Dans le quart nord-ouest du département de la Dordogne, en Ribéracois, la commune de Saint-Martin-de-Ribérac était incluse jusqu'en 2019 dans l'unité urbaine de Ribérac[1] mais ne l'est plus dans sa version 2020[2]. C'est une commune rurale[3] qui fait partie de l'aire d'attraction de Ribérac[4], zonage d’étude défini par l'Insee, qui a remplacé en 2020 l'aire urbaine de Ribérac qui incluait la commune. Son territoire est arrosé par le Ribéraguet et bordé à l'est par la Peychay.
En rive droite du Ribéraguet, le bourg de Saint-Martin-de-Ribérac, traversé par la route départementale (RD) 709, se situe, en distances orthodromiques, deux kilomètres et demi au sud-est du centre-ville de Ribérac et seize kilomètres au nord-ouest de Saint-Astier.
Le territoire communal est traversé à l'ouest par la RD 13 et très brièvement au sud par la RD 43.
Communes limitrophes
Saint-Martin-de-Ribérac est limitrophe de six autres communes dont Saint-Méard-de-Drône au nord-est sur environ 500 mètres.
Les limites communales de Saint-Martin-de-Ribérac et celles de ses communes adjacentes.
Situé sur la plaque nord du Bassin aquitain et bordé à son extrémité nord-est par une frange du Massif central, le département de la Dordogne présente une grande diversité géologique. Les terrains sont disposés en profondeur en strates régulières, témoins d'une sédimentation sur cette ancienne plate-forme marine. Le département peut ainsi être découpé sur le plan géologique en quatre gradins différenciés selon leur âge géologique. Saint-Martin-de-Ribérac est située dans le troisième gradin à partir du nord-est, un plateau formé de calcaires hétérogènes du Crétacé[5].
Les couches affleurantes sur le territoire communal sont constituées de formations superficielles du Quaternaire et de roches sédimentaires datant pour certaines du Cénozoïque, et pour d'autres du Mésozoïque. La formation la plus ancienne, notée c5c, date du Campanien 3, une alternance de marnes à glauconie et de calcaires crayo-marneux jaunâtres. La formation la plus récente, notée CFvs, fait partie des formations superficielles de type colluvions carbonatées de vallons secs : sable limoneux à débris calcaires et argile sableuse à débris. Le descriptif de ces couches est détaillé dans les feuilles « no 757 - Ribérac » et « no 758 - Périgueux (ouest) » de la carte géologique au 1/50 000 de la France métropolitaine[6],[7] et leurs notices associées[8],[9].
Formation de Boisbreteau moy. et formation de la Garde : sables feldspathiques à graviers et galets passant vers le sommet à des argiles sableuses (Rupélien inf. continental)
Campanien 3 : alternance de marnes à glauconie et calcaires crayo-marneux jaunâtres (formations de Biron et de Coursac), présence localement de niveaux de calcaires gréseux fins ocre à Larrazetia et tempestites (formation de Journiac)
Le département de la Dordogne se présente comme un vaste plateau incliné du nord-est (491 m, à la forêt de Vieillecour dans le Nontronnais, à Saint-Pierre-de-Frugie) au sud-ouest (2 m à Lamothe-Montravel). L'altitude du territoire communal varie quant à elle entre 74 mètres[10] à l'extrême nord-est, là où la Peychay quitte la commune pour servir de limite entre celles de Ribérac et Saint-Méard-de-Drône, et 197[10] ou 198 mètres[11],[Note 1] est localisée au sud-est, entre les lieux-dits Veille Basse et Chauvignac[12].
La superficie cadastrale de la commune publiée par l'Insee, qui sert de référence dans toutes les statistiques, est de 16,38 km2[10],[17],[Note 3]. La superficie géographique, issue de la BD Topo, composante du Référentiel à grande échelle produit par l'IGN, est quant à elle de 16,42 km2[7].
La Peychay, d'une longueur totale de 10,55 km, prend sa source dans la commune de Segonzac et rejoint la Dronne en rive gauche à 60 mètres d'altitude, au sud-est du bourg de Villetoureix, en limite de Ribérac et Saint-Méard-de-Drône[22]. Elle borde la commune à l'est sur plus d'un kilomètre et demi, face à Saint-Pardoux-de-Drône et Saint-Méard-de-Drône.
