La Voïvodine, officiellement la province autonome de Voïvodine (en serbe en écriture cyrillique : Аутономна Покрајина Војводина ; en croate : Autonomna pokrajina Vojvodina ; en hongrois : Vajdaság Autonóm Tartomány ; en slovaque : Autonómna pokrajina Vojvodina ; en roumain : Provincia Autonomă Voivodina ; en rusyn : Автономна Покраїна Войводина), est une province septentrionale de la Serbie.
Sa capitale et ville la plus peuplée est Novi Sad, suivie par Subotica. La province est ethniquement diversifiée (minorité hongroise importante : environ 13 % de l'ensemble en 2011), avec plus de 25 groupes ethniques différents représentant un tiers de la population de la région. De ce fait, la province a six langues officielles, reflétant la diversité culturelle et linguistique de la région.
La Voïvodine est la seule province autonome de Serbie encore rattachée au pouvoir central (le Kosovo, qui a fait unilatéralement sécession le , est de facto indépendant depuis cette date, ce que contestent l’État serbe et un certain nombre de pays).
Ses limites administratives sud se trouvent à entre 10 et 30 km à l'ouest, au nord et à l'est du centre-ville de Belgrade, la capitale de l’État serbe.
Toponymie
Le nom Vojvodina (војводина, ou les variétés војводовина et војводство) vient de « Voïvode » qui désigne le grade le plus élevé de l'armée serbe historique. Avec l'occupation de la Serbie par les Ottomans, le voïvode devint aussi gouverneur, lequel au sein de l'empire d'Autriche-Hongrie est remplacé par un duc. Le nom historique de la Voïvodine était « Duché serbe ».
Le terme Vojvodina est l'équivalent du mot polonais « województwo » (en français, voïvodie) qui désigne une region administrative dans la Pologne du XXIe siècle.
En 1945, le régime communiste de Josip Broz Tito octroie à la Voïvodine le statut de « province socialiste autonome » au sein de la république socialiste de Serbie. En 1989, le régime de Slobodan Milošević revient sur cette autonomie afin d'en limiter les forces centrifuges, à l'œuvre tant au Kosovo qu'en Voïvodine, qui selon lui menacent l'unité de l'État serbe[2]. L'année suivante, la Voïvodine retrouve un statut d'autonomie avec une assemblée et un gouvernement local mais sous le contrôle étroit de Belgrade.
En décembre 2009, la Serbie accorde de nouveau une autonomie importante à la Voïvodine, qui est effective le [3].
La Voïvodine affiche donc une grande variété ethno-cuturelle, avec des mélanges religieux et/ou linguistiques. Cette variété est reflétée dans un roman de Miroslav Popovic (1926-1985), Les loups de Voïvodine, qui évoque une petite ville où vivent paisiblement des Serbes, des Hongrois, des Juifs, des "Souabes" allemands, avant que n'éclate la Deuxième Guerre mondiale et son lot de malheurs[5].