Pour les articles homonymes, voir Académie de médecine.
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L’Académie nationale de médecine est une société savante médicale située rue Bonaparte dans le 6e arrondissement de Paris, mais qui ne fait pas partie de l'Institut de France.
Elle est issue de l'Académie royale de médecine qui a été fondée en 1820, en y intégrant l'Académie royale de chirurgie qui existait depuis 1731.
L'Académie royale de médecine a été créée par Louis XVIII en 1820, sous l'impulsion du baron Antoine Portal qui fédéra trois sociétés savantes médicales : la Société royale de médecine, l'Académie royale de chirurgie et la Société de la faculté de médecine fondée par son rival Joseph-Ignace Guillotin, et de Louis-Charles Deneux[1]. Ses statuts sont fondés sur ceux de l'Académie royale de chirurgie, de 1731 et de la Société royale de médecine, de 1776. L'Académie de médecine, de royale, devint impériale de 1851 à 1870, puis nationale à partir du 1er mars 1947.
L'article 2 de l'ordonnance de 1820, signée par Louis XVIII définit les statuts et missions de l'Académie royale de médecine comme suit :
« Cette académie sera spécialement instituée pour répondre aux demandes du gouvernement sur tout ce qui intéresse la santé publique, et principalement sur les épidémies, les maladies particulières à certains pays, les épizooties, les différents cas de médecine légale, la propagation de la vaccine, l'examen des remèdes nouveaux et des remèdes secrets, tant internes qu'externes, les eaux minérales naturelles ou factices, etc. Elle sera en outre chargée de continuer les travaux de la Société royale de médecine et de l'Académie royale de chirurgie : elle s'occupera de tous les objets d'étude ou de recherches qui peuvent contribuer au progrès des différentes branches de l'art de guérir. En conséquence, tous les registres et papiers ayant appartenu à la Société royale de médecine ou à l'Académie royale de chirurgie, et relatifs à leurs travaux, seront remis à la nouvelle académie et déposés dans ses archives. »
« Cette académie sera spécialement instituée pour répondre aux demandes du gouvernement sur tout ce qui intéresse la santé publique, et principalement sur les épidémies, les maladies particulières à certains pays, les épizooties, les différents cas de médecine légale, la propagation de la vaccine, l'examen des remèdes nouveaux et des remèdes secrets, tant internes qu'externes, les eaux minérales naturelles ou factices, etc.
Elle sera en outre chargée de continuer les travaux de la Société royale de médecine et de l'Académie royale de chirurgie : elle s'occupera de tous les objets d'étude ou de recherches qui peuvent contribuer au progrès des différentes branches de l'art de guérir.
En conséquence, tous les registres et papiers ayant appartenu à la Société royale de médecine ou à l'Académie royale de chirurgie, et relatifs à leurs travaux, seront remis à la nouvelle académie et déposés dans ses archives. »
À sa création, l'académie tenait ses séances à la faculté de médecine de Paris. Elle occupa de 1824 à 1850 un modeste local rue de Poitiers, puis s'installa dans la chapelle désaffectée de l'hôpital de la Charité de la rue des Saints-Pères, aujourd'hui cathédrale Saint-Volodymyr-le-Grand, avant d'emménager définitivement dans l'hôtel de la rue Bonaparte, construit par l'architecte Justin Rochet de 1899 à 1902.
La loi relative à l'enseignement supérieur et à la recherche de 2013 actualise les statuts de l’académie pour lui donner un statut comparable aux académies de l’Institut de France :
« L'Académie nationale de médecine est une personne morale de droit public à statut particulier, placée sous la protection du Président de la République française[2]. Elle a pour mission de répondre, à titre non lucratif, aux demandes du Gouvernement sur toute question concernant la santé publique et de s'occuper de tous les objets d'étude et de recherche qui peuvent contribuer aux progrès de l'art de guérir. Ses membres sont élus par leurs pairs. Toutes les fonctions y sont électives. L'Académie nationale de médecine s'administre librement. Ses décisions entrent en vigueur sans autorisation préalable. Elle bénéficie de l'autonomie financière sous le seul contrôle de la Cour des comptes. L'administration de l'Académie est assurée par un secrétaire perpétuel, un bureau et un conseil d'administration. L'Académie peut recevoir des dons et des legs. »
« L'Académie nationale de médecine est une personne morale de droit public à statut particulier, placée sous la protection du Président de la République française[2].
