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En 1748, Louis XV gouverne seul depuis cinq ans à la suite de la mort du Cardinal de Fleury. Il cherche à affirmer et consolider son pouvoir personnel face à l'ombre tutélaire du règne légendaire de Louis XIV et aux splendeurs et décadences de la Régence.
Particulièrement prospères grâce au commerce maritime extérieur, les revenus de la France grimpent de 80 à 308 millions de livres entre 1716 et 1748. Le roi lance alors une série de grands travaux industriels, religieux ou de prestige dans tout le royaume.
À Paris, les échevins de Paris se proposent d'offrir au Souverain un monument dédié à sa gloire personnelle sous la forme d'une statue équestre en Imperator romain comme il était souvent d'usage (à l'image de la place des Victoires consacrée à Louis XIV et de la place Royale (actuelle place des Vosges) consacrée à Louis XIII).
Plusieurs emplacements sont envisagés et après maintes hésitations, le Roi choisit finalement l'espace marécageux situé au pied de la colline du Roule entre le bois malfamé des Champs-Élysées et l'extrémité ouest du Parc de son Château des Tuileries.
Un concours d’architecture est alors lancé pour l’aménagement de cette place au terme duquel dix-neuf propositions sont déposées. Aucune ne satisfait le roi et il en est de même du second concours organisé.
En 1753, Ange-Jacques Gabriel, Premier architecte du Roi, propose une synthèse des différents projets pour créer les plans définitifs de la future place Louis-XV (actuelle place de la Concorde) :
La statue du roi sera au centre, représenté à la romaine, c’est-à-dire chevauchant sans selle et sans étriers (à cru).
La place cernée de jardins en fossés secs sera bordée de balustrades.
L'Avenue de l'Élysée vers le nord-ouest. Prévue mais non réalisée elle devait s'orienter vers Asnières. Elle sera finalement ouverte en 1818 mais en parallèle des Champs-Élysées et prendra le nom d'Avenue Gabriel en hommage à l'architecte du Roi.
Au sud : l'ouverture vers la Seine reste libre de toute construction
Au nord : deux palais jumeaux aux façades classiques monumentales encadreront de part et d’autre la rue Royale
En 1757, seules les façades des hôtels sont édifiées, telles un décor fermant la place Louis-XV au Nord, sans qu'aucun bâtiment ne soit construit derrière elles.
1765 : un écrin pour les collections du Roi
En 1765, les façades qui ne sont encore que des décors vont finalement trouver une affectation et ce sont deux palais jumeaux qui vont commencer à s'élever de part et d'autre de la rue Royale.
La construction du bâtiment derrière les façades d'Ange-Jacques Gabriel va durer de 1757 à 1774 sous la direction de l'architecte et contrôleur général des Bâtiments du roi, Louis-François Trouard. Cependant, il reste encore à trouver une affectation aux bâtiments. Ce sera chose faite en 1767.
Le palais occidental doit accueillir l'hôtel des Monnaies mais, trop éloigné du centre des affaires, il est finalement subdivisé en quatre lots avec charge aux acquéreurs d'y construire des maisons particulières à leur frais.
Le palais oriental (futur hôtel de la Marine) est quant à lui destiné à être l'hôtel du Garde-Meuble de la Couronne (Administration chargée du mobilier du Roi). Censé n’occuper qu’une partie du bâtiment, le Garde-Meuble investit l'ensemble des murs en 1767 jusqu'à la Révolution. À partir de cette période, il deviendra durant deux siècles l'hôtel de la Marine.
Ancêtre du Mobilier national, le Garde-Meuble de la Couronne était chargé du choix, de l’achat et de la conservation du mobilier et des collections du Roi : armes et armures, cadeaux diplomatiques, étoffes, tentures et tapisseries, vases de pierres dures, porcelaines, chinoiseries, bronzes, biscuits... mais aussi batteries de cuisine et linges de maison.
Enfin le Garde-Meuble conserve les diamants de la Couronne de France et les bijoux personnels du Roi et de la Famille Royale.
Fontanieu constitue la vitrine des Arts Décoratifs du XVIIIe siècle
Le Contrôleur général du Garde-Meuble du Roi et Intendant de celui-ci, Pierre-Élisabeth de Fontanieu, fait aménager l’Hôtel afin de satisfaire aux différents besoins de son administration : entrepôt, ateliers, appartements de fonction, galeries d'exposition.
Il va y regrouper avec un goût sûr et averti la quintessence de ce qu'il y a de plus luxueux, raffiné et innovant en termes d'arts décoratifs et d'aménagements intérieurs au XVIIIe siècle orientant ainsi le goût français et européen et le poussant à un niveau d'excellence inégalé.
Marchands, artistes, artisans, mécènes défilent au Garde-Meuble et sont reçus dans des pièces d'exposition parfois plus richement décorées que les maisons royales.
L'hôtel abrite également plusieurs appartements, dont le logement de l'intendant du Garde-Meuble. On y trouve également la chapelle dite du cardinal de Richelieu, une buanderie, une bibliothèque, des ateliers et des écuries.
1777 : le premier musée d'Arts décoratifs ouvre ses portes au public
En 1777, Fontanieu inaugure également le principe de l'exposition et du musée en ouvrant des galeries dédiées au public tous les premiers mardis de chaque mois entre 9 heures et 13 heures « de la Quasimodo à la Saint-Martin » (du premier dimanche après Pâques jusqu'au 11 novembre).
