Le 1er régiment étranger de parachutistes était un régiment de la Légion étrangère dans l'Armée de terre française créé en 1948 en tant que bataillon (1er BEP) et dissout en 1961 à la suite du putsch des généraux.
Le 1er régiment étranger de parachutistes est né le à Khamisis, près de Sidi Bel Abbès, sous le nom de 1er bataillon étranger de parachutistes. Il est formé par le chef de bataillon Pierre Segretain qui choisit le capitaine Jeanpierre, qu'il a connu au Levant, comme adjoint.
Il intègre en son sein la Compagnie Parachutiste du 3e REI du lieutenant Morin, qui a été l'Unité test pour la création des Légionnaires parachutistes, le .
Les 17 et , le bataillon saute sur That Khe, afin de rejoindre le Groupement d'Unités commandé par le lieutenant-colonel Lepage, parti de Lang Son pour secourir les éléments évacués de Cao Bang (bataille de la RC4). Il est anéanti presque entièrement au cours des combats dantesques qui ont lieu autour de Dong Khe[3] et il est dissout le . Ses pertes sont de 21 officiers, 46 sous-officiers et 420 légionnaires dont le chef de corps, le chef de bataillon Segretain. Seuls une trentaine de parachutistes parviennent à rejoindre les lignes françaises, parmi lesquels le capitaine Jeanpierre qui deviendra, plus tard en Algérie, le Chef de corps du 1er REP.
Le 1er BEP est recréé le à partir du reliquat du bataillon originel, regroupé provisoirement en une compagnie de marche au sein du 2e BEP, et de renforts venus du 3e BEP d'Afrique du Nord. Le 1er BEP comprend alors 3 compagnies (CCB, 1re et 2e compagnie) et la 1re CIPLE (1re compagnie indochinoise parachutiste de la Légion étrangère). Une 3e compagnie sera constituée en .
Le 1er BEP sera à nouveau anéanti le 7 mai 1954 lors de la terrible bataille de Diên Biên Phu : il comptera 316 tués à l’issue des combats (sans compter les nombreux prisonniers qui ne rentreront pas de captivité des camps du Viêt-Minh).
Il embarque à Saïgon sur le Pasteur le et débarque à Mers el-Kébir le 24. Le le 1er BEP devient le 1er REP et s'implante à Zéralda dans la banlieue d'Alger.
Le , le régiment débarque en Égypte à Port-Saïd et Port-Fouad dans le cadre de la crise du canal de Suez en tant qu'unité motorisée amphibie. Il sera évacué entre le 10 et le date à laquelle la ville est remise aux Nations unies.
Guerre d'Algérie
Dès 1957, le régiment rentre en Algérie où il participe à la bataille d'Alger avec les autres Régiments de la 10e division parachutiste, pour violemment éradiquer les réseaux de résistants algériens dont les attentats causent de nombreuses victimes.
Le régiment part ensuite en opérations dans les djebels. Le régiment stationne à Guelma avant de retourner à Zéralda.
Le , lors de l'opération « Taureau 3 » dans la région de Bou-Amhdad, son Commandant, le lieutenant-colonel Pierre Paul Jeanpierre, est tué, son hélicoptère étant abattu par les rebelles. Son successeur, le colonel Brothier reprend le commandement le avec comme mission de sécuriser l'Algérie.
Participation au putsch d'Alger et dissolution
À la veille du putsch d'Alger d', le régiment est commandé par intérim par le commandant Hélie de Saint Marc, le lieutenant-colonel Guiraud étant en permission.
Le commandant Hélie de Saint Marc engage le régiment au côté des autres régiments putschistes, et c'est lui qui donne le coup d'envoi, le dans la soirée, en marchant de Zéralda sur Alger. Le 1er REP occupe le Gouvernement Général et l'immeuble de la Radio-Télévision. À la suite de la reddition de Saint Marc, le régiment est dissout le à la demande de Pierre Messmer, ministre des Armées. Les légionnaires quittent leur camp de Zéralda en chantant la chanson d'Édith Piaf, Non, je ne regrette rien.
