La date exacte à laquelle la chanson a été écrite est mal connue. L'actrice-danseuse Doris Eaton Travis affirme l'avoir interprétée et dansée la première dans la revue-comédie musicaleThe Hollywood Music Box Revue vers 1928[3],[4]. C’est un homme dansant sous la pluie devant la vitrine de son magasin de partitions qui aurait inspiré Arthur Freed pour l’écriture des paroles, avec une musique composée par Nacio Herb Brown. Elle est interprétée par Cliff Edwards et Joan Crawford pour un des premiers films musical de la Metro-Goldwyn-Mayer, Hollywood chante et danse, de Charles Reisner de 1929.
Film musical Chantons sous la pluie de 1952
Son interprétation la plus célèbre est celle du thème du film musical Chantons sous la pluie de 1952[5], dans lequel l'acteur danseur Gene Kelly chante cette chanson et danse des claquettes sous la pluie battante, en sautant dans des flaques, fou d'amour pour celle qu'il vient de raccompagner à la porte de chez elle en fin de soirée, le cœur et l’âme transportés de bonheur et de joie : « Je chante sous la pluie, Je chante juste sous la pluie, Quelle sensation fabuleuse, Je suis heureux de nouveau, Je me fiche bien des nuages, Si sombres là haut, Le soleil brille en moi, Et je suis prêt pour l'amour, Laissons les nuages chasser tous les gens des alentours, Venez sous la pluie, J'ai le sourire aux lèvres, Je me promène dans la ruelle, Avec mon refrain joyeux, Et je chante, Je chante sous la pluie... ». La chanson apparaît également lors de la séquence d'ouverture du film, ainsi que dans une scène vers la fin du film où Kathy Selden (interprétée par Debbie Reynolds) double la voix de Lina Lamont (Jean Hagen).
1930 : La Divorcée (The Divorcee) de Robert Z. Leonard : on entend la chanson à la radio, et Hank (Tyler Brooke) tapote un instrument au rythme de la musique.
1952 : Chantons sous la pluie (Singin' in the Rain) de Gene Kelly et Stanley Donen : la chanson apparaît tout d'abord lors de la séquence d'ouverture où les personnages de Don Lockwood (Gene Kelly), Kathy Selden (Debbie Reynolds) et Cosmo Brown (Donald O'Connor) l'interprètent en imperméable jaune sous une pluie battante ; puis lors d'une scène mémorable où un Don Lockwood amoureux chante et danse sous la pluie après avoir raccompagné Kathy Selden chez elle ; enfin, Lina Lamont (Jean Hagen) l'interprète sur scène devant un public conquis avant qu'il ne découvre qu'elle est en réalité doublée par la voix de Kathy Selden, cachée derrière les rideaux.
1959 : La Mort aux trousses (North by Northwest) d'Alfred Hitchcock : dans une chambre d'hôtel, Roger (Cary Grant) sifflote l'air de la chanson en faisant semblant de prendre une douche pendant qu'il observe Eva (Eva Marie Saint) à travers l'entrebâillement de la porte.
1971 : Orange mécanique (A Clockwork Orange) de Stanley Kubrick : lors de la scène du viol, Alex, l'un des agresseurs interprète cette chanson tout en frappant ses deux victimes et en détruisant le mobilier[5]. C'est également la musique du générique de fin.
1991 : Quoi de neuf, Bob ? (What About Bob ?) de Frank Oz : alors qu'une pluie battante tombe au dehors, Bob et la petite famille du Dr Marvin chantonnent joyeusement l'air tout en débarrassant la cuisine, tandis que Marvin voit d'un mauvais œil son patient rigoler avec sa femme et ses enfants.
1998 : Godzilla de Roland Emmerich : au début du film, le Dr Tatopoulos (Matthew Broderick), un baladeur sur les oreilles, fredonne la chanson tout en ramassant des vers dans le sol de Tchernobyl sous une pluie battante.
2005 : Robots de Chris Wedge et Carlos Saldanha : Fender entonne une parodie de la chanson avec « I'm Singing in the Oil » (« Chantons sous l'huile ») en reprenant la chorégraphie de Gene Kelly.
2005 : J'aurais voulu être un danseur d'Alain Berliner : on voit tout d'abord François Maréchal (Vincent Elbaz) découvrir dans le vidéo-club où il travaille la célèbre scène où Gene Kelly danse sous la pluie. François décide alors de devenir danseur de claquettes. Il ignore que trente ans plus tôt, son père Guy (Jean-Pierre Cassel), qu'il croit mort, fut ému aux larmes en découvrant la même scène dans un cinéma et est lui aussi devenu danseur de claquettes.
2018 : Hawaii 5-0 (entendue à la fin de l'épisode 3 de la saison 9).
2022 : Babylon de Damien Chazelle : On peut l'entendre plusieurs fois durant le film, la première fois chantée et chorégraphiée lors d'un tournage et, la deuxième fois, au cinéma à travers le visionnage du film Chantons sous la pluie (Singin' in the Rain) de Gene Kelly et Stanley Donen.
2005: reprise en version remixée du groupe britannique Mint Royale, reprise entre autres pour une publicité Volkswagen Golf[6].
Un des numéros les plus célèbres du duo comique britannique Morecambe and Wise était une reprise de la scène du film Chantons sous la pluie dans une reproduction fidèle du décor du film, Ernie Wise effectuant le numéro de danse tandis qu'Eric Morecambe interprétait le policier. Mais à la différence du film, il n'y avait pas de pluie battante, tout au plus de l'eau sortie d'un tuyau d'arrosage ou d'un seau vidé par une fenêtre. L'absence d'eau, due tout d'abord à des considérations purement matérielles (le sol du studio était jonché de câbles électriques), fut utilisée par le duo comme un ressort comique.
Une version disco de la chanson est enregistrée en 1977 par Sheila et B. Devotion[5],[7]. Elle est sortie en octobre de la même année en tant que deuxième single extrait de leur album du même nom. Elle rencontre le succès à l'international.
Contexte
Le producteur de Sheila, Claude Carrère, décide de l'orienter vers la musique disco pour relancer sa carrière. Après le succès du premier single avec les danseurs Black Devotion, Love Me Baby, Sheila sort une reprise disco de Singin' in the Rain en octobre 1977. Sur la pochette figure la mention « version intégrale », la chanson durant 7 minutes et 13 secondes elle a été coupée en deux parties, une sur chaque face. Sheila s'entoure des danseurs et chanteurs de B. Devotion entre 1977 et 1980[8].
Réception
Cette version rencontre le succès à travers l'Europe et l'Amérique du Nord, se classant notamment en tête des ventes en Belgique francophone, en France, en Roumanie et en Suisse romande et à la 11e place au Royaume-Uni. Il s'agit du plus grand succès commercial de Sheila dans le monde[9]. Au début de l'année 1978, elle est sortie sous le label Casablanca Records aux États-Unis, où elle devient également un succès dans les discothèques.
↑ abcde et fSylvain Siclier, « Avec « Singin’ in the Rain », d’Arthur Freed et Nacio Herb Brown, le bonheur en musique sous le parapluie », Le Monde, (lire en ligne)