Fils d'instituteurs, Jean Rottner fait ses études de médecine à l'université Louis Pasteur de Strasbourg. Il est d'abord praticien hospitalier urgentiste au Centre Hospitalier de Mulhouse en 1997 puis dirige le pôle de médecine d'urgence Samu-Smur entre 2005 et 2009[1].
En , Jean Rottner réintègre à temps partiel le service d’accueil des urgences du Groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud Alsace comme médecin urgentiste[2].
Élu au conseil municipal de Mulhouse sur la liste d'entente municipale (LGM-UMP-NC-MoDem) de Jean-Marie Bockel[4] lors des élections municipales de 2008, il devient dans la foulée premier adjoint du maire réélu.
Ce changement à la tête de la municipalité, opéré quatre ans avant les élections, est contesté par l'opposition (Gauche et FN) et par quelques élus de la majorité. Ainsi, trois des élus centristes (Bernard Stoessel, Emmanuelle Suarez et Bernard Klein) décident de quitter la majorité d'entente municipale, tandis que la députée UMP Arlette Grosskost affirme que le changement de maire, profitable au parti de la majorité présidentielle, a été décidé à l'Élysée dès le mois d', soit quelques semaines après l'entrée de Bockel au gouvernement mais plus de sept mois avant les élections municipales : « J'ai été reçue à l'Élysée par le président de la République en août 2007. Il m'a indiqué que Jean-Marie Bockel allait avoir l'investiture de l'UMP. En échange, il m'a proposé d'être sa première adjointe et de devenir dans un deuxième temps maire de Mulhouse. J'ai refusé [...] Le président de la République m'a alors demandé ce qu'il convenait de faire et je lui ai donné le nom de mon suppléant, Jean Rottner[6]. »
Arlette Grosskost sous-entend également que cette décision entrerait dans le cadre d'un marché conclu entre le président de La Gauche moderne et le président de la République : « Je pense que les électeurs de base ont été trahis. Il fallait évidemment organiser de nouvelles élections. [...] On est juste avant un grand remaniement… Je ne sais pas ce qu'on a promis [à Bockel], je ne suis plus dans la confidence[6]. »
Cette passation de la mairie de Mulhouse sans recours au suffrage universel direct a cependant un précédent, Émile Muller ayant démissionné en désignant Joseph Klifa comme son successeur en 1981, là aussi avec un maire de sensibilité de gauche passant la main à son premier adjoint de sensibilité plus à droite.
Réélection (2014)
Alors que l'élection de 2008 avait vu une victoire acquise difficilement (168 voix d'écart en triangulaire avec le FN) pour la liste alors conduite par Jean-Marie Bockel, c'est une large victoire avec plus de 9 points d'avance en triangulaire qui permet à Jean Rottner d'être réélu maire de Mulhouse, à la tête d'une liste UMP-UDI-MoDem, face au socialiste Pierre Freyburger, ancien adjoint de Jean-Marie Bockel, déjà battu en 2008[7].
Jean Rottner est réélu maire en avec 45,77 % des voix contre 36,67 % pour son adversaire PS Pierre Freyburger.
À la fin de 2016, Jean-Marie Bockel, président de Mulhouse Alsace Agglomération doit remettre son mandat en jeu, à la suite de l'intégration de la communauté de communes Porte de France Rhin Sud, et souhaite se représenter pour une durée de 6 mois, soit jusqu'à la date limite de l'application de la loi sur le cumul de mandats. Très souvent absent, il est contraint de revoir ses plans devant la forte remise en question de sa gouvernance par la quasi-totalité des maires qui soutiennent une autre candidature. Jean-Marie Bockel se range finalement à cette démarche d'opposition plutôt que de soutenir Jean Rottner[9] dont la ville représente plus de 40 % de l'agglomération. Ce dernier s'insurgeant contre la méthode employée[10] fait le choix de ne pas participer à l'exécutif et de siéger en tant que simple conseiller communautaire[11].
