Dans le quart nord-est du département de la Dordogne, la commune de Clermont-d'Excideuil est arrosée par le Pontillou, un affluent de la Loue.
À l'ouest de la route départementale (RD) 67, le bourg de Clermont-d'Excideuil se situe, en distances orthodromiques, trois kilomètres au nord d'Excideuil et douze kilomètres au sud-est de Thiviers.
Le territoire communal est également desservi par la RD 77.
Communes limitrophes
Clermont-d'Excideuil est limitrophe de six autres communes.
Les limites communales de Clermont-d'Excideuil et celles de ses communes adjacentes.
Situé sur la plaque nord du Bassin aquitain et bordé à son extrémité nord-est par une frange du Massif central, le département de la Dordogne présente une grande diversité géologique. Les terrains sont disposés en profondeur en strates régulières, témoins d'une sédimentation sur cette ancienne plate-forme marine. Le département peut ainsi être découpé sur le plan géologique en quatre gradins différenciés selon leur âge géologique. Clermont-d'Excideuil est située dans le deuxième gradin à partir du nord-est, un plateau formé de roches calcaires très dures du Jurassique que la mer a déposées par sédimentation chimique carbonatée, en bancs épais et massifs[1].
Altérites de type Rouffignac : argile sableuse ferrugineuse jaune-brunâtre à rougeâtre, à graviers et silex piégés dans les paléokarsts, dolines ou épandage résiduel, cuirasse ferrallitique plus ou moins pisolithique associée
Rhétien à Hettangien basal : sables grossiers et conglomérats à stratifications entrecroisées, blancs à rouille, niveaux d'argile de couleur vert pistache à rouille
Le département de la Dordogne se présente comme un vaste plateau incliné du nord-est (491 m, à la forêt de Vieillecour dans le Nontronnais, à Saint-Pierre-de-Frugie) au sud-ouest (2 m à Lamothe-Montravel). L'altitude du territoire communal varie quant à elle entre 156 m[6] à l'extrême sud-est, là où le Pontillou quitte la commune et entre sur celle de Saint-Médard-d'Excideuil, et 333[6] ou 338 mètres[Note 1] est localisée au nord-ouest, juste à côté du château du Noyer[7].
Dans le cadre de la Convention européenne du paysage entrée en vigueur en France le , renforcée par la loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, un atlas des paysages de la Dordogne a été élaboré sous maîtrise d’ouvrage de l’État et publié en [8]. Les paysages du département s'organisent en huit unités paysagères[Note 2] et 14 sous-unités[9]. La commune est dans l'unité paysagère du « Périgord limousin » qui correspond à la région naturelle du Nontronnais. Ce territoire forme un plateau collinaire aux pentes douces et sommets arasés, d’altitude moyenne autour des 300 m dont le point culminant est également celui de la Dordogne. Ce plateau cristallin est vallonné et dominé par les prairies aux horizons boisés. Il est entaillé de vallées profondes aux versants forestiers[10],[11].
La superficie cadastrale de la commune publiée par l'Insee, qui sert de référence dans toutes les statistiques, est de 9,99 km2[6],[12],[Note 3]. La superficie géographique, issue de la BD Topo, composante du Référentiel à grande échelle produit par l'IGN, est quant à elle de 10,44 km2[3].
Du nord-est au sud-est, le Pontillou, un petit affluent en rive droite de la Loue, traverse la commune sur plus de quatre kilomètres et demi.
Le ruisseau des Vaux, affluent de rive gauche du Ravillou et sous-affluent de la Loue, prend sa source dans le nord-ouest du territoire communal qu'il arrose sur 600 mètres.
Le Pontillou à Clermont-d'Excideuil.
Idem.
Réseaux hydrographique et routier de Clermont-d'Excideuil.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Isle - Dronne ». Ce document de planification, dont le territoire regroupe les bassins versants de l'Isle et de la Dronne, d'une superficie de 7 500 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin de la Dordogne (EPIDOR)[17]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [18].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 124 mm, avec 13,1 jours de précipitations en janvier et 7,6 jours en juillet[21]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de La Coquille à 21 km à vol d'oiseau[22], est de 12,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 178,8 mm[23],[24]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[25].
Urbanisme
Typologie
Au , Clermont-d'Excideuil est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[26].
Elle appartient à l'unité urbaine d'Excideuil, une agglomération intra-départementale dont elle est une commune de la banlieue[27],[28]. La commune est en outre hors attraction des villes[29],[30].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (69,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (69,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones agricoles hétérogènes (51,6 %), forêts (30,1 %), prairies (18,3 %)[31]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Prévention des risques
Le territoire de la commune de Clermont-d'Excideuil est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à un risque particulier : le risque de radon[32]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[33].
Risques naturels
Clermont-d'Excideuil est exposée au risque de feu de forêt. L’arrêté préfectoral du fixe les conditions de pratique des incinérations et de brûlage dans un objectif de réduire le risque de départs d’incendie. À ce titre, des périodes sont déterminées : interdiction totale du 15 février au 15 mai et du 15 juin au 15 octobre, utilisation réglementée du 16 mai au 14 juin et du 16 octobre au 14 février[34]. En septembre 2020, un plan inter-départemental de protection des forêts contre les incendies (PidPFCI) a été adopté pour la période 2019-2029[35],[36].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[37]. Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[38]. 68,3 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (58,6 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national métropolitain)[Carte 4]. Depuis le , en application de la loi ÉLAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 4],[39].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1999 et 2007, par la sécheresse en 1990, 2009 et 2011 et par des mouvements de terrain en 1999[32].
