Une dérivation de la rivière de Bièvre, le « canal des Victorins » creusé au XIIe siècle pour alimenter l'abbaye Saint-Victor, passait à cet endroit pour se jeter dans la Seine à l'extrémité de la rue des Grands-Degrés, ce qui lui a donné le nom de « rue de Bièvre ». Le creusement en 1356 d'une dérivation parallèle le « canal d'Alez » longeant l'enceinte de Philippe-Auguste assèche dès la fin du XIVe siècle le canal des Victorins, qui devient un réceptacle d'immondices. Ce canal qui passait entre la rue de Bièvre et la rue des Bernardins est peu à peu comblé jusqu'au XVIIe siècle[1].
Historique
Rue de Bièvre (R.DEBIEVRE), partie haute et senestre de l'image, sur le plan de Truschet et Hoyau (1550).
Cette très ancienne rue de Paris, déjà nommée ainsi en 1224 sur les cartes et écrits de l'époque, doit son nom au canal de dérivation qui amenait l'eau de la Bièvre dans les jardins de l'abbaye Saint-Victor, selon Jacques Hillairet, historien de Paris. Ce canal se jetait ensuite dans la Seine après avoir longé le sentier devenu la rue de Bièvre, l'embouchure du cours principal de la rivière (recouvert puis comblé au début du XXe siècle) étant située près de l'actuelle gare d'Austerlitz.
No 22 : hôtel du XVIIe siècle formé par la réunion de deux maisons plus anciennes[10]. La rue tient également sa notoriété contemporaine au fait que François Mitterrand eut son domicile privé de 1972 à 1995 à ce numéro[11]. La rue fut fermée à la circulation pendant ses deux septennats[12].
↑Renaud Gagneux, Jean Anckaert et Gérard Conte, Sur les traces de la Bièvre parisienne : promenades au fil d'une rivière disparue, Paris, Parigramme, , 156 p. (ISBN2-84096-238-1), p. 20
↑ a et bPhilippe Mellot, Paris sens dessus-dessous, Éditions Place des Victoires, , p. 249
↑Sylvie Ravet-Biton, Les Pionniers tonnerrois de la Nouvelle-France, Ancy-le-Franc, éd. Société d'archéologie et d'histoire du Tonnerrois, 2000, 179 p.
↑Jacques Yonnet, Rue des Maléfices, Éditions Phébus, p. 46-59.
↑Georges Pillement, Destinée de Paris, Paris, Les Éditions du Chêne, , page 97.
↑Charles Gabet, Dictionnaire des artistes de l'École française au XIXe siècle, chez Madame Vergne, libraire, 1834.
↑Alexandre Gady et Sylvain Pelly, La Montagne Sainte-Geneviève et le Quartier latin, Hoëbeke, (ISBN978-2-84230-067-8).