Les officiers n'ayant pas démissionné sont ramenés en métropole et détenus au fort de Nogent en mai. Une partie des officiers déserte ensuite et passe à l'OAS (capitaine Sergent, lieutenant Degueldre, adjudant Robin, sergent Dovecar...)[réf. nécessaire].
Cette troisième dissolution sera la dernière et le régiment ne sera jamais recréé. De ce fait, le 2e REP est de nos jours le seul régiment étranger de parachutistes.
L'insigne du 1er REP est une reprise de l'insigne du 1er BEP avec simplement un changement de lettre dans l'inscription le B de Bataillon étant remplacé par le R de Régiment. L'insigne du 1er BEP a été créé en 1948 par le chef de bataillon Segrétain.
Compagnie para 3e REI
1re CEPML
Drapeau
Le drapeau du 1er REP a été remis au lieutenant-colonel Brothier par le colonel Lennuyeux le à Zéralda[réf. nécessaire].
Depuis le 14 septembre 2007, il porte peintes en lettres d'or dans ses plis les inscriptionsIl porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[5],[6]
Roger Degueldre (lieutenant), ancien résistant et membre de l'OAS, fusillé le .
Albert Dovecar (sergent), membre de l'OAS d'origine croate, fusillé le .
Pierre Jeanpierre (colonel), résistant et ancien chef de corps du régiment, il est l'un des rares survivants de la tragédie de la RC4. Il est tué à la tête du 1er REP le en Algérie.
Roger Faulques, (lieutenant, commandant le Peloton d'Élèves Gradés du 1er BEP), mercenaire en Afrique après sa carrière en Algérie. Décédé en 2014.
Pierre Segretain (chef de bataillon), créateur du 1er BEP, initiateur des unités de parachutistes dans la Légion étrangère, mort à la tête de ses hommes sur la route de Cao Bang, le .
Louis Stien, (lieutenant au 1er BEP), ancien résistant, auteur du livre Les Soldats oubliés, prix Raymond-Poincaré 1993.
Gabriel Chauvet, dit "Big Boy" (lieutenant au 1er BEP), ancien résistant
Jacques Peyrat (lieutenant au 1er BEP), homme politique français, maire de Nice entre 1995 et 2008.
Claude Tenne, (légionnaire) au 1er REP, condamné pour meurtre, le seul à réussir une évasion du bagne de l'Ile de Ré le , témoigne dans Claude Tenne, Mais le diable marche avec nous, éd La Table Ronde, 1968, 25 pp. 49-50[7].
Tony Hunter-Choat (légionnaire au 1er REP), OBE, Général de brigade (Brigadier (R)), British Army
Bibliographie
Le Livre d’or de la Légion étrangère (1831-1955), Jean Brunon et Georges Manue, éditions Charles Lavauzelle et Cie, 1958.
Jacques Favreau, Lieutenant au 1er REP, Éditions Italiques, 2007 (ISBN978-2-910536-81-7)
Au champ d'honneur, vie et mort du chef de bataillon Pierre Segretain du 1er BEP, d'Étienne Segrétain et Franck Segrétain, Indo éditions, 2010 (ISBN978-2-914086-14-1)
Jean Balazuc, Le 1er régiment étranger de parachutistes pendant la guerre d'Algérie, Paris, l'Harmattan, , 207 p. (ISBN978-2-343-22117-5, SUDOC253044332).
André-Paul Comor, Histoire du 1er régiment étranger de parachutistes : 1948-1961, des rizières d'Indochine au putsch d'Alger, Paris, Perrin, , 473 p. (ISBN978-2-262-08126-3, SUDOC275232859).
↑« Claude Tenne, condamné pour l'assassinat du commissaire Gavoury est recherché dans la région parisienne », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )