En allemand, elles sont appelées « Stachelwanzen » ou « punaises à épines », du fait que leur 3e sternite abdominal présente une épine dirigée vers l'avant; en anglais, elles sont appelées « Shield Bugs », « punaises à bouclier », comme les Pentatomidae.
Description
Ce sont de grandes punaises, mesurant jusqu'à 18 mm en France[1] et pouvant être plus grande dans le reste du monde. Ces punaises terrestres sont pourvues d'yeux composés, leur tête ne présentant pas de trichobothries, avec des antennes à 5 articles. Les tibias ne sont pas épineux, les tarses n'ont que 2 articles (ce qui les distingue des Pentatomidae, qui en ont 3). Le scutellum est moyennement développé, subtriangulaire, avec souvent une sorte de languette à l'apex. Le prosternum présente une forte carène médiane. Chez le mâle, le 8ème segment abdominal est grand et visible[2]. Les couleurs sont souvent assez vives.
Ecologie
Il s'agit de punaises terrestres et phytophages, vivant sur des arbres et arbustes. Elles se nourrissent notamment des sucs des fruits, baies et inflorescences[1].
Les femelles de plusieurs espèces "couvent" leurs œufs, voire les juvéniles, pour les protéger des prédateurs et des parasites, en se plaçant au-dessus d'eux[3],[4]. C'est le cas du genre Elasmusha en France[1]. Les autres espèces françaises possèdent un organe de Pendergrast, constitué de 4 zones glandulaires. Elles s’en servent pour enrober leurs œufs des sécrétions produites par cet organe. L’hypothèse est que ces sécrétions protègent les œufs contre les parasites et les prédateurs. Les femelles d’Elasmusha n'ayant pas cet organe, cela expliquerait leur stratégie de protéger physiquement leurs œufs[1].
Systématique
Cette famille a été créée par l'entomologiste français Victor Antoine Signoret en 1863 sous le nom initial d'Acanthosomites. Son nom est dérivé du nom de genre Acanthosoma, construit à partir du grec ancien ἄκανθος, ákanthos, « épine », et σῶμα, sỗma, « corps », signifiant donc "punaise au corps à épine", en raison du fait que le 3e segment abdominal ventral porte une épine tournée vers l'avant.
Elle comprend 3 sous-familles, 57 genres et plus de 240 espèces[2],[6]. Rajesh Kumar a révisé cette famille en 1974[7]. En France, la famille est représenté par 4 genre et 7 espèces[1].
Publication orifinale
Signoret, V.A., « Révision des Hémiptères du Chili », Annales de la Société Entomologique de France, vol. 3, no 4, , p. 541-588 (lire en ligne)
Liste des sous-familles
Les Acanthosomatidae sont séparés en trois sous-familles[6],[5]:
On les rencontre sur tous les continents, avec une plus grande diversité en Asie du Sud et du Sud-Est[6].
En Europe, on rencontre 8 espèces, dans 4 genres, toutes de la sous-famille des Acanthosomatinae, dont 7 en France continentale et en Suisse, 6 en Belgique[8],[9].
↑(ja) Tachikawa S., Studies on Subsocialities of Heteroptera in Japan, Tokyo, Tokyo Agricultural University Press, , 167 p.
↑ a et b(en) Göllner-Scheiding, U., « Family Acanthosomatidae Signoret, 1863 », dans Aukema, A. & Rieger, C., Catalogue of the Heteroptera of the Palaearctic Region, vol 5., Amsterdam, The Netherlands Entomological Society, (ISBN978-90-71912-28-3, lire en ligne), p. 166-181.
↑(en) R. Kumar, « A revision of world Acanthosomatidae (Heteroptera : Pentatomidae): Keys to and descriptions of subfamilies, tribes and genera, with designation of types », Australian Journal of Zoology Supplementary Series, vol. 22, no 34, , p. 1–60 (DOI10.1071/ajzs034, lire en ligne, consulté le )
↑« Acanthosomatidae », sur Les carnets nature de Jessica (consulté le )