Dans le nord-est du département de la Dordogne et du Périgord central, la commune de Saint-Médard-d'Excideuil est arrosée par la Loue et bordée au nord par son affluent, la Haute Loue.
La commune est également desservie au sud par la RD 76 et à l'est par la RD 704.
Communes limitrophes
Saint-Médard-d'Excideuil est limitrophe de huit autres communes, dont Cherveix-Cubas au sud, par un quadripoint. Son territoire est limitrophe de celui d'Anlhiac en deux endroits disjoints séparés par la commune de Preyssac-d'Excideuil : par un quadripoint à l'est, et sur environ trois kilomètres au sud-est. À l'ouest, le territoire de Saint-Martial-d'Albarède est distant d'environ 560 mètres.
Les limites communales de Saint-Médard-d'Excideuil et celles de ses communes adjacentes.
Situé sur la plaque nord du Bassin aquitain et bordé à son extrémité nord-est par une frange du Massif central, le département de la Dordogne présente une grande diversité géologique. Les terrains sont disposés en profondeur en strates régulières, témoins d'une sédimentation sur cette ancienne plate-forme marine. Le département peut ainsi être découpé sur le plan géologique en quatre gradins différenciés selon leur âge géologique. Saint-Médard-d'Excideuil est située dans le deuxième gradin à partir du nord-est, un plateau formé de roches calcaires très dures du Jurassique que la mer a déposées par sédimentation chimique carbonatée, en bancs épais et massifs[2].
Formation de Boisbreteau moy. et formation de la Garde : sables feldspathiques à graviers et galets passant vers le sommet à des argiles sableuses (Rupélien inf. continental)
Bajocien : calcaires oolithiquesbioclastiques (localement niveau à polypiers) en alternance avec des calcaires cryptocristallins ou évoluant vers un faciès de calcaire crayeux (secteur nord-ouest)
Rhétien à Hettangien basal : sables grossiers et conglomérats à stratifications entrecroisées, blancs à rouille, niveaux d'argile de couleur vert pistache à rouille
Dans le cadre de la Convention européenne du paysage entrée en vigueur en France le , renforcée par la loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, un atlas des paysages de la Dordogne a été élaboré sous maîtrise d’ouvrage de l’État et publié en [9]. Les paysages du département s'organisent en huit unités paysagères[Note 1],[10]. La commune est dans l'unité paysagère du « Périgord limousin » qui correspond à la région naturelle du Nontronnais. Ce territoire forme un plateau collinaire aux pentes douces et sommets arasés, d’altitude moyenne autour des 300 m dont le point culminant est également celui de la Dordogne. Ce plateau cristallin est vallonné et dominé par les prairies aux horizons boisés. Il est entaillé de vallées profondes aux versants forestiers[11],[12].
La superficie cadastrale de la commune publiée par l'Insee, qui sert de référence dans toutes les statistiques, est de 18,35 km2[7],[13],[Note 2]. La superficie géographique, issue de la BD Topo, composante du Référentiel à grande échelle produit par l'IGN, est quant à elle de 18,95 km2[4].
La Loue, d'une longueur totale de 50,87 km, prend sa source dans la Haute-Vienne dans la commune de Saint-Yrieix-la-Perche et se jette dans l'Isle en rive gauche à Coulaures[18],[19]. Elle traverse la commune du nord-ouest au sud-ouest sur près de sept kilomètres, lui servant de limite naturelle sur 350 mètres, face à Lanouaille.
La Haute Loue (ou Coulon dans sa partie amont), d'une longueur totale de 18,6 km, prend sa source dans la commune de Payzac et se jette dans la Loue en rive gauche, en limite de Lanouaille et Saint-Médard-d'Excideuil[20],[21]. Elle borde le territoire communal au nord-est sur deux kilomètres et demi, face à Lanouaille.
Affluent de rive droite de la Loue, le ruisseau du Pontillou arrose l'ouest de la commune sur 1,2 km dont 850 mètres en limite d'Excideuil.
La Loue en amont du moulin de Bouc.
La Loue en amont du pont de la RD 705.
Réseaux hydrographique et routier de Saint-Médard-d'Excideuil.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Isle - Dronne ». Ce document de planification, dont le territoire regroupe les bassins versants de l'Isle et de la Dronne, d'une superficie de 7 500 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin de la Dordogne (EPIDOR)[22]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [23].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 966 mm, avec 12,7 jours de précipitations en janvier et 7,4 jours en juillet[26]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Thenon à 23 km à vol d'oiseau[27], est de 12,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 907,1 mm[28],[29]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[30].
