Les Thyreocorinae sont une sous-famille d'insectes hémiptères hétéroptères (punaises) de la famille des Cydnidae. Pour certains auteurs, elle est élevée au rang de famille à part entière, les Thyreocoridae. Ils comptent une douzaine de genres et environ 220 espèces.
Description
Les Thyreocorinae sont souvent pris pour des petits coléoptères, car ils ont un corps plus ou moins arrondi, le plus souvent noir de jais, brillant, avec un scutellum caractéristique : très allongé, circulaire ou subcirculaire, gonflé, qui couvre presque tout l'abdomen et les ailes, à l'exception de la marge des hémélytres et l'extrémité de la membrane hémélytrale. Comme toutes les familles de Pentatomoidea, les Thyreocoridae ont 5 segments antennaires, contre 4 chez les autres familles[3]. Les tibias portent de fortes épines, les tibias antérieurs sont élargis; les coxae (hanches) ont des peignes de soies, et les tarses ont trois segments. Ils mesurent de 3 à 8 mm de long dans le monde[4],[5] et 3 à 5 mm en France.
Répartition et habitat
Les Corimelaenini sont cosmopolites, et les Thyreocorini se rencontrent dans le paléarctique (Thyreocoris), et en Afrique pour Strombosoma.
On les trouve dans les plantes basses, dans la mousse ou la litière. Le plus simple pour les trouver est de tamiser les sol sablonneux et les mousses[3].
Biologie
Les Thyreocorinae sont fouisseuses et vivent dans le sol. Elles remontent à la surface pour se nourire de graines tombées au sol, elles sont phytophages[3]. Thyreocoris scarabaeoides, la seule espèce largement répandue en Europe, se nourrir sur les violettes (Viola (genre végétal) sp.). Corimelaena incognita, une espèce du Sud-Ouest de l'Amérique du Nord, est associée à Leucophyllum frutescens (Scrophulariaceae)[5], et Corimelaena harti à Galium concinnum (Rubiaceae)[6].
On rapporte des dégâts mineurs de ces punaises sur des cultures[7].
Systématique
Le statut de ce regroupement est encore discuté. Ses liens avec les Cydnidae sont établis, raison pour laquelle ils y sont compris depuis les travaux de Dolling en 1981[8], qui traite toutefois les Thyreocorinae et les Corimelaeninae comme deux sous-familles distinctes. Pour Schuh et Weirauch (2020), au contraire, sur la base des similarités dans la morphologie des organes génitaux des mâles, il s'agit de deux groupes (tribus) au sein d'un même ensemble[5].
Il existe également un débat sur le nom qui devrait primer. Pour certains, il devrait être Corimelaeninae, mais la plupart des auteurs continuent à utiliser celui de Thyreocorinae[5].
Ainsi, on peut rencontrer aujourd'hui les conceptions suivantes :
les Thyreocoridae comme famille, avec deux sous-familles, Corimelaeninae et Thyreocorinae;
les Thyreocorinae comme sous-famille au sein de la famille des Cydnidae, avec deux tribus, Corimelaenini et Thyreocorini;
les Corimelaenidae comme nom de famille, avec deux sous-famille, Corimelaeninae et Thyreocorinae, ou Corimelaeninae comme sous-famille avec deux tribus, Comimelaenini et Thyreocorini.
↑ abc et dRoland Lupoli et François Dusoulier, Les punaises Pentatomoidea de France, Fontenay-sous-Bois, Ancyrosoma, , 429 p., p. 116 et ss.
↑Henri-Pierre Aberlenc (coordination), Les insectes du monde : biodiversité, classification, clés de détermination des familles, Plaissan & Versailles, Museo Éditions & Éditions Quae, (ISBN978-2-37375-101-7 et 2-37375-101-1, OCLC1250021162, lire en ligne), tome 1, p. 517, tome 2 pp. 210 et 255
↑ abc et d(en) Randall T. Schuh et Christiane Weirauch, True bugs of the world (Hemiptera, Heteroptera) : classification and natural history., Manchester, Siri Scientific Press, , 800 p. (ISBN978-0-9957496-9-6 et 0-9957496-9-8, OCLC1125224106, lire en ligne), p. 468 ss
↑Stephen W. Chordas et S. Korin Chordas, « Galium concinnum (Rubiaceae), Host Plant of Corimelaena harti (Hemiptera: Heteroptera: Thyreocoridae) in Ohio », Entomological News, vol. 130, no 1, (ISSN0013-872X, DOI10.3157/021.130.0108, lire en ligne, consulté le )