Véronique Kantor est la fille du Dr Stéphane Kantor (1913-1999), chirurgien[3], d'origine polonaise, et d’Andrée Catherine Cathelin-Kantor (1917-1984)[4]. Elle naît à Saint-Mandé où elle passe toute son enfance[5],[6].
Véronique est en terminale au Lycée Rodin[7], rue Corvisart à Paris, dans le 13e arrondissement, en mai 68. Le lycée Rodin est alors actif dans la réflexion sur la culture pour introduire la danse dans l’enseignement de la musique, car « l’expression corporelle […] a été jusqu’à présent une discipline totalement inconnue, et qui serait extrêmement bénéfique pour le développement et la personnalité de l’élève »[8]. C'est aussi un des sept lycées qui ont voté une grève contre la réforme Fouchet des universités[9], même si son proviseur s'y oppose.
Véronique étudie ensuite la psychologie à Censier et devient, dès 1969, journaliste pigiste aux services culture du Figaro et du quotidien Combat. « Dans l'euphorie de Mai-68 », elle rencontre Michel Colucci à l'occasion d'un article pour Combat sur le Café de la Gare[10], qui vient d'ouvrir avec Romain Bouteille et Coluche, avant de revenir danser avec lui et d'être séduite[11].
Petit atelier de réparation de moteurs au départ, le lieu avait été baptisé Café de la Gare quand il ouvre ses portes en 1969 et que d'autres artistes débutants les y rejoignent : Miou-Miou, qui avait rencontré Coluche l'année précédente lors d'un bal parisien place de la Contrescarpe[12], mais aussi Gérard Depardieu, Patrick Dewaere, ou encore le chanteur Renaud.
Véronique continue par ailleurs à écrire pour Combat, sur des sujets sociaux aussi, comme les immigrants portugais de la banlieue, les 21 et [13].
En 1980, Maurice Najman arrive, un soir, à la maison de Coluche et Véronique, rue Gazan[16], avec le psychologue Félix Guattari, qui va ensuite réunir un groupe d'intellectuels pour soutenir la candidature de Coluche à l'élection présidentielle française de 1981. Une pétition de soutien signée par ce groupe parait dans Les Nouvelles littéraires du puis dans Libération[17] ; elle apparaît aussi à la rubrique « régie » du générique du Maître d’école, film de Claude Berri dans lequel Coluche joue le rôle d’un instituteur remplaçant.
Après la mort de son ex-mari, le , Véronique Colucci lui succède et devient administratrice des Restos du cœur.
Elle a ensuite entamé, avec ses deux fils, une bataille judiciaire longue de vingt ans à l'encontre de Paul Lederman, l'ancien imprésario de son ex-mari, qu'ils soupçonnent de les avoir spoliés des droits audiovisuels des sketchs de leur père et mari. La cour d'appel de Paris leur donne raison en , condamnant le producteur à verser à la famille plus de 400 000 euros d'arriérés de redevances pour une série de 12 sketchs[19].
Sa mort le des suites d'un cancer donnera lieu à de nombreux hommages soulignant son action et son engagement[21]. Elle est inhumée le au cimetière de Montrouge aux côtés de Coluche.
↑Grégory Bozonnet, La candidature de Coluche dans la presse, quand les mots dessinent l’identité des journaux. (mémoire de fin d'études), IEP de LyonUniversité Lumière Lyon-2, (lire en ligne)