Urbanisme
Typologie
Au , Saint-Médard-d'Excideuil est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[31].
Elle appartient à l'unité urbaine d'Excideuil, une agglomération intra-départementale dont elle est une commune de la banlieue[32],[33]. La commune est en outre hors attraction des villes[34],[35].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (64,6 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (68,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones agricoles hétérogènes (41,2 %), forêts (31,1 %), prairies (13 %), terres arables (5,5 %), cultures permanentes (4,9 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (3,9 %), zones urbanisées (0,4 %)[36]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Villages, hameaux et lieux-dits
Outre le bourg de Saint-Médard-d'Excideuil proprement dit, la commune se compose d'autres villages ou hameaux, ainsi que de lieux-dits[37] :
Beau
Bois du Caillou
Bois de la Garenne
le Bosquet
le Bourdeix
las Brandas
les Bruyères
la Cerise
le Chadeau
le Charreau
le Clos du Faure
la Croix Baumade
la Croix de l'Arbre
la Croix de Fayolle
Essendiéras
la Farge
Fayolle
les Fourches
la Gacherie
Gandumas
la Garenne
les Gissoux
le Grand Claud
le Grand Pré
la Guichardie
la Jarissade
la Jaurie
Lambertie
le Long
Maison Neuve
le Martinet
le Montanet
Moulin du Bouc
le Moulin des Fourches
Petit Brouillac
Petit Teillac
les Petites Terres
Pierregrelière
la Pigeonnière
le Plantier
Puy de Dôme
les Rivailles
les Roches
le Ruisseau
Tourenne
Tout Vent
la Tuilière
Vauzelle
la Vigerie.
Prévention des risques
Le territoire de la commune de Saint-Médard-d'Excideuil est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à un risque particulier : le risque de radon[38]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[39].
Risques naturels
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment la Loue et la Haute Loue. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1993, 1999, 2007 et 2008[40],[38].
Saint-Médard-d'Excideuil est exposée au risque de feu de forêt. L’arrêté préfectoral du fixe les conditions de pratique des incinérations et de brûlage dans un objectif de réduire le risque de départs d’incendie. À ce titre, des périodes sont déterminées : interdiction totale du 15 février au 15 mai et du 15 juin au 15 octobre, utilisation réglementée du 16 mai au 14 juin et du 16 octobre au 14 février[41]. En septembre 2020, un plan inter-départemental de protection des forêts contre les incendies (PidPFCI) a été adopté pour la période 2019-2029[42],[43].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[44]. Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[45]. 27 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (58,6 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national métropolitain)[Carte 4]. Depuis le , en application de la loi ÉLAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 3],[46].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[38].
Risque particulier
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Selon la classification de 2018, la commune de Saint-Médard-d'Excideuil est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[47].
En occitan, la commune porte le nom de Sent Medard d'Eissiduelh[50].
Histoire
Révélée dans le testament de saint Yrieix, la première mention écrite connue d'une ancienne église du lieu date du VIe siècle, sous la forme Cella in honore S. Medardi (« église en l'honneur de saint Médard »)[49].
En 1120, une bulle du pape Calixte II précise que l'église de Saint-Médard, citée sous la forme Capella S. Medardi infra muros Exidolii (« Chapelle (ou église) Saint Médard à l'intérieur d'Excideuil »)[49], dépend de l'abbaye de Tourtoirac[51].
Jusqu'au début du XIVe siècle, l'église était celle d'une abbaye et le lieu portait le nom de « Saint-Médard l'Abbaye »[52]. Lors de ce même siècle, Saint Médard devient archiprêtré à la place d'Excideuil[48], et administre jusqu'à 66 paroisses à la veille de la Révolution française[52].
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, deux des cinq moulins à papier de la vallée de la Loue dans la châtellenie d’Excideuil sont situés à Saint-Médard d’Excideuil[53].
En 1792, la commune de Gandumas fusionne avec Saint-Médard-d'Excideuil. La commune porta, au cours de la période révolutionnaire de la Convention nationale (1792-1795), le nom de Médard sur la Loue[54],[55].
En 1943, deux groupes du groupement 28 des Chantiers de la jeunesse se sont implantés sur la propriété de la famille Pouquet, notamment au moulin du Bouc[56].
