Un thangka, aussi orthographié « tangka », « thanka » ou « tanka » (tibétain : ཐང་ཀ་, Wylie : thang-ka, dialecte de LhassaAPI : tʰɑːŋkɑː), littéralement « chose que l'on déroule », « rouleau »[1], est une peinture, un dessin, ou un tissu sur toile[2] originaire d'Inde et caractéristique de la culture bouddhiste tibétaine. On en trouve de toutes les tailles, depuis les thangkas portatifs que l'on peut enrouler et dérouler au moyen de deux baguettes passées dans des ourlets, jusqu'aux thangkas monumentaux destinés à être déroulés sur une aire à flanc de colline ou sur un mur à thangka et qui peuvent atteindre plusieurs dizaines de mètres de hauteur.
Les plus anciens thangkas tibétains sur tissu se trouvent également dans les grottes de Mogao et datent de l'époque où cette région était une colonie de l'Empire tibétain (629–877), elles sont datées des environs de 781 à 848[source insuffisante][3].
La confection de thangkas fait partie des arts Regong, lesquels regroupent les arts concernant le bouddhisme tibétain (peinture, sculpture, broderie, architecture, gravure). Ceux-ci ont été inscrits en 2009 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité[4].
Sujets
Les sujets des thangkas relèvent du bouddhisme. Ils peuvent représenter :
des divinités du bouddhisme tibétain ou de la religion bön, parfois en rapport avec des éléments de l'histoire ;
des portraits de tulkus ou de lamas de rang élevé dans la hiérarchie monastique ; ils sont parfois accompagnés de leur bienfaiteurs ou protecteurs.
Les thangkas sont destinés le plus souvent à servir de support à la méditation.
Le sujet est représenté au centre, entouré de personnages subordonnés faisant partie de sa suite, de ses diverses formes divines, etc. Les divinités importantes du panthéon sont représentées dans la partie supérieure. La partie inférieure est réservée aux offrandes diverses et aux divinités gardiennes de la Loi[5].
Sont figurées également des montagnes, un élément de l'iconographie tibétaine traditionnelle[6].
Types
Il existe divers types de thangkas selon la technique et les matériaux utilisés (toile, soie brodée, brocart).
Pour ceux peints sur toile, on trouve notamment :
les thangkas noirs ou nagthang, constitués de lignes dorées sur un fond uniformément noir ;
les thangkas dorés ou serthang, constitués de lignes dorées sur fond rouge, ou de lignes rouges ou bleues sur fond or ;
les thangkas de lignée spirituelle, qui représentent une lignée de grands maîtres qui se sont succédé[7].
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Influences extérieures
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L'influence chinoise sur la peinture tibétaine s'intensifia à partir du XIIIe siècle. Les Chinois enseignèrent aux Tibétains l'art de représenter la nature. Leur apport se manifeste principalement dans la façon de traiter les paysages[8].
Styles
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Le style Karma Gadri
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Le 8e Karmapa, chef de l’école Karma Kagyu du bouddhisme tibétain, était aussi l'artiste qui créa le style de peinture des thangkas Karma Gadri : spacieux, transparents et méditatifs[9].
Thangka avec Tara verte (Samaya Tara Yogini) au centre et les Taras bleue, rouge, blanche et jaune dans les angles, XVIIIe siècle, Tibet oriental, Rubin Museum of Art.