Enicocephalidae

Les Enicocephalidae sont une famille d'insectes du sous-ordre des Hétéroptères (punaises), de l'infra-ordre des Enicocephalomorpha, qui compte entre 33[2] et 55 genres[3] et environ 400 espèces qui se rencontrent partout dans le monde.

Caractéristiques

Les Enicocephalidae ont la tête qui semble bilobée, car étranglée puis élargie derrière les yeux. Les antennes et le rostre sont articulés en 4 segments. Leur corps est de couleur terne, généralement uniformément jaunâtre, brunâtre ou noirâtre. Le pronotum a l'apparence d'être formé de trois lobes, avec un collier, un lobe antérieur et un lobe postérieur, ce qui les distingue des Aenictopecheidae, où les deux lobes apparaissent peu distincts. Les pattes antérieures sont presque toujours de type ravisseuses (exception: Megenicocephalus), pour pouvoir saisir les proies, avec le fémur et le tibia élargi, ce dernier à l'apex, sur lequel le tarse, formé d'un seul segment, se replie. Leurs hémélytres, lorsqu'elles sont présentes, semblent entièrement membraneuses. Le polymorphisme alaire est fréquent, avec des mâles parfois macroptères et des femelles brachyptère ou aptères. Une autre d0fférence d'avec les Aenictopecheidae est que la bordure de l'aile présente une fracture costale, petite entaille dans la veine qui renforce l'aile à sa marge latérale. L'organe copulateur mâle est rigide et non érectile, et ne ressort pas du pygophore, et les paramères sont non mobiles. Chez la femelle, l'ovipositeur est vestigial ou absent. ces punaises mesurent de 2 à 16 mm, la plupart mesurant 4 millimètres de long[3],[2].

Répartition

La répartition de cette famille est cosmopolite, mais principalement tropicale et subtropicale (néotropicale, afrotropicales, y compris Madagascar, Asie du Sud-Est, écozone australienne, Nouvelle-Calédonie, Nouvelle-Zélande). Tous les genres sont endémiques de leur région, à l'exception du genre Systelloderes, pratiquement cosmopolite, présent du Canada à la Nouvelle-Zélande[4].

Deux genres sont subantarctiques, Phthirostenus des îles Auckland (ou Motu Maha) (50° Sud)[5],[6], et Phthirocoris des îles Crozet (46° Sud).

En Europe, une seule espèce est connue, Henschiella pellucida Horvath, 1888[7], rencontrée seulement en Bosnie-Herzégovine (et sinon de la Turquie et de l'Arménie à l'Ouzbékistan)[8].

Écologie

Leur biologie est souvent très mal connue. Il s'agit de punaises prédatrices, qui mangent de petits arthropodes, comme probablement des collemboles et des Symphyla. Elles vivent dans la litière, la mousse, le sol ou sous les écorces, et pratiquement toujours associées à l'humidité[3].

Systématique

Lorsque John O. Westwood décrit les premières espèces qui appartiendront plus tard à cette famille, il les classe d'abord dans les Reduviidae bien qu'il signale d'emblée des différences avec cette famille[9]. En 1860, Carl Stål leur reconnaît des caractéristiques distinctes et crée pour les héberger une famille séparée, les Enicocephalidae[10], proche des Reduviidae. Sa définition est alors large et correspond aux Enicocephalomorpha actuels, c'est-à-dire qu'elle comprendra également les Aenictopecheidae. En 1932, Robert L. Usinger crée au sein de ces Enicocephalidae deux sous-famille, les Aenictopecheinae, et les Enicocephalinae[11], tout en les maintenant, y compris dans sa révision de 1945[12], au sein des Reduvioidea. Lorsque les Enicocephalidae au sens large sont élevés par Pavel Štys et I. M. Kerzhner au rang d'infra-ordre en 1975[13], les deux sous-familles sont élevées au rang de famille et les Enicocephalinae deviennent les Enicocephalidae dans leur définition d'aujourd'hui.

La classification interne de la famille a été établie par Pavel Štys, en 1989[14], qui ajoute trois sous-familles (Megenicocephalinae, Phallopiratinae et Phthirocorinae), à celle des Alienatinae, établie par Harry G. Barber (d) en 1953 et celle des Enicocephalinae. Elle compte également deux sous-familles fossiles. Toutefois, selon Petr Baňař, la sous-famille des Megenicocephalinae mériterait le statut de famille séparée[15].

Selon Pavel Štys, plus de 2000 espèces restent à décrire (dont 1000 dans chacun des genres Systelloderes et Oncylocotis), ce qui pourrait modifier la classification interne de la famille ou sa conception[4].

Fossiles

Plusieurs fossiles ont été retrouvés d'Enicocephalidae ont été retrouvés, placés dans une douzaines d'espèces. Deux sous-familles disparues ont été établies, les †Allocephalocorinae[16] et les †Disphaerocephalinae[17]. Les autres appartiennent à des sous-famille encore actuelles, trois chez les Alienatinae (genres Alienates[18] et †Paralienates[19]), et cinq chez les Enicocephalinae (genres Enicocephalus et †Pyrenicocephalus[20]). Les plus anciens remontent au Cénomanien (Crétacé inférieur, entre 99 et 93 millions d'années)[21], et ont été retrouvés dans de l'ambre de Birmanie.

