Si la victoire du gouvernement de Versailles met fin à la guerre civile en France, permet le maintien de la démocratie représentative et l'entrée en application du traité de Francfort, la brutalité de la répression, son bilan humain et les exactions commises laisseront de profondes traces au sein de la société française. Elles entraîneront également une radicalisation de certains éléments anarchistes qui commettront régulièrement des attentats jusqu'à la fin du XIXe siècle. La garde nationale, pourtant emblématique de la Révolution française, sera par ailleurs purement et simplement dissoute. Cette défaite des communards aura également un fort retentissement international, notamment au sein du mouvement ouvrier, et donnera lieu à la publication de La Guerre civile en France de Karl Marx.
Le 6 avril 1871, soit 19 jours après le début de l'insurrection parisienne, Adolphe Thiers, alors « chef du pouvoir exécutif de la République française », signe à Versailles un arrêté organisant l'armée « pour le rétablissement de l'ordre en France ». Comme Vinoy porte la responsabilité de l'échec du 18 mars[15], c'est le maréchal de Mac Mahon, plus populaire, qui est nommé général en chef[16].
Les opérations commencent le 11 avril autour de la capitale, avec pour objectifs la prise du fort d'Issy puis celle du saillant du Point-du-Jour. Pendant le reste du mois, de nombreuses positions sont reprises par l'armée versaillaise, qui a été renforcée dès le 23 avec l'arrivée de deux nouveaux corps formés avec les prisonniers de guerre évadés ou libérés par l'Allemagne. Le 9 mai, le fort d'Issy est occupé au terme de deux semaines de combat. Celui de Vanves tombe à son tour le 13 mai, jour où commence véritablement l'attaque de l'enceinte de la capitale[17]. Le 21 mai, les troupes versaillaises font leur entrée dans Paris intra-muros, lançant ainsi une semaine de combats et d'exactions connue sous le nom de « Semaine sanglante »[18].
Si les derniers assauts ont lieu le 28 mai[17], la fin de la campagne ne sera fixée qu'au 7 juin suivant par une circulaire ministérielle datée du 22 mai 1873. Celle-ci rattache également à la « campagne à l'intérieur » les interventions militaires, plus limitées, concernant les villes de :
↑Tombs, R. (1986). Paris and the Rural Hordes: An Exploration of Myth and Reality in the French Civil War of 1871. The Historical Journal, 29(4), 795-808. doi:10.1017/S0018246X00019051
↑Pierre Milza, « L'Année terrible », t. II (La Commune), Paris, Perrin, 2009, p. 23-24.