Ayant notamment dit à la foule de ses partisans qu'il a rassemblés devant la Maison-Blanche le , parallèlement à la certification du vote par le Congrès, qu'ils devaient « marcher vers le Capitole », puis un peu plus tard « marcher sur le Capitole », afin d'« arrêter le vol » tout en leur enjoignant de « se battre comme des diables » pour « reprendre notre pays », Donald Trump est le seul président à être mis en accusation deux fois par la Chambre des représentants, après sa première procédure de destitution qui s'est déroulée de la fin de l'année 2019 au début de 2020.
Le procès en destitution devant le Sénat commence à partir du après le départ de Trump de la Maison-Blanche et l'investiture de Joe Biden et Kamala Harris, le . L'enjeu, inédit, est en fait d'empêcher l'ancien président de se présenter à n'importe quelle fonction fédérale et notamment celle de président des États-Unis en 2024. Donald Trump est finalement acquitté le 13 février suivant, 57 sénateurs ayant voté pour la culpabilité, et 43 contre, alors que 67 voix étaient nécessaires. C'est cependant la première fois qu'autant de sénateurs du même bord politique qu'un président en impeachment (sept républicains) le déclarent coupable. Pour le chef de la minorité républicaine Mitch McConnell, qui a voté « non coupable » pour des raisons de procédure avant de se livrer à une violente diatribe contre le président sortant en soulignant sa totale responsabilité dans les évènements du 6 janvier, c'est maintenant à la justice pénale des États-Unis de se saisir de ce cas et de juger Trump.
Lors de la campagne de 2016, Donald Trump n'avait jamais voulu dire qu'il aurait accepté les résultats, eût-il perdu[1],[2],[3]. Il déclarait même, en contradiction avec les chiffres officiels, qu'il avait « remporté le vote populaire, si on déduit les millions de personnes qui ont voté illégalement », alors que Hillary Clinton, l'adversaire qu'il avait battue par 306 voix des grands électeurs contre 232, l'avait devancé de près de 3 millions de voix[3].
Pour l'élection présidentielle de 2020, la pandémie de Covid-19 entraîne la mise en place massive du « vote par la poste » et par anticipation pour des millions d'Américains afin qu'ils évitent de se déplacer pour faire la queue devant les bureaux de vote le jour de l'élection. Dès le mois de , Donald Trump s'élève vigoureusement contre ces dispositions. Il explique : « Les votes par correspondance ne seront en aucune façon (zéro !) autre chose que substantiellement frauduleux. Cette élection sera truquée[4]. » Il multiplie les tweets comme « les États-Unis ne peuvent avoir de vote par la poste. Ce sera la plus grande élection truquée de l'histoire[4]. » Pourtant, de nombreuses études, comme celle du Brennan center for Justice(en) de la faculté de droit de l'université de New York, réfutent ces allégations, soulignant que les erreurs dans le vote par correspondance sont minimes (entre 0,000 3 et 0,002 5 %) compilant des dizaines d'études à ce sujet[5]. Mais Trump et ses partisans persistent jusqu'au jour de l'élection le , alors que plus de cent millions d'Américains choisissent cette solution[6]. Or, ceux qui adoptent ce choix sont très majoritairement les électeurs démocrates, poussés dans ce sens par leur parti, alors que les républicains engagent leurs électeurs à se rendre à l'urne le jour de l'élection[7].
Lors de la nuit de l'élection, Donald Trump déclare qu'il a gagné, dénonçant sans preuve des « votes illégaux »[8]. Comme le comptage des votes a démarré par les bulletins déposés le jour même dans l'urne, avant de se poursuivre par le dépouillement des votes par anticipation, le président monte directement au créneau le lendemain, : « La nuit dernière, j'étais solidement en tête, dans beaucoup d'états-clé, mais dans presque tous les cas, les Démocrates dirigent et contrôlent. Ensuite, petit à petit, mon avantage a commencé à disparaître comme par magie alors que des bulletins pourris sont arrivés par surprise pour être comptés. TRÈS ÉTRANGE ! », écrit-il dans un tweet immédiatement effacé par Twitter[9]. Il répétera de nombreuses fois au cours des deux mois suivants cette allégation selon laquelle son avance a disparu « par magie »[7].
Joe Biden est déclaré président élu le [10], par 306 voix de grands électeurs à 232, et plus de 7 millions de voix d'avance au niveau du vote populaire (51,4 % contre 46,9 %)[11]. Dès lors, Donald Trump qualifie constamment ce résultat de frauduleux, se concentrant principalement sur les États-clés où son adversaire l'a emporté et engageant une soixantaine de recours juridiques, jusqu'à la Cour suprême des États-Unis, lesquels sont presque tous rejetés[12].
Contre le déroulement du processus électoral, les responsables de l’équipe politique et les avocats de Trump défendent des thèses telles que l’existence d’une conspiration communiste internationale impliquant la Chine et le Venezuela, visant à faire élire Biden, le fait que les machines de vote électronique sont truquées et que de multiples fraudes ont été commises dans les bureaux de vote, mais les preuves font défaut[13],[14],[15],[16],[17].
