Après la Commune, les parents de Georges Dufrenoy s'installent dans un appartement au 2, place des Vosges à Paris, adresse qu'il habitera toute sa vie.
En 1875, il entre chez les Oratoriens, à l'école Massillon au 2, quai des Célestins, où il fait toutes ses études. En 1887, il hésite entre la vocation d'architecte et celle d'artiste peintre ; cette dernière l'emporte. Il s'inscrit cette année-là aux cours de l'Académie Julian dans l'atelier de Jean-Paul Laurens. En 1890, le peintre Désiré Laugier le prend dans son atelier comme unique élève et lui fait faire de sérieux progrès durant deux ans de travail intensif.
Le courant de l'impressionnisme triomphe à ses débuts en 1895. Ses premières toiles sont fortement influencées par ses aînés, et il commence à exposer.
En 1902, il effectue son premier voyage de travail à Venise et sera profondément impressionné tant par la ville que par ses maîtres Titien, Tintoret et Véronèse. Il s'y rend tous les ans pour peindre[n 1], à l'exception de la période 1914-1920, et ce jusqu'en 1939.
Il présente trois toiles au Salon international de Reims en 1903 et expose au Salon des indépendants de 1904.
En 1905, il parcourt l'Italie pour peindre avec son ami Pierre Girieud.
Il devient sociétaire du Salon d'automne. Par la suite, il devient membre de son comité puis du conseil d'administration. Il y expose jusqu'à sa mort.
Au Salon des indépendants, Bernheim-jeune lui achète sa toile Rue à l'omnibus.
Le , Marius-Ary Leblond publie dans la Revue illustrée un long article illustré sur l'œuvre de Dufrenoy, dans lequel il classe le peintre au premier rang de ceux de la nouvelle génération.
En 1912, il réalise une Pièta dans le narthex de l'ermitage de Saint-Pancrace, dépendant du château de Pradine à Grambois, que les critiques la saluent comme « une œuvre de décoration monumentale[n 2] ». À la même époque, ses amis Pierre Girieud et Alfred Lombard y composèrent chacun également une fresque.
En 1928, il participe aux expositions d'art moderne français à l'étranger, notamment en Hongrie et Pologne.
En 1929, il reçoit le prix Carnegie à Pittsburgh aux États-Unis, pour le tableau Nature morte au violon, que lui achète la fondation.
En 1930, considéré comme un des plus grands peintres de Venise de sa génération, il participe à la 17e exposition des beaux-arts de Venise[n 3].
En 1931, il participe à une exposition de peintres français en Norvège, Suède, Lettonie et Danemark et expose deux toiles au musée de Pittsburgh aux États-Unis.
En 1936, il dessine une affiche au fusain pour le Salon d'automne (Vue de Lyon). Il est nommé membre du jury du prix de Rome, fonction qu'il assume jusqu'en 1942.
En 1937, il expose six toiles au Petit Palais au Salon des maîtres de l'art indépendant. Il dessine la couverture du catalogue du Salon d'automne et de l'invitation au vernissage.
En 1938, il est promu officier de la Légion d'honneur.
En 1940, il se réfugie dans sa demeure du Beaujolais. Il se rend quelquefois à Paris en franchissant clandestinement la ligne de démarcation entre la zone libre et la zone occupée.
Son œuvre
Que ce soit à Venise, Bruxelles, Paris ou Lyon, Dufrenoy aime architecturer ses œuvres. Influencé par l'impressionnisme, il va peindre dans les années 1893 à 1895 plusieurs vues de Paris dans la brume (Les Buttes Chaumont, Soleil et brume, Les quais de Bercy), ainsi que des vues de Lyon et du Beaujolais.
↑Le critique d'art Marius-Ary Leblond écrira au sujet de ses œuvres sur Venise : « il rejoint la grande tradition des maîtres vénitiens, il se marque comme successeur en ligne directe des Italiens ; il reste un vénitien opulent et aristocratique dans son œuvre ».
↑Le critique d'art Joachim Gasquet écrira à propos de cette Pièta « tout y est d'une intensité dramatique qui fait songer au Tintoret, d'un pathétique qui s'apparente on ne sait comment, à quelques phrases désespérées d'une symphonie de Beethoven[réf. nécessaire] ».
↑La même année, le critique d'art Gabriel Mourey publie aux Éditions Crès un livre sur Georges Dufrenoy avec des reproductions de ses œuvres.