Elle a pour mission de répondre, à titre non lucratif, aux demandes du Gouvernement sur toute question concernant la santé publique et de s'occuper de tous les objets d'étude et de recherche qui peuvent contribuer aux progrès de l'art de guérir.
Ses membres sont élus par leurs pairs. Toutes les fonctions y sont électives.
L'Académie nationale de médecine s'administre librement. Ses décisions entrent en vigueur sans autorisation préalable. Elle bénéficie de l'autonomie financière sous le seul contrôle de la Cour des comptes.
L'administration de l'Académie est assurée par un secrétaire perpétuel, un bureau et un conseil d'administration.
L'Académie peut recevoir des dons et des legs. »
Les missions de l'académie consistent à répondre à toutes les questions posées par le gouvernement français dans le domaine de la santé publique, afin que celui-ci obtienne un éclairage en matière de politique de santé. En plus de son rôle de conseiller, elle peut également, sans sollicitation préalable, émettre des avis ou communiqués éventuellement destinés à être largement diffusés. L'académie œuvre également au perfectionnement et à la diffusion des sciences médicales et pharmaceutiques, ainsi qu'à leurs applications.
Elle peut aussi s’autosaisir dans les domaines de la santé mais plus volontiers sur les questions de santé publique et d’éthique médicale[ANM 1].
Elle joue aussi un rôle décisif, avec les prix et les bourses qu'elle décerne chaque année, dans l'aide à la recherche médicale[ANM 2]. Elle délivre ainsi notamment le Prix de l'Académie nationale de médecine, le Prix Jansen et le Prix Albert-Creff, et le prix biennal Drieu-Cholet les années paires.
Elle publie un dictionnaire de l’Académie nationale de médecine, en ligne, qui rassemble en permanence l’ensemble du vocabulaire médical[ANM 3].
L’Académie nationale de médecine célèbre cette année ses deux siècles d’existence. Elle regarde avec confiance son avenir et se penche avec fierté sur son passé marqué par le rôle éminent qu’elle a joué dans tous les domaines de la santé en France et pour une bonne part dans le monde à travers une histoire à la fois riche et mouvementée bien évoquée et illustrée par le livre de Pascal Griset.
Formée à partir des anciennes sociétés savantes d’ancien régime, l’Académie s’affirme dès l’origine comme l’interlocuteur privilégié, le conseiller et l’instance de réflexion et de délibération au service des pouvoirs publics et du gouvernement en matière de santé. Elle se renforce et s’affirme graduellement en même temps que la médecine progresse et devient plus efficace pour lutter contre les épidémies, pour développer et faire prévaloir les vaccinations, mais aussi pour faire progresser les sciences médicales et leurs applications et ainsi soulager et mieux soigner les malades.
Elle élargit son socle scientifique grâce à la contribution des plus grands médecins, chirurgiens, pharmaciens, vétérinaires, chercheurs et savants, au fil des époques et au fur et à mesure où les découvertes et innovations font faire des progrès à l’hygiène, à la prévention et à la médecine, et leur permettent de mieux répondre aux grands défis sanitaires auxquels la société se trouve confrontée.
C’est ainsi que l’Académie nationale de médecine se hisse au cours du XIXe et du XXe siècle dans les tout premiers rangs des institutions de son temps par le rôle qu’elle assume en tant que lieu de synthèse de plus en plus fort et reconnu, mais aussi comme lien institutionnel et carrefour ouvert sur les pratiques, les savoirs, les sciences et les innovations en santé.
L’Académie prend toute sa place dans l’animation du débat public et l’information sur tous les sujets concernant la santé dans la société. Elle s’engage en prenant position sur tous les choix qui s’imposent concernant la maladie, la santé, la vie, la mort et bien sûr l’organisation et la modernisation du dispositif de soins de plus en plus sophistiqué et complexe qu’imposent les progrès scientifiques et aujourd’hui numériques.