Des pressions sont exercées sur les officiels républicains de ces États-clés (voir scandale Trump-Raffensperger)[18], notamment en vue de l'officialisation du résultat de l'élection par le collège électoral le . À cause de ces allégations accréditées, et constamment répétées[19], par l'écosystème médiatique qui le soutient, des membres de son gouvernement, de nombreux républicains de la Chambre des représentants, quelques sénateurs et des dizaines de millions d'Américains croient que l'élection a été truquée et volée à Trump[20]. Cette croyance est appuyée par les tweets présidentiels qui reprennent quasi quotidiennement les mots « rigged » (« truqué/trafiqué ») et « fraud » à l'attention de ses 88 millions d'abonnés[21]. Elle transparaît également à travers le slogan « Stop the steal »[22]. Aucune preuve n'étaye pourtant ces allégations, comme le souligne notamment après enquête le ministre de la justiceBill Barr, rapidement renvoyé de son poste par Donald Trump[23],[24]. De même, Christopher Krebs, directeur de l’agence gouvernementale chargée de la sécurité des élections (CISA), et qui a souligné que celle du « était la plus sûre de l'histoire des États-Unis », est lui aussi directement limogé par Trump[25].
Dès le mois de décembre, Donald Trump cible la date du pour y organiser un rassemblement massif de ses partisans à Washington, afin de protester contre le résultat de l'élection alors que le Congrès est réuni ce jour-là au Capitole pour certifier les votes du collège électoral[26],[27]. Il rallie ses partisans par milliers via son compte Twitter : « soyez là, ce sera sauvage ! »[28].
Le en début d'après-midi, dans son discours devant la Maison-Blanche, il s'adresse à la foule de ses partisans venus de tout le pays, faisant notamment pression sur son vice-présidentMike Pence, également président du Sénat, pour « qu'il fasse la bonne chose », c'est-à-dire rejeter la victoire de Biden alors qu'il ne dispose pas du pouvoir législatif pour ce faire. Il appelle ses partisans à « arrêter le vol » et à « marcher vers le Capitole »[29],[30],[31],[32], de « façon pacifique et patriotique » (le mot pacifique n'étant prononcé qu'une seule fois en une heure de discours[33]), tout en leur demandant de « se battre de toutes leurs forces » (« fight like hell »), en précisant : « Vous ne reprendrez jamais notre pays avec faiblesse. Vous devez montrer de la force et vous devez être forts »[34],[35],[36].
Une foule de partisans de Trump part alors à l'assaut et entre de force dans le bâtiment[37]. Plusieurs bâtiments du complexe sont évacués tandis que les émeutiers se livrent à des saccages et à des pillages[38],[39]. Quatre émeutiers perdent la vie et un policier est tué[40]. À travers une note laissée par Jacob Chansley sur l'estrade du Sénat à l'attention de Mike Pence (« Ce n’est qu’une question de temps, la justice arrive ») et de nombreuses images montrant des émeutiers transportant des menottes flexibles, le parquet fédéral américain souligne que de nombreux partisans de Trump sont entrés dans le Capitole avec pour dessein « de capturer et d'assassiner des élus du gouvernement des États-Unis »[41].
Interrompue durant plusieurs heures en raison de cet assaut, qualifié de tentative de coup d'État[42], de putsch[43], d'insurrection[44], de sédition ou de terrorisme intérieur[45],[46],[47], la session reprend dans la nuit et débouche sur la certification des résultats par Mike Pence (que les émeutiers ont promis de « pendre »[48]), officialisant la victoire de Biden[49].
Procédure
Déclenchement et débuts
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Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, transmet l'acte d'accusation, qui est lu devant le Sénat le par neuf représentants démocrates de la Chambre désignés par Pelosi et faisant office de « procureurs »[59],[60]. Les débats auront lieu alors que Donald Trump a quitté ses fonctions, après l'investiture de Joe Biden et Kamala Harris, respectivement à la présidence et à la vice-présidence des États-Unis, qui a eu lieu le [61]. Dans un Sénat comportant après les élections de 2020 50 républicains et 50 démocrates, avec l'avantage à ces derniers compte-tenu de la position de Kamala Harris comme présidente de l'institution, « destituer » Donald Trump requiert deux tiers des votes des sénateurs, soit précisément ceux de 17 républicains si les démocrates sont unanimes[61]. Trump n'ayant pas été destitué alors qu'il occupait encore la présidence, tout l'enjeu de cette procédure devient un « référendum », pour ou contre le fait qu'il soit en mesure de se présenter à n'importe quelle fonction fédérale et plus particulièrement aux élections présidentielles de 2024. Si le Sénat prononce l'impeachment de Trump, il faudra ensuite, pour lui interdire de se présenter aux élections, obtenir une majorité simple, ce que sont en mesure de faire les démocrates[61]. Avant de devenir celui de la minorité, Mitch McConnell, chef de la majorité républicaine au Sénat, souligne le que les émeutiers qui ont pris d'assaut le Capitole étaient « abreuvés de mensonges » et « incités par Trump et d'autres personnes importantes ». Le personnage le plus puissant du camp républicain réserve ainsi sa décision de voter la destitution[62]. Il demande également un délai d'au moins deux semaines afin que Trump ait le temps de « préparer sa défense »[63]. Sur la chaîne historiquement pro-Trump Fox News, le sénateur Mitt Romney considère qu'en raison à la fois de l'appel téléphonique de Trump à Raffensperger et de son rôle dans la prise d'assaut du Capitole, il est important que Trump réponde de ses actes [64]. L'ouverture du procès au Sénat est fixée au [60].
