En 1758, le roi Louis XV commande à son architecte, Jacques-Ange Gabriel, la réalisation sur la « place Louis-XV » de deux façades identiques de part et d'autre de la rue Royale : la façade orientale est d'emblée occupée par l'hôtel du Garde-Meuble de la Couronne jusqu'à la Révolution, devenu à partir de cette période durant deux siècles l'hôtel de la Marine, tandis que le premier hôtel de la Monnaie devait prendre possession de la façade occidentale. Mais cet emplacement fut en définitive jugé trop éloigné du quartier des affaires et un arrêt du Conseil décida que le nouvel édifice s’élèverait à son emplacement actuel, sur le quai de Conti. Le terrain situé derrière la colonnade occidentale fut alors divisé en quatre lots qui furent cédés à des particuliers, à charge pour eux d'élever des hôtels particuliers derrière la façade de Gabriel :
En hommage à Benjamin Franklin pour ce travail diplomatique, une plaque est visible sur le bâtiment à l'angle de la place de la Concorde et de la rue Royale et indique :
« En cet hôtel, le 6 février 1778, Conrad A. Gérard, au nom de Louis XVI, Roi de France, Benjamin Franklin, Silas Deane, Arthur Lee au nom des États-Unis, ont signé les Traités de paix, de Commerce et d'Alliance par lesquels la France avant toute autre nation reconnaissait l'indépendance des États-Unis. »
Le Cercle de la rue Royale, cercle masculin réservé à la haute bourgeoisie parisienne, s'installe en 1866 dans les murs de l’hôtel de Coislin. En 1868, 12 de ses membres posent sur le balcon de l’hôtel[6] pour l'artiste James Tissot. Le cercle de la rue Royale, portrait de groupe classé aux monuments historiques[7], est acquis par le Musée d'Orsay en 2011[8].
L'hôtel de Coislin est transformé en 1920 en bureaux par la Société maritime des pétroles et reste destiné à ce type d'activité en raison de son classement. Il deviendra ensuite les bureaux de la Morgan Guaranty Trusts, se succéderont ensuite divers sièges sociaux de sociétés.
Le , les façades sont classées au titre des monuments historiques, tandis que le grand salon n'est classé que le [9].
En 2002, il est acquis par le fonds Qatar Investment Authority, puis par la fondation hollandaise Mayapan durant trois ans. L'hôtel subit de grands travaux de restructuration, fin 2003, dirigés par l'architecte Jean-Michel Wilmotte.
Le fronton représente l'allégorie du Progrès du Commerce, « femme couronnée de perles, de corail et de fruits. Elle s'appuie sur un ballot et tient dans la main droite le caducée. On reconnaît de part et d'autre, des jarres, des ballots, une ancre et un gouvernail[11] ».
L'un des bâtiments accueille la Free Library of Philadelphia, il est la réplique notamment de l'hôtel de Coislin.
Toujours dans la même ville des États-Unis, au lieu de l'ancienne « Family Court of Philadelphia », se situe l'autre bâtiment qui est pour sa part une réplique du pendant, séparé par la rue Royale de l'hôtel de Coislin sur la place de la Concorde, l'hôtel de la Marine.