Enfin, elle s’enorgueillit d’avoir compté dans ses rangs deux non-médecins de renommée mondiale, Louis Pasteur et Marie Curie, immenses savants dont les travaux ont transformé la médecine de leur temps et contribué à faire de l’Académie cette institution dont nous célébrons aujourd’hui l’originalité incontournable, la richesse et le rôle qu’elle entend jouer pour définir la place de la médecine dans ce XXIe siècle.
Dix commissions permanentes sont chargées des principaux thèmes concernant la santé.
Elles réunissent chacune les membres, titulaires et correspondants, les plus qualifiés sur le thème considéré. Elles prennent les avis de personnalités extérieures particulièrement qualifiées dans le domaine qu’elles étudient, sous forme d’audition en commission ou de vidéoconférence. Sur des sujets spécifiques, les commissions peuvent, après approbation du Conseil d’administration, constituer des « groupes de travail ». Les travaux des groupes de travail doivent être soumis à l’avis de la commission permanente dont ils dépendent.
Les legs et dons consentis à l’Académie lui permettent, par la gestion des patrimoines mobiliers ou immobiliers, qu’ils constituent, la dotation de prix et de bourses renouvelés tous les ans ou tous les deux ans[3].
L’Académie nationale de médecine décerne chaque année une quarantaine de prix scientifiques, littéraire et d'histoire de la médecine.
Si certains prix sont orientés selon les volontés des légataires et donateurs vers des domaines médicaux déterminés, d’autres sont destinés à récompenser ou encourager des recherches dans le domaine des sciences médicales, pharmaceutiques ou vétérinaires sans que le thème en soit délimité.
Les prix portent souvent les noms des bienfaiteurs qui ont légué à l’Académie le patrimoine nécessaire à leur création.
L’attribution d’un prix confère le titre de Lauréat de l’Académie nationale de médecine.
L'appel à Candidature pour les Prix de l’Académie nationale de médecine – Année 2025
Les candidats, intéressés à concourir à un des prix de l’Académie nationale de médecine, sont invités à soumettre leur dossier complet au Secrétariat chargé des Prix, dans le respect des conditions suivantes entre le 15 novembre 2024 et le 15 mars 2025 inclus.
Liste des prix et modalités de candidature : http://www.academie-medecine.fr/missions-et-statuts/prix-bourses-et-medailles/modalites-dattribution-et-prix/
Les ressources financières de l'académie proviennent à la fois du budget de l'État et de ses fonds propres.
L'Académie nationale de médecine compte statutairement 135 membres titulaires, 160 membres correspondants, 120 membres correspondants étrangers et 60 membres associés étrangers. Les membres sont répartis en quatre divisions : médecine et spécialités médicales, chirurgie et spécialités chirurgicales, sciences biologiques et pharmaceutiques, santé publique.
En 2024/2025, les membres titulaires sont[ANM 4] :
Françoise Barré-Sinoussi, Alain Carpentier, Jules Hoffman, Denis Mukwege, Jean-Pierre Sauvage
Pour maintenir son aptitude à interpréter le monde qui l'entoure, l'Académie nationale de médecine a créé, par un vote en séance le 12 décembre 2023, un Collège de jeunes médecins, chirurgiens, pharmaciens, vétérinaires et scientifiques sélectionnés sur des travaux dont la qualité laisse présager un impact majeur sur la santé. La création de ce collège ouvrira un nouvel espace d’échanges avec ses membres, fonction principale du Collège.
2025 : Jean-Noël Fiessinger
Comptant près de 4000 titres de périodiques morts ou vivants et des dizaines de milliers de monographies dont 114 incunables, la Bibliothèque de l’Académie nationale de médecine peut s’enorgueillir d’être l’une des bibliothèques médicales les plus importantes de France. Avec la conservation de ses archives stipulée dès la fondation en 1820 et la constitution progressive d’un patrimoine artistique, la Bibliothèque se voit dotée d’une responsabilité triple : elle conserve et valorise non seulement les imprimés mais également les archives et les œuvres d’art[12].
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