Le 26 janvier, les Républicains lancent au Sénat un vote sur l'inconstitutionnalité de cette procédure d'impeachment, arguant qu'on ne peut pas destituer un président qui n'est plus en fonction. Ils demandent donc son abandon et sont 45 à voter en ce sens, en minorité face à 55 voix en faveur de la continuation ; cette démarche montre néanmoins une tendance avant le « procès », qui laisse peu de chances de voir les voix de 17 Républicains se joindre à celles des Démocrates pour voter la destitution[66].
À quelques jours du procès au Sénat, plusieurs avocats, dont ceux qui devaient prendre la tête son équipe de défense (Butch Bowers et Deborah Barbier) renoncent à le faire. Ils démissionnent en raison de désaccords avec le président sortant. Selon les médias américains, celui-ci aurait souhaité qu'ils continent à plaider la « fraude massive » lors des élections présidentielles, alors que l'équipe d'avocats démissionnaires, refusant de s'aventurer sur ce terrain, voulait se concentrer sur la question de la légalité de cette procédure d'impeachment d'un président qui n'est plus en fonction[67]. La défense personnelle de l'ancien président républicain est finalement représentée par les avocats Bruce L. Castor, Jr., ancien procureur général de Pennsylvanie et David Schoen, assistés par Michael T. van der Veen et William J. Brennan[68]. La défense parlementaire de Donald Trump est quant à elle assurée par les représentants républicains Matt Gaetz, Mike Johnson, Jim Jordan, Andy Biggs, Elise Stefanik et Lee Zeldin.
Le 2 février, sont déposés au Sénat les « briefs » des neuf représentants démocrates chargés de la procédure de destitution, et ceux des avocats défenseurs de Trump. Le camp voulant l'impeachment détaille tout ce qui a mené à l'assaut du 6 janvier à partir du refus de Trump de reconnaître sa défaite début novembre, abordant également la façon dont il a rallié ses partisans pour qu'ils viennent en masse à Washington, et son comportement durant l'assaut. On y lit : « Si provoquer une révolte insurrectionnelle contre une session du Congrès après avoir perdu une élection n'est pas une infraction menant à la destitution, il est difficile d'imaginer ce que cela pourrait être »[69]. Les défenseurs de Trump invoquent l'inconstitutionnalité d'un procès en destitution d'un président qui n'est plus en fonction, et s'appuient sur le premier amendement de la Constitution traitant de la « liberté d'expression » (freedom of speech) estimant que les tweets du président et ses propos lors de son discours du 6 janvier en relèvent pleinement et ne sont donc pas répréhensibles. Ils justifient son action en écrivant qu'il « pensait qu'il avait obtenu une victoire écrasante, et qu'il était donc dans ses droits du premier amendement d'exprimer sa conviction que les résultats des élections étaient suspects »[70]. Sur la question de l'inconstitutionnalité, les « procureurs » démocrates arguent que la procédure a été lancée le 13 janvier, alors que Trump était encore en fonction, et concernant le premier amendement, ils soulignent : « qu'il a peu de sens si le président peut provoquer des actions criminelles alors qu'il a perdu dans les urnes »[69].
Première journée
Le procès en destitution de l'ancien président Donald Trump devant le Sénat commence le : la journée est consacrée à un débat sur la constitutionnalité du procès, les « procureurs » démocrates s'appuyant notamment sur une vidéo mettant en parallèle le discours de Trump le 6 janvier ainsi que ses tweets, et l'assaut violent se déroulant concomitamment au Capitole et fustigeant « l'exception de janvier » qui voudrait qu'un président n'ait pas à répondre de ses actes lors des derniers jours de son mandat. Les avocats de Trump prennent le contrepied et insistent sur le fait qu'on ne peut pas juger un chef de l'exécutif qui a quitté son poste[71]. Les débats débouchent sur un vote où 56 sénateurs contre 44 votent pour la poursuite du procès (cinquante démocrates unanimes et six républicains), jugeant que celui-ci, est conforme à la Constitution[72]. Le représentant Jamie Raskin, procureur en chef démocrate, déclare que le procès s'appuie sur des « faits concrets et solides ». Alors que les démocrates rappellent les mois d'allégations fallacieuses et de théories du complot qui ont mené à l'assaut du 6 janvier, les défenseurs de Trump évitent de s'aventurer sur ce terrain, préférant insister sur le fait que destituer Trump « priverait ses millions d'électeurs de leurs droits »[73],[74]. La tendance reste la même : en l'état, il parait peu probable que 17 sénateurs républicains se joignent aux démocrates pour voter la destitution[71].
