Après 1180, le château fort de La Rochepot[1],[2] alors nommé « Château de La Roche Nolay » pour sa proximité avec Nolay, est reconstruit sur les ruines incendiées (ou simplement abandonnées par manque d'eau disponible ?) du château des XIe – XIIe siècles, par le seigneurde Monta(i)gu Alexandre de Bourgogne (né ap. 1170-† 1205 ; fils cadet du ducHugues III), premier château dont les vestiges subsistent encore dans la forêt alentour.
Il semble que Nolay et la Roche de Nolay restèrent liées féodalement aux descendants d'Alexandre de Bourgogne, les Bourgogne-Montagu, qui pouvaient exercer une seigneurie éminente, une suzeraineté ; en tout cas, deux importantes familles bourguignonnes, les de Thil et les Frôlois, furent les seigneurs directs de Nolay et de La Roche-Nolay (cf. l'article Nolay et ses références).
L'héritière Agnès de Frôlois, fille de Jean Ier de Frôlois, dame de La Roche-Nolay et de Vézinnes, se maria avec Jean Ier de Thil (chronologie : Agnès fl. dans le 1er tiers du XIVe siècle, son mari Jean de Thil dans la 1re moitié du XIVe siècle, et son père Jean Ierde Frôlois dans la 2e moitié du XIIIe siècle ; son cousin germain, le maréchal de Bourgogne Jean II de Frôlois, possédait Molinot et avait épousé Isabelle de Montréal-Arcis).
Puis la fille d'Agnès de Frolois et Jean de Thil, Marie de Thil († 1360), devient en 1333 la femme d'Edouard de Beaujeu, maréchal de France : le couple échange en 1350 La Roche-Nolay contre Berzé avec ledit Jean II de Frolois. Cependant, le gendre héritier d'Edouard de Beaujeu et Marie de Thil, Jacques de Savoie (vers 1316-1367 ; époux en 1362 de leur fille Marguerite de Beaujeu, 1346-1402), jouit à la fois de la Roche de Nolay et de Berzé ! On trouve ensuite les deux fils de Jacques et Marguerite, les souverains du PiémontAmédée (1363-1402) et Louis de Savoie (1364-1418). Mais Berzé passe alors directement dans la main des ducs (qui au XVe siècle sont de père en fils Philippe II, Jean, Philippe III et Charles), et La Roche-Nolay est acquise par un de leurs fidèles, Régnier Pot.
Lorsque le propriétaire du château fort devint le seigneur Régnier Pot, ses alentours sont plantés de vignes de cépage pinot noir en exécution de l’ordonnance de Philippe II Le Hardi rendue en 1395.
Joseph Blancheton en est le dernier seigneur. Il achète le château en 1740 ([1], p. 122). Il crée de nouveaux appartements et remet en état la chapelle.
En 1789 à la Révolution française le château renommé « Château de La Roche Fidèle », est déclaré bien national. Le 7 messidor an VII (), il est acquis par le citoyen Bélorgey, d'Arnay-sur-Arroux, qui le démolit en grande partie. Privé de son donjon, le domaine passe de main en main, appartenant par exemple au sieur Crochet vers 1839-1855.
En 2013, certaines parties du château sont inscrites au titre des monuments historiques et, en 2014, le château, les dépendances, le vignoble et le parc sont classés[3].
La restauration du château
L'architecte est Charles Suisse (1846-1906), architecte en chef des monuments historiques de Dijon, œuvrant dans l'esprit de Viollet-le-Duc et contemporain du travail de Bodo Ebhardt au Haut-Koenigsbourg. La décoration de la grosse tour, commencée en 1897, est inspirée des tapisseries et pavements de la fin du Moyen-Age. L'étude de la restauration du corps de logis s'achève en 1904. Le gros œuvre est presque achevé lorsque Charles Suisse meurt, en 1906. Il est remplacé par ses associés Forey et Prost. Les travaux sont arrêtés durant la guerre et ne reprennent qu'en 1921 pour se terminer en 1927[4].
Charles Suisse a retrouvé l'état original du château, en s'inspirant du château deChâteauneuf-en-Auxois (lucarnes, décors sculptés), d'une époque voisine et aussi un bien des Pot. Xavier Schanosky (1867-1916) réalisa des sculptures imitant les artistes bourguignons du xve siècle. Les peintures murales mettent en valeur le bâtiment. Pour Laurent Saracco, « ces décors ne sont nullement une copie mais bien des compositions originales » ([1], p. 131).
Deux ponts-levis (œuvre récente) équipent le château (ponts-levis de porte charretière et de porte piétonne, ou guichet, tous deux équipés de leurs flèches, tabliers et contrepoids)[5].
Rachat en 2015
En 2012, le château est mis en vente par la famille Carnot. La vente se fait en 2015 à un groupe d’investisseurs ukrainiens basés au Luxembourg[6], et parmi eux un homme d'affaires ukrainien[7].
Toutefois, des difficultés financières semblent ralentir le projet et faire naître des dettes. De plus, une affaire judiciaire en cours amène l'arrestation de l'homme d'affaires par la Gendarmerie nationale en [8],[9],[10],[11].
Dispersion du mobilier
Deux ventes aux enchères publiques ont eu lieu. La seconde, sur ordonnance du tribunal de Commerce, a concerné « une partie du mobilier et des objets d'art qui paraient la demeure ancestrale »[12] à Beaune le 10 octobre 2021[13] ; la commune craint qu'à terme un projet résidentiel lui fasse perdre son identité[14].