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Zhang Yimou est issu d'une famille proche du Kuomintang. Son père a combattu avec le grade de major dans l'armée nationaliste et son oncle a fui à Taïwan avec Tchang Kaï-chek après la défaite contre les communistes lors de la guerre civile chinoise, en 1949. À partir de la révolution culturelle en 1966, Zhang Yimou, contraint d'arrêter ses études, part travailler trois ans dans une ferme puis sept ans dans un atelier de tissage. Durant cette période, il poursuit une activité de peintre et de photographe amateur.
Formation
À la réouverture de l'Académie de cinéma de Pékin en 1978, il tente, à 27 ans, de s'inscrire dans la filière « réalisation » mais il dépasse l'âge limite d'admission. Devant son opiniâtreté, le bureau du Ministère culturel accepte de l'admettre dans la section « prise de vue ». Il sort diplômé de la faculté en 1982, comme Chen Kaige et Tian Zhuangzhuang (eux en « réalisation »). Tous trois sont considérés comme les chefs de file de la « cinquième génération », groupe de cinéastes chinois ayant étudié le cinéma après la révolution culturelle et qui, influencés par la Nouvelle Vague française [réf. souhaitée], osent revendiquer plus de liberté dans leur création puis évoquer l'héritage maoïste de manière critique.
L'actrice Gong Li, avec qui il a une liaison jusqu'en 1995, joue dans ses sept premiers longs métrages et tourne à nouveau sous sa direction dans la shakesperienne Cité interdite en 2006.
Zhang Yimou réalise de nombreux films importants, pour la plupart des fresques marquées par la grande beauté des images et par la critique sous-jacente des modèles historiques chinois (la féodalité impériale, la révolution culturelle, la république de Deng Xiaoping...). Judou, Épouses et concubines (adaptation d'un roman de Su Tong), Qiu Ju, une femme chinoise (adaptation d'une nouvelle de Chen Yuanbin) et Vivre ! (adaptation d'un roman de Yu Hua) le font connaître en Occident et lui permettent de gagner de nombreux prix dans les festivals internationaux, même s'il rencontre fréquemment des ennuis avec la censure.
Ses films se caractérisent également par une esthétique exotique, propre à émerveiller les spectateurs par la magnificence des décors et des costumes. Ils dénotent un soin minutieux apporté à la composition des cadres, la mise en espace des personnages et au rythme narratif, souvent lent et posé.
Voguant sur le renouveau du wu xia pian, lancé par Tigre et Dragon, il réalise Hero où les plus grandes stars du cinéma de Hong Kong sont réunies : Jet Li, Maggie Cheung, Tony Leung Chiu-wai, Zhang Ziyi et Donnie Yen. Le film, qui est un succès international, est loué pour le travail du directeur de la photographie Christopher Doyle sur l'utilisation des couleurs, mais certains critiques occidentaux[Lesquels ?] lui reprochent son sous-texte idéologique justifiant le totalitarisme pour assurer la stabilité de l'empire. Il s'agit d'un tournant dans la carrière du cinéaste qui délaisse le cinéma d'auteur pour s'inscrire dans le grand spectacle mâtiné d'effets spéciaux avec ensuite Le Secret des poignards volants et La Cité interdite. On[Qui ?] a alors accusé Zhang Yimou de délaisser le cinéma contestataire pour devenir le réalisateur officiel de la RPC.
Il réalise également, pour la ville de Yangshuo, un spectacle musical son et lumière, Impression, Liu Sanjie, avec 600 participants, chanteurs et danseurs, en plein air sur une partie de la rivière dans le décor naturel des collines karstiques. Le spectacle, passage obligé pour tous les touristes depuis 2003, valorise les paysages, les populations, particulièrement les pêcheurs, les groupes féminins et le folklore local. D'autres Impression(s) ont suivi.
Il est choisi pour concevoir le spectacle de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'été de 2008 à Pékin[1]. Il succède à Steven Spielberg à ce poste, après le retrait de ce dernier (pour protester contre le non-respect des droits de l'homme dans ce pays et contre l'implication du régime de Pékin dans la guerre du Darfour).
En , un scandale national éclate en Chine lorsqu'on apprend que Zhang Yimou a eu trois enfants avec sa femme. La loi n'autorisait qu'un enfant unique depuis les années 1980 et commençait à s'ouvrir à un deuxième enfant. Il est de ce fait condamné à une lourde amende[2]. Son film Coming Home, pressenti pour représenter la Chine aux Oscars, est finalement retiré[3].
Son film One Second est retiré de la compétition pour l'Ours d'or lors du 69e Festival de Berlin[4], quelques jours seulement avant sa présentation.