Deuxième et troisième journées
Les procureurs démocrates développent leurs arguments lors des deuxième et troisième journées de procès entièrement consacrées à l'accusation, notamment à l'aide de vidéos encore inédites issues des caméras de surveillance du Capitole[75]. Détaillant à l'aide de preuves sous forme de tweets et discours du président remontant au printemps 2020, ils expliquent la façon dont il a propagé son « gros mensonge »[76], expliquant qu'il ne pouvait perdre que si les élections étaient truquées[76], dès avant le vote du 3 novembre. « Tout comme pour faire un feu, on ne commence pas par les flammes. Donald Trump, pendant des mois et des mois, a assemblé l’amadou, le petit bois, jeté des bûches pour faire croire à ses partisans que le seul moyen de perdre était de lui voler la victoire. Ainsi, s’il perdait l’élection, le président Trump était prêt à allumer l’allumette », explique le représentant californien Eric Swalwell[75]. Selon l'accusation, se retrouvant à cours d'options « non violentes » après l'échec de ses recours en justice et de ses pressions sur les officiels républicains responsables des élections dans leurs États, il a convié ses partisans à venir en masse à Washington. Une vidéo met ainsi en parallèle son discours du 6 janvier appelant ses partisans à « se battre comme des diables », et la réaction simultanée dans la foule à coups de « Prenons le Capitole !»[77]. La représentante de Pennsylvanie Madeleine Dean note que durant un discours de 11 000 mots et de plus de 70 minutes, Donald Trump n'a prononcé qu'une seule fois le mot « pacifiquement (peacefully) » et vingt fois le mot « combattre (fight) »[78].
Plus grave encore selon Stacey Plaskett, il a mis une cible sur le dos de Mike Pence et de Nancy Pelosi[76]. Informés en direct du refus du vice-président de faire ce que lui demandait Trump, bloquer le processus de certification, un point sur lequel il avait insisté dans son discours, les émeutiers sont partis à sa recherche à l'intérieur du capitole pour le pendre[75]. Il en a été de même pour une des cibles favorites de Donald Trump, la présidente démocrate de la chambre des représentans et co-présidente de la session de certification au Congrès[77]. Par ailleurs, durant plusieurs heures, le président n'a rien fait pour tenter de arrêter l'assaut, malgré des appels de toutes parts. « Quand la violence a commencé, il n'a jamais dit la seule chose que tout le monde autour de lui le priait de prononcer : « arrêtez cette attaque » », souligne le représentant du Texas Joaquin Castro[76]. Pour les neuf responsables de l'accusation, Donald Trump a été « l'incitateur en chef » des violents évènements du 6 janvier 2021[75],[76].
Les procureurs démocrates en terminent avec leurs arguments le jeudi 11 février. Retraçant ses accointances avec les groupes d'extrême-droite armés depuis le début de son mandat en citant notamment l'exemple de la manifestation de Charlottesville en 2017[79], le leader de l'accusation Jamie Raskin (qui cite les paroles de Voltaire : « ceux qui peuvent vous faire croire en des absurdités pourront vous faire commettre des atrocités »[79]) et ses huit collègues avancent que Trump a toujours appelé à la violence et que l'assaut du 6 janvier n'est que la conséquence hautement prévisible de son comportement[80]. Ils disent donc que le destituer, c'est « protéger la démocratie »[79]. Les deux journées où ils se sont succédé au micro étaient pour eux une tentative de « relier les points » entre le président et l'émeute du Capitole, estimant qu'il en est le seul responsable et qu'il n'a rien fait pour la arrêter le jour où elle a eu lieu[80]. Le représentant du Colorado Joe Neguse conclut sa présentation en s'adressant aux Sénateurs « Nous vous demandons humblement de condamner le Président Trump pour des faits dont il est massivement coupable. Parce que si vous le ne faites pas, si nous prétendons que rien ne s'est jamais passé, ou pire, si nous laissons cela sans réponse, qui peut dire que ça n'arrivera pas à nouveau ? »[80]. Il n'en reste pas moins qu'il n'y a pas la moindre tendance qui verrait suffisamment de républicains se joindre aux démocrates pour voter la destitution[80].