Risque particulier
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Selon la classification de 2018, la commune de Clermont-d'Excideuil est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[40].
Toponymie
La première mention écrite connue du lieu date de l'an 551, sous la forme latine Villa Sanctae Mariai Clari Montis, et la mention « Clarmon » apparait dans un pouillé au XIIIe siècle[41]. Sur la carte de Cassini représentant la France entre 1756 et 1789, le village est identifié sous le nom de Clermont[42].
Clermont signifie « lieu élevé », la seconde partie du nom de la commune indiquant la proximité d'Excideuil[43].
En occitan, la commune porte le nom de Clarmont d'Eissiduelh[44].
Histoire
Au cours de la période de la Convention nationale (1792-1795), la commune a porté le nom révolutionnaire de Montclair[6].
En 1898 a été construite — avec la participation active des habitants de la commune — la ligne ferroviaire Angoulême-Brive, passant par le territoire de Clermont-d'Excideuil. Entre les lieux-dits Vialard et Autrevialle, le relief local a nécessité un tunnel long de 859,35 mètres, dont la partie occidentale se situe sur la commune voisine de Saint-Germain-des-Prés.
La population de la commune étant comprise entre 100 et 499 habitants au recensement de 2017, onze conseillers municipaux ont été élus en 2020[49],[50].
Les habitants de Clermont-d'Excideuil se nomment les Clermontois[54].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[55]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[56].
En 2021, la commune comptait 241 habitants[Note 6], en augmentation de 0,42 % par rapport à 2015 (Dordogne : −0,41 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2015[58], parmi la population communale comprise entre 15 et 64 ans, les actifs représentent 91 personnes, soit 37,9 % de la population municipale. Le nombre de chômeurs (sept) a augmenté par rapport à 2010 (trois) et le taux de chômage de cette population active s'établit à 8,0 %.
Établissements
Au , la commune compte dix-sept établissements[59], dont huit au niveau des commerces, transports ou services, quatre dans la construction, trois dans l'agriculture, la sylviculture ou la pêche, un dans l'industrie, et un relatif au secteur administratif[60].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle subsistaient à Clermont d'Excideuil de nombreux mégalithes, vraisemblablement alignés comme à Carnac, entre la Valade au nord et le Verdier au sud. Le lieu-dit Pierres Brunes (aujourd'hui Pierrebrune) rappelle leur existence. Ces pierres réfractaires furent exploitées par les maîtres de forges des environs et ont aujourd'hui quasiment disparu. Elles se situaient d'après les historiens modernes de part et d'autre d'une grande voie commerciale antique qui reliait Vannes en Armorique à Marseille sur la Méditerranée, via Mende.
La fontaine Sainte-Catherine près du bourg était réputée pour aider les nourrices à conserver leur lait[61]. Elles se rendaient en pèlerinage à la fontaine puis à l’église où elles déposaient un fromage mou sur un sein dénudé[43] pendant que le curé lisait un évangile. Après quoi, le fromage restait en possession du prêtre.
L'église paroissiale est dédiée à Notre-Dame de l'Assomption[61]. Grâce à une souscription, la restauration d'un retable du XVIe siècle y a été inaugurée par l'évêque de Périgueux en 2006. L'église recèle une statue du XVIIe siècle en bois doré et polychrome représentant la Vierge à l'Enfant, classée au titre des monuments historiques en 1961[62].
Au nord de la commune, le château du Noyer date du XIXe siècle[63].
↑Deux données contradictoires : 333 mètres selon l'ancien site de l'IGN et 338 mètres sur la carte de randonnée no 1933 E du même organisme.
↑Une unité paysagère est un pan de territoire qui présente des caractéristiques paysagères propres.
↑La superficie publiée par l’Insee est la superficie évaluée en 1975 par le service du cadastre de la Direction Générale des Impôts, corrigée des modifications communales intervenues depuis 1975. Elle comprend toutes les surfaces du domaine public et privé, cadastrées ou non cadastrées, à l'exception des lacs, étangs et glaciers de plus d'un kilomètre carré ainsi que des estuaires et ne correspond pas obligatoirement à la surface géographique[13],[14]
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Appelé tunnel de la Gravetine sur le site de l'INPN, il se trouve au sud-est de la Gravetie, lieu-dit situé sur la commune de Saint-Germain-des-Prés.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bAbbé Carles, Dictionnaire des paroisses du Périgord, éditions du Roc de Bourzac, Bayac, 2004, (réédition à l'identique de celle de 1884 : Les titulaires et patrons du diocèse de Périgueux et de Sarlat), (ISBN2-87624-125-0), p. 42.
↑Carte de la zone Natura 2000 7200807, DREAL Aquitaine, consulté le 13 mars 2017. Afin de visualiser correctement la zone par rapport aux communes, dans la « Légende » (en bas à gauche), ouvrir la couche « Référentiels » et barrer la couche « Photographie IGN ».