L'institut attribue des diplômes en sciences, en ingénierie et dans des domaines connexes tels que l'architecture, la médecine, la gestion industrielle et l'éducation. Il dispose de dix-huit départements universitaires, douze hôpitaux d'enseignement et soixante centres de recherche. Depuis son ouverture en 1924, il a octroyé plus de 100 000 diplômes.
Le Technion est classé comme la 8e institution mondiale en nombre de prix Nobel gagnés depuis le début du XXIe siècle par le Times Higher Education, à égalité avec le MIT américain[7]. Avec la Société Max-Planck qui regroupe les organismes allemands de recherche fondamentale et qui est classée 10e, c'est l'unique institution non américaine dans le top 10.
En 1908, alors en visite dans l'Empire ottoman[8], le philanthrope américain Jacob Schiff accepta de financer le projet d'institut polytechnique à condition que le futur Technion ait un conseil d'administration composé de représentants de communautés juives plurielles et qu'il accepte les étudiants sans aucune discrimination d'origine ethnique, de religion, d'opinion politique ou de sexe. Dès 1924, la première promotion comporte notamment des élèves arabes et une femme.
Début 2016, le Technion est devenue la première et à ce jour la seule institution non américaine habilitée à délivrer des diplômes aux États-Unis après avoir reçu l'autorisation par le conseil de l'enseignement supérieur de l'État de New York (officiellement The Board of Regents of the University of the State of New York), à la suite de l'établissement avec l'université Cornell de son campus conjoint de 195 000 m2 (19,5 ha) à Manhattan[12].
Histoire
Au début du XXe siècle, de nombreux Juifs veulent réaliser le projet sioniste. La ville de Rishon Le Zion est fondée en 1882. Dans les trente années qui suivent, des terres et fermes sont achetées aux fermiers pour permettre d'évacuer les Juifs d'Europe de l'Est, régulièrement victimes de pogroms. Les Juifs comprennent qu'ils ont besoin d'acquérir la formation technique de pointe que de grandes universités européennes et américaines, refusent de leur dispenser par discrimination ethnique et religieuse[13],[14]. La communauté juive débat de la façon dont négocier avec le pouvoir ottoman la création d'une zone politiquement auto-gérée[15].
En 1905, le 5econgrès sioniste souligne l'importance de créer une université juive. C'est en 1908 qu'est fondé le conseil d'administration. Quatre ans plus tard, en 1912, la communauté juive obtient l'autorisation officielle ottomane pour établir l'université et de creuser les fondations au sommet des versants qui surplombent Haïfa, alors un petit port dans le nord. Au cours d'une cérémonie festive, la première pierre du Technikum, première université technique juive, est posée. Sa mission est de dispenser aux jeunes pionniers sionistes établis en Palestine ottomane le savoir-faire nécessaire pour construire une nation. Le Technion restera une institution privée pendant plus de trente-six ans jusqu'à la fondation de l'État d'Israël en 1948. L'inscription en 1924 des seize premiers élèves ingénieurs enclenche une dynamique vitale entre le Technion et l'État juif embryonnaire.
Pendant que la communauté juive établie en Palestine fait face aux défis de la Seconde Guerre mondiale avec l'afflux de réfugiés fuyant la montée du nazisme puis lutte pour son indépendance, le Technion connaît une rapide expansion et élabore une série de projets ambitieux pour répondre à des besoins nouveaux. La faculté d'Ingénierie électrique est fondé en 1947 avant même l'établissement de l'État d'Israël et dès 1949, moins d'une année après l'indépendance de l'État, le professeur Sydney Goldstein fonde le département de l'Aéronautique.
Avec la présidence du général Yaakov Dori, la réputation du Technion en tant que fournisseur technique des besoins d'Israël en matière de sécurité (rôle qui lui est dévolu à l'ère de la Haganah, la milice d'autodéfense sioniste, ancêtre de l'armée israélienne) se consolide. Le savoir-faire de l'établissement a permis de construire une nouvelle route côtière reliant Haïfa à Tel Aviv. De l'électricité aux réseaux de télécommunications, des industries fondatrices à la production de logement préfabriqué pour répondre à la demande des immigrés, le Technion a tenu le rôle d'une centrale alimentant le développement de l'État.
Progressivement, les enseignants du Technion acquièrent une reconnaissance internationale grandissante. Dans les années 1970, le Technion permet d'obtenir des diplômes de génie civil, de génie agricole, de mécanique, d'électricité, de chimie, et d'architecture. Les sciences, parmi lesquelles les mathématiques, la chimie, la physique et la mécanique, se développent. C'est alors que l'Association Américaine des Amis du Technion (ATS) recueille 10 millions de dollars pour la construction du nouveau campus, suivi par le gouvernement israélien qui offre la même somme.
« L'israélien commence à réfléchir à quoi pourrait ressembler sa vie dans un Moyen-orient apaisé », écrivait la revue du Technion lorsque les accords de Camp David enterrèrent la guerre avec l'Égypte en 1978. Chaque fois qu'un nouveau domaine de recherche émerge, le Technion est pionnier : de la micro électronique en 1977, à l'opto-électronique en 1989, des centres d'excellence émergent.