Liste des sous-familles, des tribus et des genres

Selon BioLib (15 novembre 2023)[1], complété à partir d'ITIS (15 novembre 2023)[22], de Schuh & Weirauch (2020)[2] et de la littérature disponible :

Galerie

Voir aussi

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Liens externes

Notes et références

  1. a et b BioLib, consulté le 15 novembre 2023
  2. a b et c (en) Randall T. Schuh et Christiane Weirauch, True bugs of the world (Hemiptera, Heteroptera) : classification and natural history., Manchester, Siri Scientific Press, , 800 p. (ISBN 978-0-9957496-9-6 et 0-9957496-9-8, OCLC 1125224106, lire en ligne), p. 302-312
  3. a b et c Henri-Pierre Aberlenc, Les insectes du monde : biodiversité, classification, clés de détermination des familles, (ISBN 978-2-37375-101-7 et 2-37375-101-1, OCLC 1250021162, lire en ligne), tome 1, p. 513
  4. a et b Pavel Štys, « Zoogeography of Enicocephalomorpha (Heteroptera) », Bulletin of Insectology, vol. 61, no 1,‎ , p. 137-138 (lire en ligne [PDF], consulté le )
  5. (en) Larivière, Marie-Claude et Larochelle, André, Heteroptera (Insecta: Hemiptera): Catalogue, Lincoln, Canterbury, Manaaki Whenua Press, coll. « Fauna of New Zealand. Ko te Aitanga Pepeke o Aotearoa » (no 50), , 330 p. (ISBN 0-478-09358-6, lire en ligne [PDF]), pp. 71, 235, 291
  6. (en) « Register of Antarctic Species (RAS) - Phthirostenus magnus (Woodward, 1956) », sur ras.biodiversity.aq (consulté le )
  7. « Henschiella (Henschiella) pellucida Horvath, 1888 | Fauna Europaea », sur fauna-eu.org (consulté le )
  8. (en) « Catalogue of Palaearctic Heteroptera: Henschiella (Henschiella) pellucida Horváth, 1888 », sur catpalhet.linnaeus.naturalis.nl (consulté le )
  9. (en) Westwood, J. O., « Descriptions of several new species of exotic Hemipterous insects », Transactions of the Entomological Society of London, vol. 2, no 1,‎ , p. 18-24 (lire en ligne [PDF])
  10. (sv + la) Stål, Carl, « Bidrag till Rio-Janeiro-traktens Hemipter-fauna », Kungliga Svenska Vetenskapsakademiens Handlingar, vol. 2, no 7,‎ , pp. 6, 81-82 (lire en ligne [PDF])
  11. (en) Robert L. Usinger, « Miscellaneous studies in the Henicocephalidae (Hemiptera) », The Pan-Pacific Entomologist, vol. 8,‎ , p. 145-156 (lire en ligne [PDF], consulté le )
  12. (en) Robert L. Usinger, « Classification of the Enicocephalidae1 (Hemiptera, Reduvioidea) », Annals of the Entomological Society of America, vol. 38, no 3,‎ , p. 321–342 (ISSN 1938-2901 et 0013-8746, DOI 10.1093/aesa/38.3.321, lire en ligne [PDF], consulté le )
  13. (en) P. Štys et I. Kerzhner, « The rank and nomenclature of higher taxa in recent Heteroptera », Acta Entomologica Bohemoslovaca, vol. 72,‎ , p. 65-79
  14. (en) Štys, Pavel, « Phylogenetic systematics of the most primitive true bugs (Heteroptera: Enicocephalomorpha, Dipsocoromorpha) », Práce Slovenská Entomologická Spolocnost' SVA, Bratislava, vol. 8,‎ , p. 69-85
  15. (en) Baňař Petr, Taxonomy of Oriental Enicocephalidae (Heteroptera: Enicocephalomorpha) and morphological novelties of new taxa (Thèse de doctorat), Prague, (présentation en ligne, lire en ligne), Part H. p. 4
  16. (en) Jiuyang Luo, Petr Baňař et Qiang Xie, « Allocephalocorinae, a new subfamily of Enicocephalidae, based on Allocephalocoris zhengi gen. et sp. nov., in mid-Cretaceous amber from northern Myanmar (Insecta: Hemiptera) », Cretaceous Research, vol. 118,‎ , p. 104628 (ISSN 0195-6671, DOI 10.1016/j.cretres.2020.104628, lire en ligne, consulté le )
  17. (en) Štys P., « Revision of the fossil and pseudofossil Enicocephalidae (Heteroptera) », Acta Entomologica Bohemoslovaca, vol. 66,‎ , p. 352-365
  18. (en) David A. Grimaldi, David A. Grimaldi, Caroline Michalski et Kathleen Schmidt, Amber fossil Enicocephalidae (Heteroptera) from the Lower Cretaceous of Lebanon and Oligo-Miocene of the Dominican Republic : with biogeographic analysis of Enicocephalus, American Museum of Natural History, coll. « American Museum Novitates » (no 3071), , 30 p. (lire en ligne)
  19. (en) Maldonado-Capriles, Jenaro, Jorge A. Santiago-Blay et George O. Poinar, Jr., « Paralienates hyalinus n. gen. and n. sp. (Enicocephalidae: Heteroptera): enicocefálido fósil de ámbar dominicano (Oligoceno inferior - Eoceno superior) », The Journal of Agriculture of the University of Puerto Rico, vol. 80, nos 1-2,‎ , p. 47-54 (ISSN 2308-1759 et 0041-994X, DOI 10.46429/jaupr.v80i1-2.4322, lire en ligne [PDF], consulté le )
  20. (en) Pavel Štys, « A fossil head of an enicocephalomorphan (Hemiptera: Heteroptera) from England revisited: Identity of the first fossil species of Enicocephalidae from Europe », EJE, vol. 107, no 3,‎ , p. 455–460 (ISSN 1210-5759 et 1802-8829, DOI 10.14411/eje.2010.052, lire en ligne, consulté le )
  21. (en) « Enicocephalidae (unique-headed bug) », sur paleobiodb.org (consulté le )
  22. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 15 novembre 2023

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