Ce premier musée public bâti sur le principe des cabinets de curiosités comprend trois salles d'exposition :
La Salle d'Armes qui présente une collection d'armures et armes des Rois de France (aujourd'hui aux Invalides et au Louvre);
La Galerie des Grands Meubles qui conserve dans de grandes armoires des étoffes et une collection de tapisseries unique au monde (aujourd'hui au Louvre, au Mobilier National et dans les Palais Nationaux)
La Salle des Bijoux qui réunit des vases de pierres de couleurs et de cristal de roche, l'orfèvrerie, des présents diplomatiques ainsi que les joyaux de la Couronne dont des diamants montés en parure enfermés dans des vitrines[4].
Dès le début de son administration, il rédige un règlement pour les commandes, les prêts de meubles et la gestion de l'établissement. Au lieu de commander les meubles à des artisans indépendants, il choisit de s'adresser à une régie placée sous la surveillance du sculpteur Jean Hauré.
On y trouve des ébénistes tels que Guillaume Benneman, des menuisiers dont Jean-Claude Sené et Jean-Baptiste Boulard, des sculpteurs comme Nicolas Vallois et François Chatard, des bronziers parmi lesquels Pierre-Philippe Thomire, Etienne-Jean Forestier et André Ravrio ou encore des tapissiers tels que Claude-François Capin.
Ce système permet de faire des économies mais favorise un certain clientélisme et favoritisme qui génèrent des jalousies. Fraichement anobli et avec un caractère très arriviste, le baron de Ville d'Avray, Intendant du Garde-Meuble de la Couronne, fait rapidement fortune, son arrivisme attise la jalousie autour de lui et sa gestion du Garde-Meuble est parfois remise en question.
La Révolution : un balcon sur l'Histoire et un changement de destination
13 juillet 1789 : les canons du Siam contre la Bastille
Au matin du 13 juillet 1789 des émeutiers parisiens s'introduisent dans le bâtiment à la recherche d’armes.
L'Intendant Thierry de Ville d'Avray est absent et c'est son adjoint qui fait face aux Révolutionnaires.
Habilement, il les oriente vers la Salle d'Armes pour détourner les convoitises des bijoux et objets plus précieux.
Les insurgés ressortent avec pics et épées de parade ainsi que des canons d'apparat offerts à Louis XIV par le Roi de Siam en 1684. Montés sur des affûts damasquinés en argent et de taille symbolique, ils se révèleront particulièrement inefficaces.
11-16 septembre 1792 : le casse du siècle
Les faits
Le 17 juin 1791, l’Assemblée Constituante décide de faire procéder à l’inventaire complet du Garde-Meuble. En effet, la fuite de la famille royale fait craindre qu'elle n'ait emporté son trésor avec elle ou qu'elle ait missionné des proches pour le récupérer afin de payer les armées contre-révolutionnaires. Le rapport d’inventaire ne révèle aucune disparition des joyaux de la Couronne mais un manque d’or.
Thierry de Ville d'Avray est soupçonné et il lui est enjoint de se tenir « aux ordres des commissaires ». Désormais surveillé, il aménage un meuble pour y cacher neuf coffrets comprenant les trois quarts des joyaux.
Alexandre Lemoine de Crécy, beau-frère de Thierry de Ville d'Avray qui avait la charge de Garde général des meubles de la Couronne, remet les coffrets des bijoux à Roland et Restout. Le procès-verbal de récolement mentionne qu'ils n'ont pas été ouverts et ont été déposés dans la salle des bijoux, mise immédiatement comme l'ensemble du Garde-Meuble sous scellés en présence de Roland et Restout.
Le trésor, amassé depuis le XVIe siècle par les rois de France, est alors composé de plus de 10 000 pierres, dont des pièces uniques telles que le « Grand Saphir » de Louis XIV, le diamant le « Sancy », le « Régent », des perles, des rubis, des émeraudes, des topazes et autres saphirs. La valeur de l'ensemble est alors estimée à 23 millions de livres.
Les Joyaux de la Couronne dont entre autres pierres précieuses, le Diamant bleu de la Couronne (la parure de l'ordre de la Toison d'or du Roi et son grand diamant bleu) furent notamment volés entre les 11 et 16 septembre 1792 à l'occasion du cambriolage de l'hôtel. Pendant cinq jours et nuits les voleurs qui ont escaladé la façade de l'hôtel et découpé un volet intérieur en bois (toujours visible de nos jours) pour s'introduire dans la pièce du premier étage abritant les joyaux, ripaillent, organisent une bruyante fête arrosée, font monter des prostitués, sans qu'aucun garde n'entende rien. Ce n'est que le 16, à la faveur d'une relève, qu'une patrouille de la Garde nationale, découvre que les scellés ont été brisés. La très grande majorité des Joyaux de la Couronne qui y étaient exposés ont été dérobés (9 000 pierres précieuses soit l'équivalent de sept tonnes d'or, de bijoux, orfèvrerie et pierreries[5]) pendant cinq nuits par une trentaine de voleurs qui, bien renseignés, ne fracturent que les armoires principales qui contiennent les œuvres majeures de la réserve du plus grand trésor du monde de l'époque avec celui du Grand Moghol, ce qui constitue le « casse du millénaire »[6]. La publication et la diffusion de l’inventaire en 1791, lors du recensement des biens de la Couronne de France par la Convention Nationale, a ainsi fourni de précieux renseignements publics sur la composition de ce trésor. Le vol a eu lieu à la faveur d'une période troublée, la France étant envahie, le roi Louis XVI destitué et emprisonné, et la ville de Paris en proie à une agitation considérable. Si la majorité des gemmes royales furent récupérées (dont les diamants Sancy et Régent), les plus grands insignes royaux de chevalerie (les joyaux des parures de l'ordre de la Toison d’or et de l'ordre du Saint-Esprit), ainsi que de nombreux objets majeurs (épée de diamant de Louis XVI, ceux de la « chapelle de Richelieu », etc.) disparurent définitivement[7]. Certains des voleurs arrêtés sur dénonciation sont guillotinés sur le lieu même de leur forfait, place de la Révolution.