Le , dans le cadre de l'affaire Fillon, il fait partie des nombreux élus locaux demandant au candidat LR François Fillon de se retirer de la course à l'élection présidentielle[12].
Blessé lors d'un match de football le , il laisse Michèle Lutz, la 1re adjointe, assurer l'intérim à la mairie[13].
En 2017, après avoir été élu président du conseil régional du Grand Est, il démissionne de son mandat de maire en raison de la réglementation sur le non-cumul des mandats. Michèle Lutz assure l'intérim avant d'être élue maire le suivant, tandis que Jean Rottner est élu premier adjoint de la ville[14].
En , Roland Chaprier (LR), adjoint au sport sous Jean Rottner, annonce ne plus vouloir exercer sa délégation à la suite d'une mésentente avec le cabinet du maire. Christophe Steger (LREM-MoDem) lui succède comme adjoint[15].
Il compte parmi les cadres de LR favorables à un rapprochement avec Emmanuel Macron et son gouvernement[16].
Jean Rottner est élu pour un deuxième mandat avec 40 % des voix[18]
Le 20 décembre 2022, Jean Rottner annonce qu'il se retire de l'ensemble de ses mandats, mettant en avant des raisons familiales[19],[20]. Quelques jours après, Rue89Strasbourg et les Dernières nouvelles d'Alsace révèlent ses activités de consultant pour le cabinet Fursac Ancelin, qui a par ailleurs des contrats avec la région Grand Est[21]. Son mandat de président prend fin le 30 décembre 2022[22]. Franck Leroy (DVD) lui succède le .
Prises de positions sur l'intégration de l'Alsace au sein d'entités plus vastes
Le , Jean Rottner lance une pétition défendant l'Alsace contre le projet de grande région à l'Est de la France, s'étendant de la Champagne à l'Alsace, estimant ce projet contraire à la cohérence des territoires et aux intérêts des populations et identités régionales ; il préconise alors la création d'une collectivité territoriale à statut particulier pour l'Alsace[réf. nécessaire]. Devenu président du conseil régional, il se pose en défenseur de la nouvelle grande région, en opposition avec son ancien positionnement, ce qui lui vaut des critiques[23].
À la suite de la publication en du rapport Marx sur le désir d'Alsace, Jean Rottner ne s'oppose pas à la création de la collectivité européenne d'Alsace[24].
Fin de sa carrière politique
Le 20 décembre 2022, invoquant des motifs familiaux, l'élu annonce « quitter la vie publique » et se retirer de « l'ensemble de ses mandats d'ici la fin de l'année »[25]. Il rejoint quelques jours après cette annonce le cabinet de conseil et promoteur immobilier Réalités, ce qui est critiqué comme un pantouflage[26],[27]. Il fonde par la suite son propre podcast intitulé : "Les Vraies Rencontres", où il échange avec diverses personnalités du monde public comme Estelle Brachlianoff ou encore l'astronaute français Jean-François Clervoy.
Affaires judiciaires
Activités pour le groupe Adhoc Affaires Publiques durant son 2ème mandat
Durant son deuxième mandat, Jean Rottner est rémunéré à raison de 5 000 euros par mois par le cabinet de recrutement Adhoc Affaires Publiques pour deux journées de conseil par mois, soit un salaire de 2 500 euros par jour[28],[29],[30]. Il a ainsi touché un total de 150 000 euros en 30 mois[31]. Ce cabinet a bénéficié de plusieurs contrats avec la Région Grand Est sur cette même période[29]. Une plainte pour «prise illégale d’intérêts» est déposée au parquet national financier pour favoritisme et prise illégale d’intérêts contre l’ex-président du Grand Est par l’association anticorruption AC[32].
De à : 2e vice-président de Mulhouse Alsace Agglomération délégué à l'aménagement de l'espace communautaire et au développement de la nouvelle économie.
De à : président du groupe majoritaire au conseil régional Grand Est, et 3e vice-président du conseil régional chargé de la compétitivité des territoires et du Numérique
Depuis : président du groupement hospitalier régional Mulhouse Sud Alsace