Han suit des études à l'université d'Ehwa et y obtient un diplôme en littérature française, voulant alors devenir écrivain. Militante féministe et chrétienne, elle participe au combat contre la dictature militaire du général Park Chung-hee dans les années 1970. Arrêtée et torturée[1], elle est emprisonnée en 1979 pendant deux ans, jusqu'en 1981, pour avoir diffusé auprès des ouvriers sud-coréens des écrits jugés subversifs. Son mari, le professeur Park Jung-sun, opposant au régime militaire, a également été emprisonné pendant treize ans, après avoir été accusé de trahison pour son appartenance au Parti révolutionnaire pour la réunification.
Elle a créé en 1987 la KWAU (Korea Women's Association United) qui fédère une vingtaine d'associations féministes. Elle est également cofondatrice de KOWIN (Korea Women's International Network).
En 2001 Mme Han est nommée ministre de l'Égalité des chances et de la Famille, puis à partir de 2003, ministre de l'Environnement.
Han est à l'origine de plusieurs lois sur la protection des femmes, relatives respectivement à l'égalité pour l'emploi entre les femmes et les hommes, au congé de maternité et à la protection contre les violences sexuelles.
En 2004, elle a appuyé, sans succès - en raison de l'opposition conservatrice du Grand parti national -, l'abolition de la Loi de sécurité nationale qui a servi à la répression des opposants pendant le régime militaire, au nom de la lutte contre la « subversion communiste ». La loi de sécurité nationale interdit toujours aux Sud-Coréens les contacts avec leurs compatriotes de Corée du Nord.
Le , le Premier ministre Lee Hae-chan est contraint à la démission et remplacé à titre intérimaire par Han Duck-soo. Le 24 mars, le président Roh propose la candidature de Han au poste de Premier ministre. Han devient la première Première ministre de la Corée du Sud le après une confirmation du parlement plus facile que prévu avec 182 voix pour et 77 contre sur 264 députés présents (le parlement sud-coréen ou Gukhoe comptant 299 membres)[2].
Mme Han a effectué une visite en France en . Dans un entretien à Infomag, revue de la Chambre européenne de commerce en Corée, elle a exprimé son souhait d'une plus grande implication de l'Union européenne dans les évolutions en cours en Corée du Nord[3].
Le , dans un contexte de crise interne au Parti Uri qui ne recueillerait plus que 10 % des voix en cas d'élections générales[4], Mme Han a offert sa démission au président Roh et le vice-Premier ministre Kwon O-kyu est devenu Premier ministre par intérim.
Lors du premier congrès du Parti démocrate unifié (PDU, fondé par la fusion du PD, de la Fédération des syndicats coréens et du Parti d'union des citoyens créé une semaine plus tôt par d'anciens fidèles de Roh Moo-hyun) le , elle est élue à la présidence du conseil suprême du mouvement par 24 % des suffrages face à l'acteur Moon Sung-keun.
Elle est emprisonnée à partir de 2015 pour avoir reçu 880 millions de wons de financement illégal de la part d'un homme d'affaires pour financer sa candidature à l'investiture de son parti pour l'élection présidentielle. Elle nie toute faute et accuse le gouvernement conservateur de Park Geun-Hye d'utiliser le parquet pour ternir sa réputation. Elle est finalement libérée en 2017, après la destitution de Park Geun-Hye[5].
Des poursuites judiciaires contre les procureurs chargés de l’enquête sur Han Myung-sook sont évoquées en 2020 à la suite de révélations concernant de possibles manipulations de témoins visant à faire condamner l'ancienne première ministre sur la base de faux témoignages. L’établissement de dossiers par le parquet ainsi que par les services de renseignements afin de compromettre un adversaire est une pratique courante la vie politique sud-coréenne[1].
↑ a et b« En Corée du Sud, le parquet sur le banc des accusés », Le Monde.fr, (lire en ligne)
↑Compte rendu de l'élection sur le site de Co Wins, confédération des associations d'amitié franco-coréenne [1]
↑The governement knows that the EU is actively convincing Korea should renounce nuclear weapons using the diplomatic channel and by utilising the opportunities of important dignitaries visiting North Korea. It is expected that EU can play a very big role in North Korea's reformation, source : Infomag, no 68, janvier 2007, p. 26