La parure de l'ordre de la Toison d'or du Roi est retrouvée auprès des voleurs en 1795 mais reperdue peu de temps après. Les érudits du XIXe siècle retracent son parcours : un marchand ambulant, habitué des foires, du nom de Cadet Guillot[8] passe en Angleterre d'où la pierre serait soit restée cachée à Londres, soit partie pour Constantinople. Selon toute vraisemblance, le diamant bleu aurait alors été obtenu auprès dudit Guillot par le banquier et collectionneur Thomas Hope[9].
Préjudice
Mis à part le constat d'un désordre général, rien ne semble avoir été volé hormis les bijoux de la Couronne dont la vitrine qui n'a même pas été fracturée n'abrite que les coffrets vides. Quelques diamants seront retrouvés au sol mais le préjudice atteint près de 30 millions de francs.
La plupart des pillards sont appréhendés dans la soirée et le lendemain. Mis au secret, huit d'entre eux sont reconnus coupables de « conspiration tendant à spolier la République » et immédiatement condamnés à mort par guillotine.
Quarante voleurs ont pu entrer, sortir, ripailler et déménager 10 000 bijoux et pierres précieuses 5 jours et 4 nuits durant sans attirer l'attention
La garde était opportunément réduite de façon irrégulière à la suite de maladies plus tard révélées comme non avérées ou de permissions imposées
Les bijoux immédiatement retrouvés étaient les moins précieux, nécessitant une connaissance et une expertise préalable que n'avaient pas les voleurs arrêtés.
Alors, à qui profite le crime ? plusieurs hypothèses sont possibles :
Est-ce Thierry de Ville d'Avray qui dès la fuite du Roi à Varennes sous le prétexte d'opérations de retaille ou de réparation avait réussi à évacuer les pierres les plus importantes vers des diamantaires flamands pour financer une éventuelle armée contre-révolutionnaire ? Il aurait alors remis les coffrets vides à Lemoine-Crécy qui lui-même aurait remis des coffres tout aussi vides à Roland et Restout ? Le procès-verbal mentionne que les coffrets n'ont pas été ouverts et des échanges avec les banquiers hollandais Vandenyver accréditent partiellement cette hypothèse.
Lemoine-Crécy aurait-il vidé les coffrets avant de les remettre à Roland et Restout ? À son profit ou en vue de financer une contre-révolution ? Le procès-verbal mentionne que les coffrets n'ont pas été ouverts.
Sont-ce Roland et/ou Restout qui auraient vidé les coffrets à leur profit ou à celui des armées révolutionnaires avant de les mettre sous scellé ? Le procès-verbal mentionne que les coffrets n'ont pas été ouverts lors de la remise et Restout ayant pouvoir de poser les scellés auraient pu les briser, voler le contenu des coffrets puis les reposer.
Est-ce tout simplement l'insécurité et le chaos global qui régnaient à Paris en septembre 1792 qui explique la négligence de surveillance ?
Une dernière hypothèse milite pour le fait que face à une défaite certaine à la bataille de Valmy le 20 septembre 1792 pour les Armées Révolutionnaires pauvres, affamées, mal équipées, inexpérimentées et en infériorité numérique face aux Prussiens et Autrichiens qui marchaient sur Paris, Danton aurait récupéré les bijoux et les aurait offert au duc de Brunswick à la tête des troupes ennemies. Il apparait en effet que les Généraux des anciennes armées royales Lafayette, Rochambeau et Luckner sont remplacés au dernier moment par des généraux acquis à la Convention (Kellerman et Dumouriez), que la bataille s'est interrompue au bout de quelques heures après des charges prussiennes molles et une retraite inexpliquée et qualifiée de « miraculeuse » de Brunswick qui n'a pas attendu l'arrivée de ses renforts autrichiens pourtant à proximité.
Épilogue
La plupart des bijoux sont retrouvés deux ans plus tard et rejoignent les collections du Muséum d'Histoire Naturelle dès 1795. En dépôt au Louvre on peut aujourd'hui les admirer dans la galerie d'Apollon.
Le « Bleu de France » réapparaît en Angleterre en 1812, mais entièrement retaillé, ce qui lui a fait perdre son éclat initial à tout jamais. Il est désormais connu sous le nom de « Diamant Hope » et exposé à la Smithsonian Institution à Washington, D.C.
21 janvier 1793 : exécution de Louis XVI et signature de l'acte de décès de Louis XVI
« Du trois du second mois de l'an Second de la République française (24 octobre 1793).