Fin 2009, Saint-Médard-d'Excideuil intègre la communauté de communes du Pays de Lanouaille, neuf ans après la création de cette dernière. Celle-ci, agrandie en 2017, prend le nom de communauté de communes Isle-Loue-Auvézère en Périgord.
Administration municipale
La population de la commune étant comprise entre 500 et 1 499 habitants au recensement de 2017, quinze conseillers municipaux ont été élus en 2020[60],[61].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[67]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[68].
En 2021, la commune comptait 544 habitants[Note 5], en évolution de +3,03 % par rapport à 2015 (Dordogne : −0,41 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2015[71], parmi la population communale comprise entre 15 et 64 ans, les actifs représentent 232 personnes, soit 43,9 % de la population municipale. Le nombre de chômeurs (vingt-trois) a légèrement diminué par rapport à 2010 (vingt-cinq) et le taux de chômage de cette population active s'établit à 10,0 %.
Établissements
Au , la commune compte quarante-huit établissements[72], dont dix-huit au niveau des commerces, transports ou services, douze dans l'agriculture, la sylviculture ou la pêche, neuf dans la construction, six dans l'industrie, et trois relatifs au secteur administratif, à l'enseignement, à la santé ou à l'action sociale[73].
Entreprises
Les ateliers de l'usine Repetto de Saint-Médard-d'Excideuil produisent 85 % des chaussons de danse et des ballerines de la marque[74]. L'usine, qui s'est agrandie fin 2012, emploie 170 personnes sur le site[75], et possède son propre centre de formation. Au printemps 2021, à la suite de la crise économique provoquée par la pandémie de Covid-19, le groupe Repetto supprime 50 emplois dont 31 sur le site de Saint-Médard-d'Excideuil qui n'emploie plus que 110 personnes[76] ; en septembre 2021, l'usine passe en activité partielle[76].
Château d'Essendiéras, composé de deux bâtiments, un manoir des XVe et XVIIe siècles et un castel du XIXe siècle[78]. Propriété de la famille de Simone de Caillavet, épouse d'André Maurois, qui lui servit de cadre pour une partie de son œuvre (notamment pour son roman Climats, en 1928[79]) et où fut planté un verger de pommiers.
Le village de Gandumas est partagé avec la commune de Dussac, et son église Saint-Loup[84], tout comme le cimetière distant d'environ 300 mètres, sont situés sur le territoire de Saint-Médard-d'Excideuil[85].
Eugène Pouquet, (né le au château d'Essendiéras - décédé le au même lieu). Ancien zouave pontifical, agent de change à Paris, maire de Saint-Médard-d'Excideuil pendant 35 ans.
Héraldique
Blason
D'or à la fasce ondée d'azur accompagnée, en chef, d'un fer de moulin de sable et, en pointe, d'un tourteau du même ; au chef d'azur chargé d'une crosse d'or mouvant du trait du chef.
↑Une unité paysagère est un pan de territoire qui présente des caractéristiques paysagères propres.
↑La superficie publiée par l’Insee est la superficie évaluée en 1975 par le service du cadastre de la Direction Générale des Impôts, corrigée des modifications communales intervenues depuis 1975. Elle comprend toutes les surfaces du domaine public et privé, cadastrées ou non cadastrées, à l'exception des lacs, étangs et glaciers de plus d'un kilomètre carré ainsi que des estuaires et ne correspond pas obligatoirement à la surface géographique[14],[15]
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bAbbé Carles, Dictionnaire des paroisses du Périgord, éditions du Roc de Bourzac, Bayac, 2004, (réédition à l'identique de celle de 1884 : Les titulaires et patrons du diocèse de Périgueux et de Sarlat), (ISBN2-87624-125-0), p. 43.
↑Abbé Farnier, Autour de l'abbaye de Ligueux, tome II, Le livre d'histoire-Lorisse, 2003 (fac-similé de l'édition de 1931), (ISBN2-84373-342-1), p. 233.
↑ a et bNote à l'extérieur de l'église Saint-Médard, vue le 21 août 2014.
↑Francis A. Boddart, Les papeteries d'Essendiéras et de Saint-Médard en la châtellenie d'Excideuil aux XVIIe et XVIIIe siècles, Bulletin de SHAP, t. CXXXIII, 2006, pp. 71-86.
↑Francis A. Boddart, Les chantiers de la jeunesse et la Dordogne, 1940-1944 : de la révolution nationale à la production industrielle, Périgueux, IFIE Éditions Périgord, , 342 p. (ISBN978-2-916265-18-6).