Fils du critique théâtral Antonio Cervi (1862-1923) et d'Angela Dall'Alpi, Luigi Cervi, dit "Gino", naît dans le quartier Santo Stefano à Bologne[1].
Carrière
Passionné dès son enfance par le théâtre, il intègre en 1924, à la mort de son père, la compagnie d'Alda Borelli[2]. Il modifie à cette occasion son prénom en Gino. L'année suivante il est engagé par Luigi Pirandello au Théâtre d'art de Rome, troupe avec laquelle il joue notamment Six Personnages en quête d'auteur lors d'une tournée internationale[2]. De 1927 à 1930, il se produit avec la compagnie d'Annibale Bertone où il rencontre Ninì Gordini qu'il épouse en 1928. En 1938, il crée avec Andreina Pagnani, Paolo Stoppa et Rina Morelli la compagnie du théâtre Eliseo de Rome avec laquelle il se produit jusqu'en 1942[2].
Par la suite, il incarne entre autres Jean Valjean dans la version italienne des Misérables (1948) de Riccardo Freda mais c'est surtout grâce à son incarnation de Peppone, le maire communiste de Brescello adversaire de Don Camillo (Fernandel), qu'il acquiert une renommée internationale, endossant le rôle à cinq reprises sur une période de 13 ans (1952-1965). Un sixième film, mis en scène par Christian-Jaque, reste inachevé en raison du décès de Fernandel.
Outre la série des Don Camillo, Cervi et Fernandel ont joué ensemble dans Le Grand Chef (1959), En avant la musique (1962) et Le Bon Roi Dagobert (1963), dans lequel Cervi interprète saint Éloi.
Dans les années 1960, il incarne le commissaire Maigret pendant six ans pour la télévision italienne, série qui donnera également un film pour le grand écran, Le Commissaire Maigret à Pigalle (1966) de Mario Landi, produit par son fils, Antonio Cervi.
Il prend sa retraite en 1972 et meurt deux ans plus tard d'un œdème pulmonaire. Il est enterré au cimetière Flaminio à Rome, aux côtés de son épouse et de son fils[1].
Vie privée
En 1928, Gino Cervi épouse Angela Rosa Gordini dite Ninì (1907-1978), avec laquelle il a un fils, Antonio (1929-2002).
Après avoir été sensible à la rhétorique fasciste et participé à la marche sur Rome dans sa jeunesse[2], il se rapprocha plus tard du centre libéral, critiquant ses premiers engagements au travers de films tels que La Longue Nuit de 43 (1960) de Florestano Vancini. Il soutient la Démocratie chrétienne lors des élections administratives de Rome en 1967, avant d'être élu conseiller régional du Lazio pour le Parti libéral italien en 1970[2].
Il a été initié à la franc-maçonnerie en 1946 au sein de la Grande Loge d'Italie dans la loge « Palingenesi » de Rome, avant d'être affilié en 1947 à la loge « Gustavo Modena »[3].