Quatrième journée
L'équipe de défense de Donald Trump n'utilise que trois heures sur les seize allouées au départ pour plaider le 12 février[81]. Ils prennent le contre-pied des arguments de la partie adverse. Pour l'avocat Bruce Castor, « il n'y a pas eu insurrection » et les mots du président le 6 janvier « n'ont pas pu inciter à la violence au Capitole »[81]. Ils dénoncent un « procès politique »[82] et affirment que l'assaut sur le Capitole n'est l'œuvre que d'un « petit groupe radical » qui aurait pris en otage une manifestation pacifique[82]. « Le discours du 6 janvier n’a pas provoqué les émeutes. Le président n’a pas provoqué les émeutes. Il n’a ni explicitement ni implicitement encouragé le recours à la violence ou à des actions anarchiques », dit encore Bruce Castor[82]. Pour expliquer la portée du mot « fight » répété vingt fois par Trump lors de son discours, ils diffusent deux fois un montage vidéo où l'on voit de nombreuses personnalités démocrates utiliser ce même mot à l'envi, ainsi qu'une autre vidéo, compilation des nombreuses fois où Trump dans ses discours a rappelé qu'il était du côté « de la loi et de l'ordre » et encore des images des émeutes Black Lives Matter à l'été 2020 soutenues selon eux par les démocrates[83] . L'avocat Michael van der Veen insiste de son côté sur le fait que le président a prononcé les mots « pacifiquement, pour faire entendre votre voix » quand il a demandé à ses partisans de marcher vers le capitole[83]. L'équipe d'avocats considère que tous les propos de Trump entrent largement dans le cadre du premier amendement de la constitution, c'est-à-dire le freedom of speech (liberté d'expression) en aucun cas répréhensible. Elle dit également ce qu'ont signifié 44 sénateurs républicains dans un vote préalable : que ce procès en destitution est inconstitutionnel. « il s'agit ici d'annuler le vote pour Trump de 75 millions de personnes. Ce procès demande à la culture d'effacement constitutionnel (constitutional cancel culture) de prendre le dessus »[84]. Il s'aventurent également sur le terrain des allégations de fraude concernant la Géorgie. Gabriel Sterling, l'un des responsables des élections dans cet État, tweete en temps réel : « de façon choquante, la désinformation continue »[85].
La journée s'achève sur une série de quatre heures de question-réponses adressés par les Sénateurs aux deux parties. Selon que les questions émanent d'un républicain ou d'un démocrate, la tendance reste nette entre ceux qui vont voter la destitution et ceux qui se prononceront pour l'acquittement[82].
Cinquième journée
Le samedi 13 février, cinquième et dernière journée du procès, se révèle riche en rebondissements alors que certains démocrates sont arrivés au Sénat ce matin-là en disant qu'ils ne se sentaient pas nécessaires[86].
Les deux parties disposent de deux heures chacune pour clore leurs arguments et le vote des sénateurs aurait pu avoir lieu dans la foulée.
Le matin, Jamie Raskin, « Lead House Impeachment Manager » (« procureur général ») commence par rappeler la déclaration faite le par Liz Cheney : « Le 6 janvier 2021, une foule violente a attaqué le Capitole des États-Unis pour entraver le processus de notre démocratie et arrêter le décompte des votes des élections présidentielles. Cette insurrection a causé des blessures, des morts et des destructions dans l'espace le plus sacré de notre République. Le président des États-Unis a convoqué cette foule, a rassemblé la foule et a allumé la flamme de cette attaque. Tout ce qui a suivi était de son fait. Rien de tout cela ne serait arrivé sans le président. Le président aurait pu intervenir immédiatement et avec force pour faire cesser la violence. Il ne l'a pas fait. Il n'y a jamais eu de plus grande trahison par un président des États-Unis de sa fonction et de son serment à la Constitution. Je voterai pour mettre le président en accusation »[87],[88],[89],[90],[91].
Raskin continue avec les propos tenus par le représentant républicain Anthony E. Gonzalez le : « Les gens qui ont pris d'assaut le Capitole ont tué un policier. Cinq personnes sont mortes. Le Capitole assiégé. Nous implorons le président d'aider, de se lever, d'aider à défendre le Capitole des États-Unis et le Congrès des États-Unis, qui était attaqué. Nous le supplions et il n'a pas bougé (he was nowhere to be found) »[92].
Enfin, dans un premier coup de théâtre, Jaimie Raskin rapporte la déclaration faite la veille par la représentante républicaine de l'État de WashingtonJaime Herrera Beutler. Elle explique ainsi que le chef de la minorité républicaine à la chambre Kevin McCarthy a appelé Donald Trump frénétiquement durant l'assaut[93]. Dans cet appel téléphonique, McCarthy a demandé à Trump « d'annuler publiquement et avec force l'émeute »[93],[94]. Trump a répondu en disant que c'était Antifa, et non ses partisans, qui était responsable. Quand McCarthy a dit que ce n'était pas vrai, Trump a été cassant : « Eh bien, Kevin, je suppose que ces gens sont plus contrariés par l'élection que toi »[93],[94].
Raskin demande que Herrera Beutler soit entendue comme témoin, la déclaration de cette dernière bouleversant ainsi le cours du procès, « transformant ce qui semblait être un fait accompli en un défilé de témoins qui pourrait durer des semaines et aboutir à la première condamnation d'un président américain »[95]. « Il va sans dire qu'il s'agit là d'une preuve supplémentaire essentielle confirmant les accusations et le manquement délibéré du président à son devoir », déclare Jamie Raskin lors de la présentation de la motion visant à appeler Herrera Beutler comme témoin[95],[94].
Le Sénat vote en un premier temps par 54 voix contre 46 pour procéder à l'audition de témoins mais, dans un nouveau coup de théâtre, le sénateur Lindsey Graham change son vote quelques minutes après, en menaçant sur Twitter : « Si vous voulez un délai, il sera long, avec beaucoup, beaucoup de témoins »[96],[97] : le Sénat vote donc finalement à 55 voix contre 45 pour procéder à l'audition de témoins, prolongeant ainsi un procès qui semblait devoir se terminer rapidement par l'acquittement de Trump[95].
