Fils du sous-préfet Jean-Baptiste Icard (1859-1941), originaire de Hyères[1], Renaud Icard est né à Vaulx-Milieu (Isère), dans la propriété Troiseaux de sa grand-mère Couder-Fargaly (actuellement connue sous le nom de château Blanchon) le .
Entré dans la bourgeoisie lyonnaise par son mariage avec Marguerite Chaîne, fille de Léon Chaîne (1851-1941), avoué notoirement connu à Lyon par ses prises de positions dreyfusardes lors de l'affaire Dreyfus, Renaud Icard, qui avait fait des études de droit, s'oriente vers une carrière artistique plutôt que de s'inscrire dans la ligne professionnelle de sa belle-famille[2]. Il se tourne vers la littérature et mène une activité d'écrivain entre les deux guerres.
Il crée le Salon des jeunes, destiné à exposer les œuvres de jeunes artistes.
Il imagine de créer à Hyères un Centre théâtral et artistique inter-méditerranéen. De même il crée une maquette de La Porte des deux mondes, monument destiné à symboliser au confluent du Rhône et de la Saône la rencontre de l'Orient et de l'Occident.
En 1937, dans sa pièce de théâtre Hors Jeu, Renaud Icard, très en avance sur les mœurs de son temps, expose le thème de l'homoparentalité. Vers la fin de sa vie, il devient sculpteur, sans obtenir la notoriété qu'il souhaitait.
Avec Marguerite Chaîne, Renaud Icard a quatre enfants. Mais son orientation sexuelle ultérieurement avérée lui vaut l'opprobre de ses concitoyens, y compris dans sa belle-famille. Son petit-fils et exécuteur testamentaire, Jean-Loup Salètes, rendit publique la correspondance et les photographies personnelles de Renaud Icard, prouvant ainsi sa double vie et son attirance pour les garçons[4].
Renaud Icard meurt le dans sa propriété de Caluire, Tour Ali, ainsi nommée par son créateur, son grand-oncle Jean-Pierre Couder, en hommage à son propre beau-frère Jean-Renaud Fargaly, fils d'un soldat copte (Légion d'honneur) ramené d'Égypte par Bonaparte.
Contes de mon antiquaire, Libr. des Annales politiques et littéraires, s.d. [vers 1919].
Le Livre d’amour, Impr. des Deux Colines, Audin et Cie, 1922.
Les dix filles à marier, Albin Michel, 1924.
Manuel pratique de camping et auto-camping familial, Éditions Chiron, 1928.
Calvaire de roses, La Renaissance du Livre, 1929.
Théâtre inédit, Cahiers du Sud, 1941.
Diable est mort, Éditions Colbert, 1945.
Olmetta ou l’Amour et l’Ange, Impr. Wolf, 1946. Réédition commentée, enrichie de chapitres supprimés dans l’édition de 1946, Paris, Quintes-feuilles, 2013.
Images de mon Oratoire, Henri Lefebvre, 1961.
La Psyché.
Message pour l’Irène, Audin, s.d. [1967].
Paraphrases antiques et bibliques, Audin, s.d. [1967].
Théâtre : L’Honorable Voyage d’Œdipe, Chaperon rouge, La Mort de Pâris, Job, Hors-Jeu, Grand Large, La Grenouille, Audin, s.d. [1967].
L'Album des Nus masculins, avec une correspondance entre Rudolf Lehnert et Renaud Icard, Éditions Nicole Canet, 2008.
Mon Page, avant-propos d'Yvon Taillandier, préface de Jean-Loup Salètes, illustrations de Gaston Goor, postface de Jean-Claude Féray, Quintes-feuilles, 2009, 196 p.
Notes et références
↑Dont le père est notaire à La Cadière et à Méounes.
↑Le frère de son beau-père était un notaire important de la ville.
↑Jean-Loup Salètes - Nicole Canet, Amours Secrètes : dans l'intimité des écrivains, Paris, Au Bonheur du Jour Nicole Canet, , 408 p. (ISBN979-10-93837-00-0), pages 189 à 264.
Jean-Loup Salètes, Amours secrètes, Éditions Nicole Canet, 2017, pp. 189 à 264 — Texte du petit-fils de Renaud Icard sur les amours masculines de son grand-père.
Jean-Claude Féray, « Renaud Icard à la porte de deux mondes », Inverses, no 9, 2009, pp. 122-134 ([PDF] en ligne).