Issu d'une famille élevée par le Premier Empire, Camille de La Roncière est le fils du général de La Roncière, héros des guerres napoléoniennes, et d'Adélaïde Le Noury de La Guignardière. Son oncle maternel, le général-baronLe Noury, autre figure de l'épopée impériale, l'adoptera quant à lui avant sa mort, laissant à son neveu nom et terres.
Pendant la guerre de 1870, choisi par Napoléon III pour commander la flotte française, il soumet à l'empereur plusieurs projets de débarquements en Prusse, qui n'auront cependant pas le temps d'aboutir. C'est le siège de Paris qui lui donnera l'occasion de s'illustrer. Après la défaite infligée à Sedan, il obtient en effet que la défense des forts ceinturant la capitale soient confiés à la Marine et commande la division des marins détachés à la défense de Paris, puis le corps d'armée de Saint-Denis qu'il dirige avec succès lors des combats d'Épinay-sur-Seine le . Le , il parvient à enlever le fort du Bourget, sans pouvoir toutefois s'y maintenir.
Homme politique et géographe
Élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur, l'amiral de La Roncière-Le Noury, resté jusque-là étranger à la politique active, en se contentant d'appartenir au conseil général de l'Eure, est élu député le et siège alors avec la majorité monarchiste. Bonapartiste, il se tient à l'écart des tentatives royalistes en faveur du rétablissement de la monarchie et vote contre l'amendement Wallon instaurant la IIIe République.
Nommé en 1875 commandant de l'escadre de la Méditerranée, il est très vite destitué de ses fonctions après une campagne de presse organisée par les journaux républicains qui stigmatisent ses opinions bonapartistes.
Devenu sénateur de l'Eure en 1876, l'amiral de La Roncière siégea dans le groupe de l'Appel au peuple, et vota, en 1877, pour le gouvernement du Seize-Mai et pour la dissolution de la Chambre des députés. Il se prononça ensuite contre le ministère Dufaure, contre les lois Ferry sur l'enseignement, etc., et mourut à Paris le .
Deuxième président historique de la Société de secours aux naufragés et, en 1872, de la Société de géographie de Paris, l'amiral de La Roncière-Le Noury présida le congrès international chargé de discuter du percement futur d'un canal à travers l'isthme américain. Le choix se porte sur Panama, et l'entreprise de 1881, confiée d'abord au baron de Lesseps, sera abandonnée en 1889 puis reprise par les Américains qui inaugureront le canal en 1914.
De son mariage avec Catherine Clémentine Torterat-Clément de Ris, fille adoptive d'Athanase Clément de Ris (fils de Dominique Clément de Ris, cousin de son père), pair de France, l'amiral de La Roncière-Le Noury n'eut qu'une fille, Henriette (1844-1914).
Bibliographie
Considérations sur les marines à voile et à vapeur de France et d'Angleterre, Paris, 1844.
La Marine au Siège de Paris, Paris, édition Henri Plon, 1873.