Les nazis chargent le rabbin Oshry de la responsabilité des archives juives de Kaunas. L'intention des allemands était de créer une exposition des artefacts de la race juive disparue. Le rabbin Ephraim Oshry utilise ces archives à d'autres fins : pour répondre aux questions extrêmement difficiles, souvent de vie ou de mort, qu'on lui adresse de toute part sur la nature humaine, Dieu, et l'éthique juive, activité qu'il va maintenir jusqu'à son emprisonnement en août 1944. Il garde une copie des questions et des réponses (Responsa)[10],[11] dans des containers, qu'il récupère à la fin de la guerre[12].
Kaunas est libéré en août 1944.
Le rabbin Ephraim Oshry a perdu son épouse et ses enfants dans les camps. Il se remarie en 1949 avec Frieda Greenzwieg, une survivante d'Auschwitz[13].
Sa mère et ses deux sœurs sont mortes durant la Shoah[14].
Après la Seconde Guerre mondiale
En 1949, le rabbin Ephraim Oshry et son épouse, Frieda Greenzwieg, s'établissent à Rome, en Italie. Il y crée la Yeshiva Méor HaGolah[15] pour des enfants orphelins réfugiés.
En 1950, le rabbin Ephraim Oshri s'établit avec sa famille à Montréal, au Québec (Canada. Il s'installe avec tous les étudiants de sa yeshiva.
Avec le rabbin Moshe Feinstein, le rabbin Ephraim Oshry est pendant de nombreuses années une des grandes figures du Lower East Side[16].
Le Beth Hamedrash Hagadol
En 1952, le rabbin Ephraim Oshry prend la direction de la Communauté du Beth Hamedrash Hagadol (Grande Maison d'Études[17],[18],[19]), un des sites historiques du Lower East Side, qu'il dirige pendant 51 ans.
Il crée aussi dans le East Bronx une yeshiva pour garçons et une yeshiva pour filles.
Le rabbin Ephraim Oshry décède à New York, le 28 septembre 2003, le deuxième jour de Roch Hachana, le 2 Tishri[21]. Il est survécu par son épouse et neuf enfants (trois filles et six fils). II avait 89 ans.
(en) Ephraim Oshry. Responsa from the Holocaust. B. Goldman & Y. Leiman, Editors. Judaica Press, 2001 (ISBN978-1-880582-71-8). Nouvelle édition: Responsa from the Holocaust. Shailos Uteshuvos from the Kovno Ghetto. Judaica Press, 2024. (ISBN9781607634027)
Question : Une veuve démunie peut-elle extraire l'or des dents de son mari ? Réponse : Non, ce serait désacraliser son corps[43].
Question : Peut-on faire une césarienne sur une femme décédée ? Réponse : Si par cette action on sauve une vie, désacraliser la défunte est une moindre priorité[43].
Question : Est-ce que les survivants de la Shoah doivent enlever leurs tatouages (numéros) ? Réponse : [le rabbin Ephraim Oshry est lui-même un survivant] Non, ils doivent les garder en tant que symbole honorifique[44].
Honneurs
Les volumes de Responsa du rabbin Ephraim Oshry lui valent deux National Jewish Book Awards.
(en) Basil Herring, Jewish ethics and Halakhah for our time : sources and commentary, New York, Ktav Pub. House Yeshiva University Press, coll. « Library of Jewish law and ethics, » (no 17), , 279 p. (ISBN978-0-88125-044-2, OCLC642395597, lire en ligne)
(en) Robert Shapiro et Ruth R. Wisse (introduction), Holocaust chronicles : individualizing the Holocaust through diaries and other contemporaneous personal accounts, Hoboken, NJ, Ktav, , 302 p. (ISBN978-0-88125-630-7, OCLC833413721, lire en ligne)
↑Voir note 13 sur (en) Rabbi Yehuda Spitz, « The Tattoo Taboo and Permanent Make-Up Too by Rabbi Yehuda Spitz », Ohr Somayach, (lire en ligne, consulté le )