Dans les années 1990, avec l'immigration massive des Juifs de l'ex-Union Soviétique, le nombre d'étudiants dans l'université augmente fortement et le Technion de Haïfa commence à établir les premiers incubateurs de sociétés et des centres de recherche multidisciplinaire.
Cité du Technion
La cité du Technion, le campus de l'université de 120 ha sur le versant du mont Carmel à Haïfa, comporte aujourd'hui plus de 90 bâtiments, de nombreux auditoriums, laboratoires, bibliothèques, centres de recherche et salles de classe ainsi que 4 450 dortoirs, mais également des restaurants, des cafétérias, des cafés, des bars et pubs, plusieurs piscines dont une piscine olympique, des terrains de sports, des courts de tennis, des supérettes, un coiffeur, des synagogues, une clinique, un bureau de poste, une banque, une crèche, un hotel, un cinéma, et de nombreux parcs et jardin écologique.
Environ 15 000 personnes travaillent tous les jours dans la cité du Technion.
Chronologie
1901 : Le 5e Congrès sioniste lance un appel pour la création d'une université juive.
1903 : L'association des enseignants israélites de Palestine demande la création d'une université polytechnique.
1908 : Wissotsky, Schiff et le Fonds national juif investissent dans l'acquisition d'un nouveau « Tecnikum ».
1912 : Pose de la première pierre sur le Mont Carmel.
Le Technion est classé comme la 15e meilleure université au monde dans le domaine informatique par le classement de Shanghaï[16]
2012 : Le Technion est classé comme la 18e meilleure université au monde dans le domaine informatique par le classement de Shanghaï[17]
2013 :
Arieh Warshel, ancien élève au Technion, reçoit le prix Nobel de chimie pour le développement de modèles multi-échelles pour les systèmes chimiques complexes.
Le Technion est classé comme la 18e (sur 200) meilleure université au monde dans le domaine informatique par le classement de Shanghaï[17] et comme la 69e (sur 500) meilleure université mondiale en ingénierie et technologie au classement Times[18]
2014 :
Le Technion est classé comme la 18e (sur 200) meilleure université au monde dans le domaine informatique par le classement de Shanghaï[17], et comme la 164e (sur 700) meilleure université au monde en sciences de la vie par le classement de Leiden[19].
2015 : Lancement de l'université Guangdong Technion à Shantou en Chine.
2016 :
Le Technion devient la première université non américaine habilitée à délivrer des diplômes aux États-Unis[12].
Le Technion est classé comme la 44e (sur 200) meilleure université au monde dans le domaine des mathématiques et des sciences[20], et en 69e position mondiale (sur 500), toutes disciplines confondues, par le classement de Shanghaï[21].
2017 : Première promotion de l'université Guangdong Technion à Shantou en Chine.
2018 : Le Technion est classé comme la 77e (sur 1 000) meilleure université au monde, toutes disciplines confondues, par le classement de Shanghaï[21].
2023 : Le Technion est classé comme la 79e (sur 1 000) meilleure université au monde, toutes disciplines confondues, par le classement de Shanghaï[22].
Les anciens élèves
Les 100 000 anciens élèves du Technion sont une des ressources les plus précieuses du pays. Ils représentent 70 % des ingénieurs agréés en Israël. Ce sont eux qui ont créé l'infrastructure industrielle du pays, qui ont renforcé ses capacités de défense et qui ont fait œuvre de pionniers en matière d'entreprise à vocation technologique.
Le moteur informatique Zend Engine du langage de programmation PHP a été développé par Andi Gutmans et Zeev Suraski, lorsqu'ils étaient étudiants au Technion.
La méthode de production d'électricité écologique, plus connu sous le nom de tour énergétique, a été mise au point par des Israéliens de l'institut Technion, et notamment le professeur Dan Zaslavsky.
Programmes universitaires
Le Technion dispense un programme de quatre ans qui mène à une licence ès ingénierie et sciences, ainsi qu'un programme de 3 ans pour l'obtention d'une licence ès sciences. Le diplôme d'architecte s'obtient en cinq ans ; le diplôme et la licence en sciences médicales au bout de trois et quatre ans d'études respectivement. Quant à la maîtrise, elle est attribuée au bout de six années d'études et une année d'internat.
Toutes les facultés offrent des cours et des stages de recherche menant à des diplômes supérieurs, parmi lesquels la maîtrise scientifique (M.Sc.), la maîtrise d'ingénieur (M.E), la maîtrise de hautes études commerciales (M.B.A) et le doctorat (Ph. D).
Les disciplines enseignées et étudiées au Technion comprennent :
La fusion des sciences et des technologies a fait de la recherche une activité en grande partie multidisciplinaire. Aussi, le Technion a-t-il établi des pôles d'excellence dans des domaines essentiels au développement scientifique et technologique futur d'Israël. Ces pôles fournissent au Technion une structure flexible pour répondre aux nouvelles priorités de la recherche.
Les pôles d'excellence multidisciplinaires exercent leur activité dans les domaines suivants :