Acte de décès de Marie-Antoinette Lorraine d'Autriche du vingt-cinq du mois dernier (16 octobre 1793) âgée de trente-huit ans, veuve de Louis Capet, vu l'extrait du jugement du tribunal criminel révolutionnaire et du procès-verbal d'exécution en date du 25 du mois dernier.
Signé Woeff, commis greffier. L'officier public Deltroit. »
1798 : la fin du Garde-Meuble et l'arrivée de la Marine
Le 6 octobre 1789, Louis XVI quitte Versailles pour Paris et toutes les administrations du royaume doivent alors suivre le même chemin et trouver où s'installer à Paris.
Le comte César Henri de La Luzerne et Jean-Baptiste Berthier, respectivement secrétaire d’État à la Marine et cartographe gouverneur général des hôtels-ministères de la Marine, de la Guerre et des Colonies occupent alors des espaces au deuxième étage et à l’ouest du premier étage.
Symbole de l’Ancien Régime, le Garde-Meuble est dans un premier temps purement et simplement supprimé en 1793. Une partie des meubles et objets d’art est alors vendue aux enchères ou brûlée, notamment pour en récupérer les métaux précieux jusqu'en 1798.
En 1800, il est recréé sous le nom de Garde-Meuble des Consuls puis deviendra ensuite Mobilier Impérial et enfin Mobilier national en 1870. Le Mobilier national a toujours la charge des meubles des différents Palais Nationaux tels que l’Élysée. Il s'installe Quai d'Orsay puis rue Berbier-du-Mets (13e arrondissement de Paris) et ne retrouvera jamais ses murs originels.
La Marine investit l'ensemble du bâtiment en 1799 et du bureau du Chef d’État-Major à la galerie des grandes préfectures de Marine, elle va remodeler le lieu en fonction de ses besoins : division des espaces pour augmenter la taille des bureaux, aménagements liés aux évolutions technologiques des XIXe et XXe siècles (électricité, téléphone, ascenseurs, etc.) tout en préservant et enrichissant les décors originels.
Cœur de la Diplomatie économique, marchande et militaire, les murs du salon diplomatique de l'hôtel de la Marine ont désormais des oreilles au sens propre. En effet, réutilisant un passage de service du XVIIIe derrière le mur de la cheminée une cachette exiguë se dissimule pour écouter et prendre en note les débats qui se déroulaient dans le salon diplomatique.
27 février 1802 : Decrès convoque le bal de l'Europe
Premier bal donné depuis la Terreur, le Bal de l'Europe marque le renouveau de la vie mondaine parisienne.
Organisé par le ministre de la Marine Denis Decrès à la demande du Premier Consul Bonaparte, il regroupe les ambassadeurs des puissances étrangères pour leur signifier le retour de la France dans le concert des Nations.
Des nobles français de l'Ancien Régime tout juste rentrés d'exil sont également conviés mais annoncés sans leur titre de noblesse, à la différence des invités étrangers. C'est une manière de leur signifier le changement de régime.
Gaspard Monge, ministre de la Marine en 1792-1793 qui avait assisté, depuis la fenêtre de son bureau, à l'hôtel de la Marine, à l'exécution de Louis XVI, puis avait contresigné l'acte de décès du roi, est présent afin de renforcer encore le message de Bonaparte.
Louis-Philippe Ier, dont c'était la première grande sortie publique depuis l'attentat d'Alibaud du 25 juin 1836, n'avait pas voulu prendre le risque du ridicule en cas d'échec de l'opération. Il s'était donc installé discrètement, avec la famille royale, aux fenêtres des salons et au moment précis où l'obélisque se dresse sur son socle, le roi et sa famille paraissent au balcon dans une mise en scène parfaitement réglée pour recueillir l'ovation de la foule qui se pressait pour assister à l'opération.
En pleine fête impériale, le marquis de Chasseloup-Laubat, ministre de la Marine de Napoléon III, donne un bal costumé fameux le .
Le bal costumé réunit environ 3000 invités et les étrangers furent frappés de cette magnificence relatée par plusieurs journaux de l’époque. Le ministre était costumé en notable vénitien. L’Empereur et l’Impératrice, en dominos noirs, firent leur entrée à 23 heures et furent suivis d’un cortège représentant les quatre parties du monde, l’Asie, l’Europe, l’Afrique et l’Amérique, la cinquième, l’Océanie, restant ignorée « en raison de la simplification par trop primitive de son vêtement national », ainsi que le relate un article du Morning Post. À titre d’exemple, l’Amérique « était personnifiée par Miss Carter, une blonde américaine allongée sur un hamac suspendu entre deux bananiers et portée par des noirs et des peaux-rouges, suivis de leurs squaws ». Le bal ne se termina qu’à six heures et demie du matin.
18 octobre 1893 : le bal pour l'escadre russe
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1923 : classement au monuments historiques
L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1923[12] (il était inscrit à l'inventaire supplémentaire depuis 1862).
Seconde Guerre mondiale
Pendant l'occupation allemande, l’état-major de la Kriegsmarine (Marine allemande) investit les lieux précipitamment abandonnés en 1940[13]. Lors de la Libération de Paris en août 1944 les derniers combats se concentrent autour de la place de la Concorde et au fil de la remontée de la 2e DBrue de Rivoli, qui abritait de nombreux états-majors allemands, de nombreux soldats nazis se retranchent dans l'hôtel de la Marine.
