« Témoignage sur Pierre Cochereau » in Cahier et Mémoire de L'Orgue n°42, 1990. ISSN 0030-5170
« Témoignage sur Yves Devernay » in In Memoriam Yves Devernay 1937-1990, éd. Ass. "Les orgues de Saint-Christophe", Tourcoing, 1991.
« Quelques souvenirs (sur Marcel Dupré)", Bulletin n°13 de l'AAAMD, 1995.