La frontière franco-allemande sépare l'Allemagne et la France. C'est l'une des frontières intérieures de l'espace Schengen.
La frontière franco-allemande s'étend sur 451 km, à l'est de la France et à l'ouest de l'Allemagne.
Elle débute au nord-ouest au tripoint Allemagne-France-Luxembourg (49° 28′ 10″ N, 6° 22′ 02″ E), à la jonction de la commune allemande de Perl (land de la Sarre), de la commune française d'Apach (département de la Moselle) et de la commune luxembourgeoise de Schengen (canton de Remich). Ce point est situé sur la Moselle.
La frontière suit ensuite une direction générale vers l'est, longeant la rivière Lauter, jusqu'au Rhin. Elle remonte alors le cours de celui-ci vers le sud jusqu'au tripoint Allemagne - France - Suisse (47° 35′ 23″ N, 7° 35′ 21″ E), situé dans le lit du Rhin à la limite des territoires des communes de Weil-am-Rhein (Allemagne, land de Bade-Wurtemberg), d'Huningue (France, département du Haut-Rhin) et la ville de Bâle (Suisse, canton de Bâle-Ville). Celui-ci est symbolisé, non à son emplacement exact mais à proximité, par le Dreiländereck, monument situé à environ 150 mètres au sud-est, sur la rive, en territoire suisse.
La frontière sépare trois länder allemands (Bade-Wurtemberg, Rhénanie-Palatinat et Sarre) d'une région française (Grand Est) et trois départements (Haut-Rhin, Bas-Rhin et Moselle), et passe à proximité de villes importantes comme Strasbourg.
Une partie du territoire de la commune française de Rhinau se trouve du côté allemand de la frontière. Du point de vue allemand, il s'agit du secteur non constitué en municipalité de Rhinau.
Elle s'enracine dans l'évolution séculaire des limites entre le Royaume de France et le Saint-Empire romain Germanique. Au Moyen-Âge, celle-ci était située plus loin vers l'Ouest, le long des duchés de Bar, de Lorraine et de Bourgogne. La Guerre de Trente Ans, puis l'annexion par la France du duché de Lorraine l'ont décalée vers sa position actuelle.
Pour la période contemporaine, elle est redéfinie lors du traité de Paris de 1814, puis aux lendemains de Waterloo par le Traité de Paris de novembre 1815 ; plusieurs cantons (re)deviennent alors partiellement ou entièrement allemands : en Moselle, Relling, Sarrelouis, Tholey, Sierck-les-Bains ; dans le Bas-Rhin : Bergzabern, Candel, Dahn, Landau.
Diverses rectifications de frontière au niveau du département de la Moselle interviennent par la suite, en particulier à travers la convention de Sarrebruck d'octobre 1829.
À partir de la défaite de Sedan du 1er septembre 1870 et la proclamation à Versailles (en) de l'Empire allemand du 18 janvier 1871, la frontière entre France et Allemagne a été déplacée à quatre reprises, dont deux fois par traité :
Au tournant du XXIe siècle, le phénomène le plus marquant est la réémergence d'une forte activité économique et culturelle transfrontalière, marquée par le travail frontalier, le tourisme, les échanges culturels de proximité. Cette nouvelle donne est entérinée par des créations d'institutions franco-allemandes, notamment les Eurodistricts :
En 2019, le traité d'Aix-la-Chapelle est signé entre les deux pays. Il comporte un volet « Coopération régionale et transfrontalière » (chapitre 4 du traité) qui donne un nouvel élan aux relations transfrontalières de proximité. Il encourage les projets transfrontaliers, notamment par la création d'« entités transfrontalières » (Eurodistricts ou autres) ou en dotant ceux qui existent de « compétences appropriées », de « ressources dédiées » et de « procédures accélérées » permettant de surmonter les obstacles à la réalisation de projets transfrontaliers (chapitre 4, art. 13). Les deux États entendent faciliter la mobilité transfrontalière, par l'amélioration des liaisons ferroviaires et routières.
Un comité franco-allemand de Coopération transfrontalière (CCT) est institué[1] (chapitre 4, art. 14).
La frontière passe par les bans communaux suivants[2] :
Apach, Merschweiller, Manderen, Launstroff, Waldwisse, Flastroff, Schwerdorff, Neunkirchen-lès-Bouzonville, Guerstling, Heining-lès-Bouzonville, Villing, Berviller-en-Moselle, Merten, Creutzwald, Carling, L'Hôpital, Saint-Avold (Quartier Arcadia), Freyming-Merlebach, Cocheren, Rosbruck, Morsbach, Forbach, Petite-Rosselle, Forbach, Schœneck, Stiring-Wendel, Spicheren, Alsting, Grosbliederstroff, Sarreguemines, Blies-Guersviller, Frauenberg, Blies-Ébersing, Bliesbruck, Obergailbach, Erching, Epping, Ormersviller, Loutzviller, Schweyen, Rolbing, Walschbronn, Liederschiedt, Roppeviller, Sturzelbronn.
Obersteinbach, Niedersteinbach, Lembach, Wingen, Climbach, Wissembourg, Salmbach, Niederlauterbach, Scheibenhard, Lauterbourg, Mothern, Munchhausen, Seltz, Beinheim, Neuhaeusel, Fort-Louis, Dalhunden, Drusenheim, Offendorf, Gambsheim, La Wantzenau, Strasbourg, Eschau, Plobsheim, Erstein, Gerstheim, Daubensand, Rhinau, Sundhouse, Schœnau, Artolsheim, Mackenheim, Marckolsheim.
Artzenheim, Baltzenheim, Kunheim, Biesheim, Vogelgrun, Geiswasser, Nambsheim, Balgau, Fessenheim, Blodelsheim, Rumersheim-le-Haut, Chalampé, Bantzenheim, Ottmarsheim, Hombourg, Petit-Landau, Niffer, Kembs, Rosenau, Village-Neuf, Huningue.
Selon le tracé actuel de la frontière, il y a douze points de passages ferroviaires entre l'Allemagne et la France.
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