L'hôtel présente l'avantage d'offrir, notamment depuis le salon d'angle de l'appartement de l'Intendant au premier étage, une position stratégique pour observer d'une de ses fenêtres, toute la rue de Rivoli en enfilade et, partant, l'arrivée des combattants français et alliés par cette artère. Dissimulés derrière les volets intérieurs en bois du bâtiment, les Allemands pouvaient observer discrètement leurs ennemis par un œilleton toujours visible de nos jours, percé en plein milieu du volet de cette fenêtre du salon d'angle, où un poste de tir aurait même été installé. La vulnérabilité de la façade et la progression à couvert des soldats alliés sous les arcades de la rue de Rivoli vont toutefois rendre la position inutile.
Les derniers commandos se réfugient sur les toits avant de se rendre non sans avoir tiré quelques salves lors de la descente des Champs-Élysées par le général Charles de Gaulle.
1947-2015 : le départ progressif de la Marine
En 1947, le gouvernement de Paul Ramadier est le dernier à intégrer un ministère de la Marine sous ce nom et dans son intégrité (Amirauté militaire, Commerce, Marine Marchande, Transport, Pêche, etc.). L'ensemble des services civils sont progressivement rattachés à d'autres administrations et quittent l'hôtel de la Concorde.
Une première restauration des salons Napoléon III et de la colonnade est engagée par la Marine en 2006.
Cette première restauration a été réalisée dans le cadre d'un mécénat de compétence exceptionnelle à plus d'un titre. D'abord contractuelle, il s'agissait du premier mécénat de compétence liant l'État à travers deux de ses ministères, celui de la Culture et de la Communication ainsi que celui de la Défense, à une entreprise privée, la société Bouygues ; ensuite technique : l'expertise, l'implication et le partage de compétences des uns et des autres se sont additionnés.
Les travaux réalisés par Bouygues et de nombreux artisans spécialisés ont été exécutés sous le contrôle de l'amiral Pierre-François Forissier, chef d'état-major de la Marine, et de Denis Lavalle, conservateur général du Patrimoine au ministère de la Culture et de la Communication.
De 2006 à 2009, douze entreprises sont intervenues à l'hôtel de la Marine. Après avoir assuré la stabilité du péristyle et remis en valeur les sculptures extérieures, les artisans d'art ont rendu tout son éclat au décor des salons et galeries d'apparat du premier étage. L'étanchéité de la toiture a été refaite en ardoises provenant du pays de Galles. La voûte qui surmonte l'attique du péristyle a été entièrement reconstituée en briquettes.
La colonnade et la loggia du péristyle ont été restaurées. Les sculptures extérieures du péristyle : chapiteaux corinthiens, frises et caissons ont été nettoyés par micro-gommage et les ornements restaurés.
Les décors intérieurs : dorures, peintures, menuiserie, et lustrerie ont également fait l'objet de restauration importante[14].
Grâce à la convention de mécénat, le monument classé a reçu 6,2 millions d'euros du groupe Bouygues pour la rénovation de ses façades et de ses salons d'apparat[15].
2011 : la commission Giscard d'Estaing pour définir un avenir inédit
L'État, propriétaire du bâtiment, envisage un temps de l'affecter à l'accueil de réceptions publiques et privées[18] via un appel à candidatures pour le confier par bail à un opérateur privé[19], mais les oppositions s'élèvent contre une privatisation du patrimoine et l’énième création d'un hôtel de luxe destiné aux séminaires d'entreprises.
La commission rend son rapport en et propose que le bâtiment reste propriété de l'État pour en faire « une galerie du trésor français », et un espace d'expositions temporaires ou de ventes dans les parties historiques. Elle propose également la création d'un restaurant et d'une boutique/librairie. Pour les étages supérieurs et les anciens bureaux, elle propose de les offrir à la location après réhabilitation. Des bureaux de la Cour des Comptes pourraient aussi être accueillis dans l'hôtel.
Le président Sarkozy suit l’avis de la commission et engage un appel à projets auprès du musée du Louvre et du Centre des monuments nationaux (CMN). Les deux projets doivent viser à ouvrir au public les espaces les plus prestigieux du bâtiment après remise en état.
L'hôtel continue à accueillir diverses cérémonies dans les salons Second Empire (remise des prix du plumier d'or, un concours de français organisé par l'association de défense de la langue française).
2016-2020 : le projet novateur du Centre des monuments nationaux
En 2016, le Louvre se retire du projet et le CMN engage une profonde restauration du bâtiment, de 2017 à 2021[23], à l'issue de laquelle 6 000 m2 sont ouverts au public (dont les salons d'apparat et les appartements datant du XVIIIe siècle) et 6 000 m2 loués à des entreprises par l'intermédiaire de Morning, entreprise française spécialisée dans les espaces de travail[24] – parmi les locataires figure la Fédération internationale de football association (FIFA), qui occupe le 3e étage du bâtiment[25].
Un passage est ouvert au rez-de-chaussée entre la rue Royale et la place de la Concorde, donnant accès à des boutiques, à une librairie et à trois restaurants[26].
L'ouverture des salles au public permet d'accéder à la colonnade, aux salons d'apparat et aux espaces associés à l'histoire de la Marine.