L'après-midi, dans un troisième coup de théâtre, face à la menace de l'avocat de Trump Michael van der Veen d'appeler une centaine de ses propres témoins et de citer Nancy Pelosi et Kamala Harris à comparaître comme témoins en personne et pas par visioconférence[98],[99],[86], Jamie Raskin et les responsables de la mise en accusation renoncent à leur demande d'entendre le témoignage de la députée et acceptent de se contenter de lire sa déclaration au procès-verbal, permettant ainsi aux procédures de se poursuivre comme prévu[94],[100], probablement pour répondre au souhait du président Joe Biden de voir le procès se conclure rapidement afin que « l'attention du pays (et du Congrès) puisse se porter à nouveau sur les efforts du président dans la lutte contre la pandémie de Covid-19 et que le Sénat puisse se concentrer sur la confirmation des membres de son cabinet »[101],[102].
Le chef de la minorité républicaine Mitch McConnell qui a voté « non coupable », en explique les raisons : il considère que ce n'est pas le rôle du Sénat de destituer un « simple citoyen »[107]. Mais il se livre à une charge violente contre Donald Trump, le jugeant pleinement responsable du déroulement des évènements, de son mensonge répété quotidiennement sur la fraude et le fait qu'on lui a « volé l'élection », à son incitation à l'assaut le 6 janvier : « Il ne fait aucun doute - aucun - que le président Trump est concrètement et moralement responsable d'avoir provoqué les événements de la journée »[107],[108],[109],[110],[111]. Il ajoute que durant l'assaut, Trump « a manqué à son devoir. Il n'a pas fait son travail. Il n'a pas pris les mesures nécessaires pour que la loi fédérale et l'ordre soient restaurés. Non, à la place, il a regardé la télévision, joyeusement, joyeusement, alors que le chaos se faisait jour »[107]. Mitch McConnell indique que c'est à la justice des États-Unis de se saisir de ce cas et de condamner Donald Trump[107] : il souligne que d'autres recours existent contre l'ancien président, qui ne bénéficie d'aucune immunité et peut donc être poursuivi au criminel en tant que citoyen ordinaire[108],[109],[110]. « Nous avons un système de justice pénale dans ce pays. Nous avons un système de justice civile. Et les anciens présidents ne sont pas à l'abri d'être tenus responsables par l'un ou par l'autre »[110]. « Le président Trump est toujours responsable de tout ce qu'il a fait pendant son mandat. Il ne s'en est pas encore tiré »[111].
Procès-verbal de la Chambre des représentants des États-Unis.
Réponse de la Chambre des représentants à Donald Trump.
À la suite du verdict d'acquittement, l'ancien président Donald Trump déclare, dans un communiqué : « Notre mouvement magnifique, historique et patriotique, Make America Great Again, ne fait que commencer. Dans les mois à venir, j'aurai beaucoup de choses à partager avec vous et je suis impatient de continuer notre incroyable aventure pour la grandeur du pays »[112].
Dans la foulée de l’acquittement de Donald Trump, de nombreux parlementaires souhaitent qu'il puisse être tenu responsable des évènements du 6 janvier. Dans les deux camps, l'idée d'une commission d'enquête bipartisane, sur le modèle de celle qui fut créée pour enquêter sur les attentats du 11 septembre 2001 prend de l'importance[113].
Soutien de l'ancien président, le sénateur républicain Lindsey Graham s'exprime ainsi : « Nous avons besoin d'une commission « 11/09 » pour comprendre ce qui s'est passé et nous assurer que cela n'arrivera jamais plus, et je veux que l'on soit certain que le Capitole sera mieux défendu la prochaine fois »[113].
La représentante Madeleine Dean qui faisait partie des neuf procureurs démocrates lors du procès en destitution, ajoute qu'il doit s'agir « d'une commission impartiale, qui ne sera pas guidée par la politique, et sera constituée de gens qui se tiennent debout avec le courage de leurs convictions »[113].
Animés par diverses motivations, comme le fait de ne pas s'aliéner l'importante base électorale trumpienne dans leurs circonscriptions respectives, de nombreux parlementaires républicains se rangent derrière le président sortant, malgré tous les évènements liés à la contestation des résultats des élections culminant dans l'assaut du 6 janvier[114]. L'influent Lindsey Graham dit ainsi sur Fox News que Trump reste « la force la plus puissante du Parti républicain. Le mouvement Trump est en pleine forme. »[114]. De son côté, Donald Trump s'attaque à Mitch McConnell, appelant les républicains à se retourner contre lui. « Mitch est un politicien renfrogné, maussade, qui ne sourit jamais et si les sénateurs républicains restent avec lui, ils ne gagneront plus. Le Parti républicain ne pourra plus jamais être respecté ou fort avec des dirigeants politiques comme Mitch McConnell aux commandes »[114]. Il s'attaque aussi à sa « crédibilité sur la Chine », alléguant que son épouse Elaine Chao originaire de Taiwan et qui fut sa ministre des transports avant de démissionner à la lumière de l'assaut du 6 janvier aurait à travers sa famille des « intérêts commerciaux chinois considérables »[114],
Notes et références
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↑(en) Philip Rucker, Josh Dawsey, Shane Harris et Ashley Parker, « Aides weigh resignations, removal options as Trump rages against perceived betrayals », The Washington Post, (lire en ligne).
