Au début de la Première Guerre mondiale, Busch est muté comme commandant de compagnie dans le 56e régiment d'infanterie et sert sur le front de l'Ouest, dans les tranchées, pendant toute la durée de la Première Guerre mondiale[1]. Il reçoit la médaille Pour le Mérite en 1918. Après la guerre, il demeure dans l'armée et est nommé inspecteur du transport des troupes en 1925. En 1930, il est élevé au rang de lieutenant-colonel et reçoit le commandement du 9e régiment d'infanterie. Il est alors réservé sur l'emploi des unités blindés et continue à défendre le primat de l'infanterie[1].
Busch prend part à l'opération Barbarossa et, le , sa 16e armée s'empare de Demyansk avant de prendre part au siège de Leningrad. Malgré une contre-attaque de l'Armée rouge, les troupes de Busch tiennent la ligne de Staraya à Ostashkov. Il est promu Generalfeldmarschall à la suite de la défense courageuse de sa position : cette défense aboutit à limiter les gains territoriaux de l'Armée Rouge[3].
À partir du mois , il commande le groupe d'armées Centre, à la place de Günther von Kluge[3], groupe d'armées dont les effectifs imposants masquent en réalité de nombreuses faiblesses[4]. Dans les mois qui suivent, sous la pression de ses subordonnés, il propose un retrait limité sur des positions en cours de fortification[5], destiné à raccourcir la ligne de front et à reconstituer une réserve tactique et opérationnelle, mais, comme Jodl en janvier, il se heurte au refus furieux de Hitler[5]. Face à ce refus, il donne des ordres conformes aux idées de Hitler, y compris contre les avis de ses subordonnés[5], notamment de Reinhardt, au sujet de l'érection de Vitebsk au rang de place forte[6]. Ainsi, après son entrevue du , il applique la doctrine défensive de Hitler, la mise en place fortes, destinées à gêner la progression soviétique vers l'Ouest[7], contre l'avis de ses subordonnés[6].
Cependant, après une désastreuse défaite en Biélorussie, dont il a non seulement ignoré, mais aussi nié, la préparation, en dépit des renseignements collectés par ses subordonnés sur le terrain[8], il est considéré responsable de la débâcle[9], congédié par Hitler le et remplacé par le GeneralfeldmarschallWalther Model.
Front de l'Ouest, reddition et décès
En , il est rappelé et placé à la tête du groupe d'armées nord-ouest. Busch a la mission de stopper l'avance du Field MarshalBernard Montgomery et des Alliés en Allemagne avec l'aide de Kurt Student et sa 1re armée de parachutistes. En dépit d'un télégramme d'Alfred Jodl, Busch se rend à Montgomery le [10].
Authentiquement nazi, il bénéficie d'un avancement rapide durant la période précédant le conflit[1].
Seul parmi ses pairs à considérer Mein Kampf également comme une source d'inspiration militaire, il est apprécié de Hitler[1]. De plus, il multiplie, dans ses ordres du jour à ses troupes, les formulations nazies sur le primat des forces morales, le triomphe de la volonté[1].
Au cours des dernières semaines de son commandement en Russie, après avoir affronté Hitler le , il applique sans esprit critique les préconisations militaires de Hitler, aboutissant à amplifier le désastre qui s'annonce[5] ; il cite, devant ses subordonnés médusés, la devise de Hitler : « Le mot reculer n'existe plus[6]. »
(de) Veit Scherzer: Die Ritterkreuzträger 1939-1945, Scherzers Militaer-Verlag, Ranis/Jena, 2007.
Walter Görlitz: Model – Der Feldmarschall und sein Endkampf an der Ruhr; Universitas-Verlag München 1989; (ISBN3-8004-1193-8).
Johannes Hürter: Hitlers Heerführer. Die deutschen Oberbefehlshaber im Krieg gegen die Sowjetunion 1941/42. R. Oldenbourg, München 2007, (ISBN978-3-486-57982-6), S. 622 f. (Kurzbiographie).