Le mobilier du garde-meuble à la fin du XVIIIe siècle y a repris place, grâce à des dépôts du Mobilier national (du Louvre notamment).
L'hôtel de la Marine abrite également la collection Al Thani du Qatar durant vingt ans[27]. Appelée Mimosa, une brasserie évoquant une « ambiance méditerranéenne » est par ailleurs confiée au chef Jean-François Piège[28].
Le monument est inauguré par le président de la République Emmanuel Macron le [29] et rouvre au public le après 4 ans de travaux et une année de pandémie de Covid-19.
Dans la nuit du , un incendie s'est déclaré au 4e étage dans un local technique et a ravagé 30 m2 de toiture[30]. L'incendie n'a pas touché les parties les plus anciennes du bâtiment ni la collection d'œuvres[30]. Après l'incendie, le lieu est fermé au public pendant plusieurs jours[30],[31].
Description
Le bâtiment a une superficie totale de 12 000 m2, dont 4 000 m2 de surface bâtie, et ne compte pas moins de 553 pièces dont le fameux « salon des Amiraux »[32].
En 1976, le tympan de Michel-Ange Slodtz est déposé et remplacé par une copie du sculpteur André Lavaysse ; à la suite d'une mauvaise coordination des services de l'État, l'œuvre de Slodtz, qui était en mauvais état, fut brisée et envoyée à la décharge publique[33].
L'hôtel lui-même a été bâti sur des plans de Gabriel sous la direction de Jacques-Germain Soufflot. Les décors intérieurs, d'une grande magnificence, sont l'œuvre de l'architecte Jacques Gondouin, inspiré par Piranèse, et constituent une étape importante dans l'évolution du goût au XVIIIe siècle.
« Bien que remaniés sous le Second Empire, les grands salons d'apparat et surtout la Galerie dorée conservent encore certains éléments du décor d'origine »[34].
L’hôtel comprend quatre cours intérieures : la cour des Ateliers, la basse-cour, la cour d’Honneur et la cour de l’Intendant, cette dernière recouverte par une spectaculaire verrière de 300 m2, conçue par l’architecte britannique Hugh Dutton[35].
La loggia jouxtant le salon des Amiraux, surnommée le « balcon de l’État »[36], offre une vue imprenable sur la place de la Concorde. C’est depuis cette loggia que le roi Louis-Philippe Ier assiste à l’érection de l’obélisque de Louxor sur la place, en 1836, ou, plus récemment, que les invités du président de la République François Mitterrand peuvent suivre le défilé commémoratif conçu par Jean-Paul Goude en juillet 1989[17].
Le bâtiment continue d'arborer un pavillon de la marine, et non un drapeau.
↑Allégorie de la Félicité publique représentée par une femme assise et couronnée de fleurs. Entourée d'enfants jouant de la musique, elle pose la main droite sur un grand médaillon, où devait être placé un portrait du roi, autour duquel des enfants disposent des guirlandes.
↑« La Magnificence, richement vêtue, porte sur la tête un diadème. De la main gauche, elle tient un plan déplié où devait être dessinée la place Louis-XV. Elle maintient de la droite, une statue de Minerve. Des enfants jouent avec le maillet et le avec le maillet et le ciseau, la palette et le pinceau, au milieu de bustes, de chapiteaux et d'assises de colonnes symbolisant les Arts libéraux, la Richesse et le Luxe ». Cf Solange Granet, Images de Paris. La Place de la Concorde, Gallimard, , p. 43.
↑Thierry Piantanida et Stéphane Bégoin, documentaire À la poursuite du diamant bleu, 2011
↑Franck Ferrand, « le casse du millénaire » dans Sans l'ombre d'un doute, 4 décembre 2011
↑Pour la Science, « La poursuite du diamant bleu », no 398, déc. 2010.
↑Nom mentionné sur les Actes du procès de 1797 des voleurs de 1792, déposés aux Archives nationales : dénoncé par un de ses complices, il est arrêté en possession de la seconde grande gemme de la Toison d’or, le dragon en spinelle de 107 carats.
↑Franck Ferrand, « La malédiction du diamant bleu » dans l'émission Au cœur de l'histoire, 27 avril 2011
↑Guillaume Morel, « Journal d'une restauration », Hors série de Connaissance des Arts édité par la SFPA - ISSN 1242-9198, 2ème trimestre 2009 h.s. 410, p. 22-38.
↑« Le groupe Bouygues au secours de l'Hôtel de la marine », Le Monde, (lire en ligne).
René Jouan, Histoire de la marine française : Tome 1, Des origines jusqu'à la Révolution, Editions L'Ancre de Marine, , 373 p. (ISBN978-2-8414-1405-5)
René Jouan, Histoire de la Marine française : Tome 2, De la Révolution à la fin de la guerre mondiale (14-18), Editions L'Ancre de Marine, , 287 p. (ISBN978-2-8414-1419-2)
Michel Faul, La place de la Concorde se souvient, Mémoires d'un haut lieu de l'histoire de France, préface de Michel Carmona, Soteca, Paris, 2020 (ISBN978-2-376630-37-1).
Interior de la iglesia de las Calatravas, en Madrid, óleo sobre lienzo, 200 x 141 cm, Madrid, Museo del Prado, en depósito en el Consejo de Estado.[1] Francisco Hernández Tomé (Madrid, ft. 1856-1872)[2] fue un pintor y decorador español. Biografía Natural de Madrid y discípulo según Ossorio y Bernard de Eusebio Lucini en la Real Academia de Bellas Artes de San Fernando,[3] destacó como pintor adornista y de interiores arquitectónicos. En 1856 se encargó con Man...