Autre affluent de rive gauche de la Dronne, le Ribéraguet prend sa source dans le sud de la commune qu'il traverse en direction du nord sur près de quatre kilomètres et demi.
La Peychay au lieu-dit les Peyronnets, entre Saint-Méard-de-Drône (à gauche) et Saint-Martin-de-Ribérac.
La Peychay en limites de Saint-Martin-de-Ribérac (à gauche) et Saint-Pardoux-de-Drône.
Réseaux hydrographique et routier de Saint-Martin-de-Ribérac.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Isle - Dronne ». Ce document de planification, dont le territoire regroupe les bassins versants de l'Isle et de la Dronne, d'une superficie de 7 500 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin de la Dordogne (EPIDOR)[23]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [24].
Historiquement, la commune est exposée à un climat océanique aquitain[25].
En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat océanique et le climat océanique altéré et est dans la région climatique Aquitaine, Gascogne, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud (19,5 °C), des vents faibles, des brouillards fréquents en automne et en hiver et des orages fréquents en été (15 à 20 jours)[26].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 874 mm, avec 10,7 jours de précipitations en janvier et 7 jours en juillet[27]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 13,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 916,6 mm[28],[29]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[30].
Statistiques 1991-2020 et records ST MARTIN RIB. (24) - alt : 142m, lat : 45°14'02"N, lon : 0°22'19"E Records établis sur la période du 01-01-1993 au 30-04-2020
Source : « Fiche 24455001 », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/11/2023 dans l'état de la base
Urbanisme
Typologie
Au , Saint-Martin-de-Ribérac est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[31].
Elle est située hors unité urbaine[32]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Ribérac, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[32]. Cette aire, qui regroupe 24 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[33],[34].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (82,4 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (82,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones agricoles hétérogènes (43,9 %), terres arables (28,9 %), forêts (17,6 %), prairies (9,6 %)[35]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Villages, hameaux et lieux-dits
Outre le bourg de Saint-Martin-de-Ribérac proprement dit, la commune est composée d'autres villages ou hameaux, ainsi que de lieux-dits[36] :
à Berlin
Baubina
Belle Étoile
Bidonneau
Blanchefleur
la Borderie
la Bouisse
les Cantillous
Chauffour
Chauvignac
Chavan
Chez Barrat
Chez Drainaut
Chez Gaillou
Chez Péni
Chez Pouyou
Chez Simonet
Chézepoux
le Cluzelard
les Courrichoux
la Croix de Chavan
la Croix Saint-Jean
Enbrandes
la Force
la Garde
les Garennes
les Gérauds
le Grand Champ
les Grandes Vignes
Grange Neuve
la Jarissade
la Joubertie
Labrignier
la Lande
le Maine
Maine de la Garde
Maison Neuve
les Meynardies
les Meynards
Monplaisir
Montabourlet
le Moulin Bertrand
le Moulin de Marche
le Pas du Loup
les Peyrières
les Prés Blancs
Puy des Vignes
le Puy du Rapt
le Rapt
le Reyssié
Richarem
la Royas
Sebinlou
Senzelles
la Sonnerie
Tenailles
la Tuilerie de Plantié
Varena
Veille Basse
Verdier
la Vigne
Vraiby.
Prévention des risques
Le territoire de la commune de Saint-Martin-de-Ribérac est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité très faible)[37]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[38].
Saint-Martin-de-Ribérac est exposée au risque de feu de forêt. L’arrêté préfectoral du fixe les conditions de pratique des incinérations et de brûlage dans un objectif de réduire le risque de départs d’incendie. À ce titre, des périodes sont déterminées : interdiction totale du 15 février au 15 mai et du 15 juin au 15 octobre, utilisation réglementée du 16 mai au 14 juin et du 16 octobre au 14 février[39]. En septembre 2020, un plan inter-départemental de protection des forêts contre les incendies (PidPFCI) a été adopté pour la période 2019-2029[40],[41].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[42]. Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[43]. 92,2 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (58,6 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national métropolitain)[Carte 4]. Depuis le , en application de la loi ÉLAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 5],[44].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 1986 et 1999, par la sécheresse en 1989, 1992, 1997 et 2005 et par des mouvements de terrain en 1999[37].
