Depuis, elle participe à la fondation du think tankIntérêt général, et fait partie de son conseil d'orientation scientifique.
Biographie
Après une enfance et une adolescence passées à La Réunion[1], Charlotte Girard étudie à l'université Panthéon-Sorbonne, à Paris. Elle obtient en 1993 son diplôme d'études universitaires générales, puis sa licence en droit public l'année suivante. En 1995 elle est diplômée d'une maîtrise de droit public puis obtient en 1996[2] un diplôme d'études approfondies de droit public comparé des États européens[3], sous la direction d'Alain Claisse et avec comme sujet d'étude « Le “droit au silence”. Un exemple de la différence de conception des droits des individus au Royaume-Uni et en France »[2].
En 2004, elle soutient, sous la direction d'Étienne Picard, sa thèse intitulée « Des droits fondamentaux au fondement du droit : réflexions sur les discours théoriques relatifs au fondement du droit »[4],[5], dont une version remaniée est éditée par la Sorbonne six ans plus tard[3],[6].
Charlotte Girard était la compagne de François Delapierre jusqu'à son décès en 2015. Elle a eu avec lui deux filles[10].
Engagement politique
Engagement dans l'humanitaire et débuts en politique
Outre les études, la jeune Charlotte Girard s'investit aussi dans l'humanitaire[11] et est fondatrice de l'association Autremonde[12]. Elle part en 1994 en mission au Rwanda après le génocide des Tutsis. C'est à cette occasion qu'elle se forge une conscience politique[13] et qu'elle rencontre Djordje Kuzmanovic, qu'elle côtoiera plus tard au sein de La France insoumise[14].
Charlotte Girard participe à la création en 2008 du Parti de gauche, scission du Parti socialiste et dont une partie des membres proviennent de Pour la République sociale. Elle occupe en son sein la fonction de coprésidente de la commission nationale pour la Constituante et la Sixième République, avec Clément Sénéchal[15],[16].
Engagement au sein de La France insoumise
Elle intègre La France insoumise (FI) à sa création en 2016, et devient porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, le candidat du mouvement à l'élection présidentielle de 2017, dont elle coordonne sa campagne[17]. Elle est également co-responsable avec Jacques Généreux de L'Avenir en commun, le programme de La France insoumise pour les élections présidentielles et législatives de la même année[18],[19]. Elle participe par la suite à une émission de chiffrage du programme de cinq heures, diffusée en direct sur YouTube[20] et à la création avec Mathieu Dupas, dans le cadre de la mise en place de compléments programmatiques à L'Avenir en commun, d'un livret sur l'Assemblée constituante[21]. Selon un article de Claude Askolovitch dans L'Obs, Mélenchon aurait prévu, s'il avait été élu, de confier à Girard le poste de Première ministre[22],[23]. Après l'arrivée au second tour d'Emmanuel Macron (En marche !) et de Marine Le Pen (FN), Charlotte Girard refuse d'accorder son soutien à Macron, s'opposant à la fois à ce dernier et à Le Pen[24].
Charlotte Girard présente en 2017 le contre-budget de LFI à celui du nouveau président de la République Emmanuel Macron, dans une nouvelle émission de chiffrage diffusée sur YouTube[29]. En 2018, elle se dit « satisfaite » de la démission de Jean-Marc Janaillac de la direction d'Air France-KLM après la victoire du non à un référendum interne à l'entreprise sur l'accord salarial. Elle évoque un départ « responsable »[30].
Départ de La France insoumise
Pour les élections européennes de 2019, elle est pressentie pour être tête de liste de La France insoumise, avec Manuel Bompard[9]. Sur les listes bicéphales proposée aux militants du mouvement en [31], elle occupe la première place de la liste des femmes[32]. Elle annonce finalement mi-novembre ne pas occuper une place éligible sur la liste définitive des candidats et candidates de la FI, en évoquant des « contraintes personnelles, familiales et professionnelles »[33] et regrettant la mise en avant de Sophia Chikirou[34]. Elle est à la dernière place de la liste finale[35].
Après l'échec électoral de la FI aux élections européennes, Charlotte Girard et plusieurs cadres et militants de La France insoumise, dont Manon Le Bretton et Hélène Franco, signent une note évoquant un fonctionnement « dangereux pour l'avenir ». Il est noté l'absence d'« instance de décision collective ayant une base démocratique » et le trop grand poids du groupe des parlementaires LFI. Il est demandé la possibilité d'organiser des débats contradictoires, de proposer des textes aux votes et d'installer une « assemblée constituante du mouvement »[36]. Quelques jours après, elle quitte la FI, dénonçant notamment le fait qu'« il n'y a pas de moyen de ne pas être d'accord »[37].
Activités de réflexion politique
Charlotte Girard participe en à la fondation du think tank Intérêt général, qui déclare vouloir participer à « l'alternative populaire » à la politique menée par Emmanuel Macron, afin de « préparer l'accession au pouvoir des forces émancipatrices » ; il évolue dans la sphère d'influence de La France insoumise[38]. Charlotte Girard intègre son conseil d'orientation scientifique à la mi-2020[39].
Charlotte Girard, La Conception anglaise des droits fondamentaux dans une perspective européenne : Étude de cas, Royaume-Uni, Esperia Publication, , 120 p. (ISBN978-960-86151-5-1)
Charlotte Girard, Laure Jeannin, Stéphanie Hennette-Vauchez et Centre d'études et de recherches sur l'administration publique, Voyage au bout de la dignité : Recherche généalogique sur le principe juridique de dignité de la personne humaine, Mission de recherche droit et justice, , 270 p.
Charlotte Girard (dir.) et Stéphanie Hennette-Vauchez (dir.), La dignité de la personne humaine : Recherche sur le processus de juridicisation, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Droit et justice », , 318 p. (ISBN978-2-13-055128-7, BNF40033848)
Charlotte Girard (préf. Étienne Picard), Des droits fondamentaux au fondement du droit : Réflexions sur les discours théoriques relatifs au fondement du droit, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « De Republica », , 415 p. (ISBN978-2-85944-618-5, BNF42075434)
Charlotte Girard (dir.) (préf. Paul Tavernier), La lutte contre le terrorisme : L'hypothèse de la circulation des normes, Bruxelles, Éditions Bruylant, coll. « Collection du Centre de recherche et d'étude sur les droits de l'homme et le droit international », , 332 p. (ISBN978-2-8027-3530-4, BNF42652267)
Marc Duval (préf. Charlotte Girard et Clément Sénéchal), La 6e République et son assemblée constituante : Pourquoi ? Comment ?, Paris, Bruno Leprince, coll. « Petits manuels de gauche », , 63 p. (ISBN978-2-36488-086-3)
Charlotte Girard et Mathieu Dupas (coordination), L'Avenir en commun : Changer de République pour faire place au peuple, t. 28, coll. « Les livrets de la France insoumise », 20 p. (lire en ligne)
↑Charlotte Girard, Des droits fondamentaux au fondement du droit : réflexions sur les discours théoriques relatifs au fondement du droit, Paris, Publications de la Sorbonne, , 415 p. (ISBN978-2-85944-618-5).