Data sensus penduduk di Alcala Tahun Populasi Persentase 199532.035—200033.9971.28%200735.6940.67% Alcala adalah munisipalitas yang terletak di provinsi Cagayan, Filipina. Munisipalitas ini memiliki jumlah penduduk sebesar 35.694 jiwa atau 7.025 rumah tangga. Pembagian wilayah Alcala terbagi menjadi 25 barangay, yaitu: Abbeg Afusing Bato Afusing Daga Agani Baculod Baybayog Cabuluan Calantac Carallangan Centro Norte (Pob.) Centro Sur (Pob.) Dalaoig Damurog Jurisdiction Malalatan Maraburab Ma...
Airport in Milas, TurkeyMilas–Bodrum AirportMilas-Bodrum HavalimanıIATA: BJVICAO: LTFESummaryAirport typePublicOperatorTAV Airports Holding, General Directorate of State Airports AuthorityLocationMilas, TurkeyFocus city for Turkish Airlines Elevation AMSL21 ft / 6 mCoordinates37°15′02″N 27°39′51″E / 37.25056°N 27.66417°E / 37.25056; 27.66417Websitemilas-bodrumairport.comMapBJVLocation of airport in TurkeyShow map of TurkeyBJVBJV (Europe)Sh...
Animated series Horrid HenryGenreChildren's television series ComedyBased onHorrid Henryby Francesca SimonWritten byFrancesca SimonDirected byDave UnwinVoices ofLizzie Waterworth-SantoEmma TateAidan CookJoanna RuizSue Elliott-NicholsTamsin HeatleyWayne ForesterComposers Lester Barnes Mike Wilkie (Series 1) Matthew Corbett (Series 1) Tim Laws (Series 1-3) Country of originUnited KingdomCanada (Series 1)Original languageEnglishNo. of series6No. of episodes251 (including 2 specials) (list of epi...
يفتقر محتوى هذه المقالة إلى الاستشهاد بمصادر. فضلاً، ساهم في تطوير هذه المقالة من خلال إضافة مصادر موثوق بها. أي معلومات غير موثقة يمكن التشكيك بها وإزالتها. (مايو 2019) هومنتمن بيروت معلومات النادي الدوري الدوري اللبناني لكرة السلة البلد لبنان تأسس عام 1924 البطولات أ
Spy × FamilyMusim 1Poster promosiNegara asalJepangJumlah episode12RilisSaluran asliTXN (TV Tokyo)Tanggal tayang9 April (2022-04-09) –25 Juni 2022 (2022-6-25) Spy × Family adalah seri televisi anime hasil adaptasi dari seri manga yang ditulis dan diilustrasikan oleh Tatsuya Endō. Diproduksi oleh Wit Studio dan CloverWorks. Seri anime ini disutradarai oleh Kazuhiro Furuhashi, dengan Kazuaki Shimada dan Kyoji Asano adalah direktur animasi utama. Musiknya diproduksi oleh [K]No...
Pour l’article homonyme, voir Chiapas (Phantasialand). Chiapas Estado Libre y Soberano de Chiapas État libre et souverain du Chiapas Héraldique Drapeau Localisation de l'État du Chiapas Administration Pays Mexique Capitale Tuxtla Gutiérrez Adhésion à la République 14 septembre 1824 (19e) Municipalités ou équivalent 122 Gouverneur Rutilio Escandón Cadenas (Morena) Nombre de députés 18 ISO 3166-2 MX-CHP Fuseau horaire UTC-6 Langue(s) régionale(s) De jure : Espagnol mex...
Railway station in Kaiyō, Tokushima Prefecture, Japan Kaifu Station海部駅Kaifu Station in May 2010General informationLocationOkuura, Kaiyō-cho, Kaifu-gun, Tokushima-ken 775-0302JapanCoordinates33°35′36″N 134°21′7″E / 33.59333°N 134.35194°E / 33.59333; 134.35194Operated byAsa Kaigan RailwayLine(s) ■ Asatō Line Distance1.5 km from Awa-Kainan (start of the Asato Line)Platforms2 side platformsTracks2ConstructionStructure typeElevatedBicycle facilitiesBi...
Young adult novel by Adam Gidwitz The Inquisitor's Tale: Or, The Three Magical Children and Their Holy Dog AuthorAdam GidwitzIllustratorHatem AlyCover artistHatem AlyLanguageEnglishSet in13th century FrancePublisherDutton Children's BooksPublication dateSeptember 27, 2016Pages384Awards2017 Newbery HonorISBN9780142427378WebsitePublisher's website The Inquisitor's Tale: Or, The Three Magical Children and Their Holy Dog is a young adult novel written by Adam Gidwitz and illuminated (in...
Indian cricketer Not to be confused with Yuvraj Singh (cricketer, born 1998) or Yuvraj Singh (politician). Yuvraj SinghSingh in 2013Personal informationBorn (1981-12-12) 12 December 1981 (age 41)Chandigarh, IndiaNicknameYuvi[1]Height6 ft 0 in (183 cm) +[2]BattingLeft-handedBowlingSlow left-arm orthodoxRoleAllrounderRelationsYograj Singh (father) Hazel Keech (m. 2016) (wife)International information National sideIndia (2000–2...