Toponymie
Le nom de la commune se réfère à saint Martin, évêque de Tours au IVe siècle[45]. La seconde partie du nom tient à la proximité de Ribérac, importante cité voisine[46].
En occitan, la commune se nomme Sent Martin de Rabairac[47].
Histoire
La première mention écrite connue du lieu concerne son église[46] et remonte à l'an 1276 sous la forme S. Martinus de Pictu, qui évolue un siècle plus tard en S. Martinus Pictus[45].
Lors de la création des communes en 1790, Saint Martin de Ribérac est une paroisse, réunie à Ribérac[48].
Saint-Martin-de-Ribérac est créée en tant que commune en 1851 par démembrement de la commune de Ribérac[10].
Le , les Allemands de la Division Brehmer lancent une vaste opération contre les maquisards dans la forêt de la Double entre Montpon-sur-l'Isle, Mussidan et Ribérac[49]. Un petit détachement est implanté à Saint-Martin-de-Ribérac, où un lieu de détention est installé, d'abord dans un pré pendant la journée, puis la nuit venue, dans l'église[49]. Trois garagistes et le proche parent de l'un d'eux sont arrêtés à Ribérac, suspectés d'avoir fourni du carburant au résistants, et sont emmenés à Saint-Martin-de-Ribérac, où ils sont fusillés vers 21 h 30 au lieu-dit Pont-Auriol[49]. Un jeune instituteur de Saint-Astier, arrêté à Neuvic le et qui s'était échappé, a été repris le à proximité de Saint-Vincent-de-Connezac et a été fusillé, également à Saint-Martin-de-Ribérac[49].
La population de la commune étant comprise entre 500 et 1 499 habitants au recensement de 2017, quinze conseillers municipaux ont été élus en 2020[51],[52].
Les habitants de Saint-Martin-de-Ribérac se nomment les Saint-Martinois[56].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1851. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[57]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[58].
En 2022, la commune comptait 728 habitants[Note 6], en évolution de +1,53 % par rapport à 2016 (Dordogne : +0,37 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
En 2015[60], parmi la population communale comprise entre 15 et 64 ans, les actifs représentent 310 personnes, soit 43,1 % de la population municipale. Le nombre de chômeurs (trente-cinq) a augmenté par rapport à 2010 (vingt-trois) et le taux de chômage de cette population active s'établit à 11,3 %.
Établissements
Au , la commune compte quarante-sept établissements[61], dont vingt-deux au niveau des commerces, transports ou services, douze dans l'agriculture, la sylviculture ou la pêche, huit dans la construction, quatre relatifs au secteur administratif, à l'enseignement, à la santé ou à l'action sociale, et un dans l'industrie[62].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Église paroissiale Saint-Martin, des XIIe et XIXe siècles[63].
↑Deux données contradictoires selon le Géoportail : 198 mètres sur la carte et 197 pour la boîte « Communes ».
↑Une unité paysagère est un pan de territoire qui présente des caractéristiques paysagères propres.
↑La superficie publiée par l’Insee est la superficie évaluée en 1975 par le service du cadastre de la Direction Générale des Impôts, corrigée des modifications communales intervenues depuis 1975. Elle comprend toutes les surfaces du domaine public et privé, cadastrées ou non cadastrées, à l'exception des lacs, étangs et glaciers de plus d'un kilomètre carré ainsi que des estuaires et ne correspond pas obligatoirement à la surface géographique[18],[19]
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bAbbé Carles, Dictionnaire des paroisses du Périgord, éditions du Roc de Bourzac, Bayac, 2004, (réédition à l'identique de celle de 1884 : Les titulaires et patrons du diocèse de Périgueux et de Sarlat), (ISBN2-87624-125-0), p. 249.
↑ a et bChantal Tanet et Tristan Hordé, Dictionnaire des noms de lieux du Périgord, éditions Fanlac, 2000, (ISBN2-86577-215-2), p. 346.