↑(en) Lauren Gambino, « Stage set for impeachment after Pence dismisses House call to invoke 25th amendment », The Guardian, (lire en ligne).
↑Adrien Jaulmes, « Mike Pence refuse d'invoquer le 25e amendement contre Donald Trump », Le Figaro, (lire en ligne).
↑(en) Nicholas Fandos, « The House impeaches Trump for ‘incitement of insurrection,’ setting up a Senate trial. », The New York Times, (lire en ligne).
Animatie zonsverduisteringop 11 augustus 1999 De totale zonsverduistering van 11 augustus 1999 trok veel over land en was achtereenvolgens te zien in deze 17 landen: het Verenigd Koninkrijk, Frankrijk, België, Luxemburg, Duitsland, Oostenrijk, Slovenië, Hongarije, Servië, Roemenië, Bulgarije, Turkije, Syrië, Irak, Iran, Pakistan en India.[1][2] Lengte Maximum Het punt met maximale totaliteit lag in Roemenië, vlak bij de stad Râmnicu Vâlcea, en duurde 2m22,9s. Limieten ...
Taiwanese computer and electronics company Not to be confused with APUS Group, ASOS (retailer), Asos, or Esus. ASUSTeK Computer Inc.Headquarters of ASUS in TaipeiNative name華碩電腦股份有限公司Romanized nameHuáshuò Diànnǎo Gǔfèn Yǒuxiàn GōngsīTypePublicTraded asTWSE: 2357IndustryComputer hardwareElectronicsNetworking hardwareFoundedApril 2, 1989; 34 years ago (1989-04-02)FoundersTed HsuM. T. LiaoWayne TsiahT. H. TungLuca D. M.HeadquartersBeitou District, ...
As referências deste artigo necessitam de formatação. Por favor, utilize fontes apropriadas contendo título, autor e data para que o verbete permaneça verificável. (Julho de 2022) Esta página cita fontes, mas que não cobrem todo o conteúdo. Ajude a inserir referências. Conteúdo não verificável pode ser removido.—Encontre fontes: ABW • CAPES • Google (N • L • A) (Julho de 2022) Copa dos Campeões do Norte de 1966 Da...
Achille van Acker Primer ministro de Bélgica 12 de febrero de 1945-13 de marzo de 1946Monarca Leopoldo IIICarlos (regente)Predecesor Hubert PierlotSucesor Paul-Henri Spaak 31 de marzo de 1946-3 de agosto de 1946Monarca Leopoldo IIICarlos (regente)Predecesor Paul-Henri SpaakSucesor Camille Huysmans 23 de abril de 1954-26 de junio de 1958Monarca BalduinoPredecesor Jean Van HoutteSucesor Gaston Eyskens Información personalNombre en neerlandés Achille Honoré Van Acker Apodo Achiel Nacimiento ...
7223 ДолгорукийВідкриттяВідкривач Журавльова Людмила Василівна,Карачкіна Людмила ГеоргіївнаМісце відкриття КрАОДата відкриття 14 жовтня 1982ПозначенняНазвана на честь Юрій ДолгорукийТимчасові позначення 1982 TF2 1978 NW7 1978 PG1Категорія малої планети Астероїд головного поясуО...
Cooperación Híbrida Global (Asociación de tecnologías híbridas, anteriormente llamado Advanced Hybrid System 2 o AHS2) es una asociación que desarrolla tecnologías para vehículos híbridos. Esta se conforma por General Motors, Daimler, Chrysler LLC y BMW, la cual se unió en 2005. Esta organización utiliza tecnologías de 2 o 3 engranajes planetarios en una transmisión automática: una, por parte del motor de combustión interna, es el (entrada dividida) conectado con un segundo (sa...
Pour un article plus général, voir Motion de censure. En droit constitutionnel français, la motion de censure est le principal moyen dont dispose le Parlement pour montrer sa désapprobation envers la politique du gouvernement et le forcer à démissionner. Assemblée nationale Hémicycle de l’Assemblée nationale en 2010. Troisième République Durant la Troisième et la Quatrième République, le gouvernement pouvait être renversé facilement du fait des conditions relativement souple...
Juozas UrbšysMinister of Foreign Affairs of LithuaniaIn office5 December 1938 – 16 June 1940PresidentAntanas SmetonaPrime MinisterVladas MironasJonas ČerniusAntanas MerkysPreceded byStasys LozoraitisSucceeded byStasys Lozoraitis(as Chief of Diplomacy) Personal detailsBorn(1896-02-29)29 February 1896Šeteniai, Kėdainiai District, Russian Empire (now Lithuania)Died30 April 1991(1991-04-30) (aged 95)Kaunas, LithuaniaResting placePetrašiūnai Cemetery, KaunasCitizenshipLithuan...