British media and telecommunications conglomerate For other companies called Sky, see Sky (disambiguation). For Sky's UK operations, see Sky UK. For Sky's Irish operations, see Sky Ireland. Sky Group Ltd.Sky Campus in IsleworthTrade nameSkyFormerly British Sky Broadcasting Group plc (1990–2014) Sky plc (2014–2018) TypeDivisionIndustryTelecommunicationsMass mediaPredecessorSky TelevisionBritish Satellite BroadcastingFounded2 November 1990; 33 years ago (2 November 1990)Headqua...
Департамент Сонсонате ісп. Sonsonate Герб Прапор Столиця Сонсонате Країна Сальвадор Країна Сальвадор Межує з: сусідні адмінодиниці Муніципалітет Ла-Лібертад, Регіон Ауачапан, Регіон Санта-Ана ? Підрозділи 16 муніципалітетів Офіційна мова Іспанська Населення - п...
Bài viết này có chứa ký tự tiếng Nhật. Nếu không thích hợp hỗ trợ dựng hình, bạn có thể sẽ nhìn thấy dấu chấm hỏi, hộp, hoặc ký hiệu khác thay vì kanji và kana. Hậu duệ của NurarihyonBìa tập 1 phiên bản Nhật của Hậu duệ của Nurarihyonぬらりひょんの孫(Nurarihyon no Mago)Thể loạiHành động, Phiêu lưu, Siêu nhiên MangaTác giảHiroshi ShiibashiNhà xuất bảnShueisha Nhà xuất bản khácNA Viz...
Irish racing driver This article is in list format but may read better as prose. You can help by converting this article, if appropriate. Editing help is available. (August 2018) Charlie EastwoodEastwood in 2017.Nationality IrishBorn (1995-08-11) 11 August 1995 (age 28)Belfast, Northern IrelandPorsche Carrera Cup Great Britain careerDebut season2016Current teamRedline RacingRacing licence FIA GoldCar number28Starts31Wins5Podiums20Poles6Best finish1st in 2017Previous series20152014Eu...
American actor (1921–2003) This article is about the American actor. For other people named Charles Bronson, see Charles Bronson (disambiguation). Charles BronsonBronson in 1965BornCharles Dennis Buchinsky[1](1921-11-03)November 3, 1921Ehrenfeld, Pennsylvania, U.S.DiedAugust 30, 2003(2003-08-30) (aged 81)Los Angeles, California, U.S.Burial placeBrownsville Cemetery West Windsor, VermontOccupationActorYears active1951–1999Spouses Harriett Tendler (m...
American social epidemiologist Karina WaltersBornKarina Lynn Walters (1964-04-18) April 18, 1964 (age 59)Los Angeles, California, U.S.CitizenshipAmericanChoctawAlma materUniversity of California, Los AngelesScientific careerFieldsSocial epidemiology, health promotion, Health of Native Americans in the United StatesInstitutionsColumbia University School of Social WorkUniversity of Washington School of Social WorkNational Institutes of Health Karina Lynn Walters (born April 18, 1964) ...
Japanese TV series or program The Super Girlfrom top left to bottom right; Akiko Hyuga, Yōko Nogiwa, Emi Shindo, Reiko Itsuki, Naomi Tanaka, Rei Maki, Jun IzumiAlso known asSupergirlStarringYōko NogiwaJanet HattaLinda YamamotoRei MakiJun IzumiReiko ItsukiNaomi TanakaEmi ShindōAkiko HyūgaKanichi TaniNarrated byTadashi NakamuraTheme music composerKōji MakainoEnding themeMagical Night sung by Kumiko OnogiComposerKōji MakainoCountry of originJapanOriginal languageJapaneseNo. of episode...
Papan merek digital adalah bentuk layar elektronik yang menampilkan informasi, iklan dan pesan lainnya.[1] Tanda-tanda digital (seperti LCD, LED, menampilkan plasma, atau gambar diproyeksikan) dapat ditemukan dalam lingkungan publik dan swasta, seperti toko ritel dan bangunan perusahaan. Ia biasanya dikontrol oleh Personal Computer dengan cara dasar program perangkat lunak yang mempunyai lisensi, menghindari pengeluaran modal yang besar untuk peralatan pengendali. Iklan menggunakan pa...
1968 film by Russ Meyer For other uses, see Vixen (disambiguation). Vixen!Theatrical posterDirected byRuss MeyerWritten byRuss MeyerAnthony James RyanProduced byRuss MeyerStarringErica GavinEdited byRuss MeyerMusic byIgo KantorDistributed byEve ProductionsRelease date October 22, 1968 (1968-10-22) Running time70 minutesCountryUnited StatesLanguageEnglishBudget$73,000[1]Box office$8 million[1][2] Vixen! is a 1968 American drama film and satiric softcore s...
Region of the abdominal wall in humans Inguinal triangleInternal (from posterior to anterior) view of right inguinal area of the male pelvis. Inguinal triangle is labeled in green. The three surrounding structures:inferior epigastric vessels: Run from upper left to center.inguinal ligament: Runs from upper right to bottom left.rectus abdominis muscle: Runs from upper left to bottom left, labeled rectus at upper left.External view.Inguinal triangle is labeled in green. Borders:inferior epigast...