Fils d'un professeur de collège d'origine corse, Eugène François Albertini est élève au lycée Henri-IV, où il remporte le prix de dissertation latine au concours général. Il est élève de l'École normale supérieure (1900-1903) et agrégé des lettres (1903). De 1903 à 1906, il intègre l'École française de Rome où il rédige un mémoire sur l'Histoire des travaux publics sous le règne de l’empereur Claude.[2] De retour en France, il enseigne aux lycées de Nantes (1906-1907) et de Vesoul (1907-1909)[1], puis rejoint l'Institut des hautes études hispaniques (1909-1912) dont il est le premier membre[3]. Mobilisé de 1914 à 1919, il occupe la chaire de littérature latine de l'université de Fribourg en Suisse, avant de succéder en 1920 à Jérôme Carcopino comme titulaire de la chaire des Antiquités de l'Afrique à la Faculté des lettres d'Alger. Il soutient ses thèses de doctorat en 1923, la principale sur La composition dans les ouvrages philosophiques de Sénèque et la secondaire sur Les divisions administratives de l’Espagne (il était habituel de soutenir deux thèses en passant son doctorat). De 1923 à 1932, il est directeur des Antiquités de l'Algérie et collabore en cette qualité au Corpus des Inscriptions latines d'Algérie[4].
En 1932, il rentre en France et de 1932 à 1935, il est titulaire de la chaire de civilisation romaine au Collège de France. Mais il retourne tous les ans en Algérie pour visiter les sites de fouilles en qualité d'Inspecteur des Musées et des Antiquités en Algérie. Puis en 1936 et 1937, il est chargé du cours d'histoire romaine à la Faculté des lettres de Rio de Janeiro, nouvellement créée[5].
Il a publié de nombreux articles sur les Antiquités de l'Algérie dans le Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques, les Comptes rendus de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, le Journal des savants – où il fait paraître en 1928 une importante étude sur des actes de vente de l'époque vandale (Ve siècle) découverts dans la région de Tébessa (ces documents sont connus depuis sous le nom de Tablettes Albertini) –, la Revue africaine, le Recueil de la Société archéologique de Constantine, le Bulletin de la Société de géographie d'Oran, etc.[5]
Marcel Aubert, « Éloge funèbre de M. Eugène Albertini, membre de l'Académie », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 85, no 2, , p. 65-70 (ISSN1969-6663, lire en ligne).
Clémentine Gutron, « ALBERTINI Eugène », dans François Pouillon, Dictionnaire des orientalistes de langue française, Paris, Karthala, (ISBN9782811107901).