Initialement chapelle baptismale de l’église Saint-Gervais-Saint-Protais toute proche, l'édifice devenu paroisse en 1212 est entièrement rebâti en 1326 mais sera finalement détruit entre 1797 et 1800.
Rebâtie en 1326 pour être agrandie du fait de l'affluence[4], cette église est restaurée en 1724. Sur une partie de son cimetière (au nord de l'église), Jacques-François Blondel construit en 1734 la chapelle dite de la communion[2].
La paroisse disparaît en 1793, à la fin de toute organisation ecclésiastique. Vendue comme bien national le 17 nivôse an VIII (), l'église Saint-Jean-en-Grève est finalement détruite entre 1797 et 1800 et n'est donc pas réinscrite sur la nouvelle carte des paroisses de Paris de 1802[2]. La destruction de l'édifice a été immortalisée par les tableaux d'Hubert Robert et de Demachy. La chapelle de la Communion est conservée un temps pour servir de salle de concert et d'assemblée, mais elle est finalement détruite en 1837[2].
La construction du grand parking souterrain de la rue de Lobau vers 1979-1980, réalisée sans aucune précaution archéologique, a fait disparaître la partie subsistante des fondations de l'église mettant ainsi un terme définitif à tout projet de recherche in situ.
Personnalités
Charles de Gaucourt, lieutenant général et gouverneur de la ville de Paris et d'Île-de-France, conseiller et chambellan des rois Charles VII et Louis XI, seigneur de Chasteaubrun, y fut inhumé en 1482
Le théologien Robert Bouchigny est curé de la paroisse de Saint-Jean-en-Grève de 1548 au moins jusqu'à sa mort en 1550. Un autre théologien, Jean Filesac, est curé de la paroisse Saint-Jean-en-Grève de mai ou juin 1590 à 1613[5].
Un prêtre de Saint-Jean a laissé son nom dans l'histoire : le père Pierre David a été de ceux qui ont concouru à la fondation d'un couvent à Louviers à partir de 1616.
On peut lire au début de la seconde partie des mémoires du cardinal de Retz, alors qu'il vient d'être nommé archevêque de Paris,
"Je commençais mes sermons de l'Avent dans Saint-Jean en Grève, le jour de la Toussaint, avec le concours naturel à une ville aussi peu accoutumée que l'était Paris, à voir ses archevêques en chaire".
Quelques personnalités furent inhumées dans l'église même, comme le maréchal Nicolas Bouton de Chamilly, mort en 1715, le peintre Simon Vouet mort en 1649, le poète Tristan L'Hermite, ou François de Chansiergues d'Ornano, diacre d'Uzès. Mais la plupart des paroissiens furent inhumés dans un des deux cimetières que posséda l'église Saint-Jean-en-Grève, l'un situé à proximité de sa tour nord (à proximité de la partie centrale de l'hôtel de ville actuel) et l'autre au nord-est confrontant son chevet (mairie du 4e arrondissement et partie sud de la place Baudoyer)[3]. C'est dans l'un de ces deux cimetières que fut enterré le peintre Jacques Blanchard en 1638[6].
Plusieurs cimetières ont existé successivement. Le premier cimetière était situé à proximité de la rue Saint-Antoine. Les fouilles, ainsi que les textes laissent à penser que l'on n'y enterre plus à la fin du XIIIe siècle. Cet espace devient la place du Marché-Saint-Jean. Pour remplacer ce cimetière, Charles V donne en décembre 1365 un emplacement triangulaire accolé au clocher nord de l'église. Dès 1393, Charles VI crée par lettres patentes un nouveau cimetière à l'emplacement de l'hôtel de Pierre de Craon le Grand, situé entre les rues du Franc-Murier (aujourd'hui rue de Moussy) et du Bourg-Tibourg. Appelé cimetière Verd, il occupe une surface d'environ 430 m2 et il est totalement enclavé[7].
Notes et références
↑« Plateforme de webmapping ALPAGE », sur Analyse diachronique de l'espace urbain parisien : approche géomatique (ALPAGE) (consulté le ).
↑Vladimir Angelo, Les curés de Paris au XVIe siècle, Paris, Éditions du Cerf, coll. « Histoire religieuse de la France » (no 26), , 893 p. (ISBN9782204077613), p. 653, 712.
↑Henri Herluison : Actes d’État-Civil d’Artistes Français : peintres, graveurs, architectes, etc., extraits des registres de l’Hôtel de Ville de Paris détruits dans l’incendie du 24 mai 1871, Herluison, Orléans, 1873 p. 37 (voir en ligne) sur le site de la bibliothèque numérique de l'Institut national d'histoire de l'art (INHA).
↑Véronique Soulay, « Connaissance du fait monumental religieux en milieu urbain », Les nouvelles de l'archéologie, vol. 160, , p. 40-45 (lire en ligne, consulté le ).