Fictional character in DC Comics This article is about the comic book character. For the musician, see Bat for Lashes. Bat LashCover to Bat Lash #3 (Feb./Mar. 1969), art by Nick Cardy.Publication informationPublisherDC ComicsFirst appearanceShowcase #76 (August 1968)Created byJoe OrlandoCarmine InfantinoSheldon MayerSergio AragonésIn-story informationFull nameBartholomew Aloysius LashTeam affiliationsRough BunchBlack Lantern CorpsJustice RidersAbilitiesGreat marksmanBat Lash Series publicati...
Alex Da SilvaBorn (1968-03-27) March 27, 1968 (age 55)Rio de Janeiro, BrazilOccupationChoreographer Alex Da Silva is a Brazilian dancer and choreographer, specializing in Salsa dancing. Da Silva is also known for being a recurring guest choreographer on the Fox TV show So You Think You Can Dance.[1] Biography Da Silva was born March 27, 1968, in Rio de Janeiro, Brazil.[2] He discovered Salsa dancing at the age of 20.[3] He is credited with contributing to the LA-s...
Sunworld International Airways IATA ICAO Callsign JK SWI Sunworld Founded1981Commenced operations1983Ceased operations1988Fleet size13HeadquartersLas Vegas, Nevada Sunworld International Airways was a small, all-jet airline that operated in the western USA from 1983 until liquidated in 1988. Towards the end of operations it was known as Sunworld Airlines. History Sunworld International Airways (not to be confused with Sunworld International Airlines) was founded by ex-managers of Bonanza Air ...
Category 1 Pacific hurricane in 2011 Hurricane Beatriz Beatriz shortly after peak intensity while brushing the coast of Mexico on June 21Meteorological historyFormedJune 19, 2011DissipatedJune 22, 2011Category 1 hurricane1-minute sustained (SSHWS/NWS)Highest winds90 mph (150 km/h)Lowest pressure977 mbar (hPa); 28.85 inHgOverall effectsFatalities4DamageNoneAreas affectedSouthwestern MexicoIBTrACSPart of the 2011 Pacific hurricane season Hurricane Beatriz was a Category...
1997 live album by Toshiko AkiyoshiToshiko Akiyoshi Trio - Live at Blue Note Tokyo '97Live album by Toshiko AkiyoshiReleased1997Recorded22, 23, 24 September 1997VenueBlue Note TokyoGenreJazzLength61:42LabelNippon Crown RecordsToshiko Akiyoshi chronology Time Stream: Toshiko Plays Toshiko(1996) Toshiko Akiyoshi Trio - Live at Blue Note Tokyo '97(1997) Sketches of Japan(1999) Toshiko Akiyoshi Trio featuring Motohiko Hino - Live at Blue Note Tokyo '97 is a jazz trio album recorded by pia...
Bloco do China Fundação 25 de agosto de 1971 (52 anos) Cores Vermelho e branco[1] Símbolo Chinês[1] Bairro Parque Centenário Presidente Maria da Paz Jesus do Nascimento[1] O Bloco do China é um bloco de enredo da cidade de Duque de Caxias, no estado do Rio de Janeiro.[2] O bloco tem sua sede administrativa, quadra de ensaios, barracão e ateliê na rua Francisca Tomé, no bairro Centenário. No auge de sua fama, o bloco ensaiava na quadra do Colégio Estadual Senhor do Bonfim, ...
Australia international rugby league footballer Ben HannantPersonal informationFull nameBenjamin HannantBorn (1984-12-31) 31 December 1984 (age 38)Burleigh Heads, Queensland, AustraliaPlaying informationHeight184 cm (6 ft 0 in)Weight106 kg (16 st 10 lb)PositionProp Club Years Team Pld T G FG P 2005 Sydney Roosters 8 0 0 0 0 2006–08 Brisbane Broncos 70 5 0 0 20 2009–10 Canterbury Bulldogs 37 3 0 0 12 2011–14 Brisbane Broncos 78 7 0 0 28 2015–16 N...
Indian music director and singer (born 1960) Anu MalikMalik in 2016BornAnwar Sardar Malik (1960-11-02) 2 November 1960 (age 63)[1]Mumbai, Maharashtra, IndiaNationalityIndianOther namesAnnu Malik (1978–1992)SpouseAnju MalikChildrenAnmol Malik (daughter)[2]Ada Malik (daughter)Parent(s)Sardar Malik (father) Bilqis (mother)Musical careerGenresDisco, pop music, rock music, BollywoodOccupation(s)SingerComposerMusic directorMusic arrangerInstrument(s)Tabla, dholak, el...
2013 single by The WombatsYour Body Is a WeaponSingle by The Wombatsfrom the album Glitterbug Released 2 October 2013 3 December 2013Recorded2013GenreIndie rockLength3:59Label14th Floor RecordsSongwriter(s)Dan Haggis, Tord Øverland Knudsen, Matthew MurphyThe Wombats singles chronology 1996 (2011) Your Body Is a Weapon (2013) Greek Tragedy (2015) Your Body Is a Weapon is a song by English indie rock band The Wombats. The single was released in the United Kingdom on 2 October 2013[1] a...