Né en 1915, René Gatissou est le fils d'un employé des chemins de fer français[1]. Il est issu d'une fratrie de cinq enfants: Kléber (mort à 33 ans), Roger (mort jeune), Raymond, Paulette. Il a deux enfants, une fille et un fils.
Mécanicien dans l'Armée de l'air
Il effectue ses études à Angoulême, puis choisit de faire carrière dans l'Armée de l'air, dans laquelle il s’engage le . Après sa formation, il réussit en 1936 le brevet supérieur de mécanicien aéronautique[1].
Au Yémen et au Somaliland, Gatissou transmet aux Alliés les renseignements militaires qu'il s'est procuré. Il organise avec succès les évasions de plusieurs aviateurs alliés. Il conçoit les plans pour la prise de Djibouti par les Anglais, mais cette attaque ne sera pas réalisée[1].
Il sert pendant deux mois au 8th Squadron Bomber de la RAF à Aden. Nommé ensuite au Groupe réservé de bombardement n°1 (GRB1, futur groupe « Lorraine ») de la France libre placé sous les ordres du capitaine Astier de Villatte. Il opère avec eux sur l'Abyssinie et l'Érythrée, à partir de Khartoum. Il y rend de « très grands services » par les tâches qu'il accomplit et les connaissances qu'il met à profit. Il remplit aussi parfois des missions de mitrailleur[1].
Il part en Syrie pour participer au Groupe de bombardement Lorraine dès son origine, et prend part avec ce groupe à la campagne de Libye, la « guerre du désert ». Chef mécanicien de la 1re escadrille, œuvrant « avec acharnement » sur les appareils malgré le climat et les difficultés logistiques, il est « un des piliers des succès du Groupe »[1].
Il retourne en Syrie pour prendre part à la mise en place d'un Coastal Command basé en Palestine, à Saint-Jean-d'Acre. Il va en en Angleterre avec le groupe « Lorraine ». Il y participe au cours des ingénieurs mécaniciens de la Royal Air Force, les très bonnes notes qu'il obtient à cette formation lui valent d'être promu sous-lieutenant[1].
Gatissou est chargé de commander toute la partie technique du groupe « Lorraine ». Il est réputé pour l'excellent fonctionnement de son service, ainsi que pour ses participations fréquentes comme mitrailleur à des missions de guerre. Il participe ainsi à une périlleuse mission sur Boulogne-sur-Mer, et à l'attaque nocturne d'une colonne de chars allemands sur le front de Normandie, en quatre passages successifs suivis d'un bombardement réussi[1].
Début 1945, à la demande du colonel Fourquet, il est choisi pour contribuer à réorganiser les écoles de l'Armée de l'air. Il est fait Compagnon de la Libération, par décret du , et compte alors 420 heures de vol dont 41 de vol de guerre, et 17 missions dont 4 nocturnes[1].
Après-guerre
Après la guerre, Gatissou est nommé en à Calcutta en Inde. Il en part en pour participer à la guerre d'Indochine. Il est promu capitaine et reçoit deux citations, puis revient en France en [1].
Il est nommé ensuite à différents endroits. C'est à Chypre qu'il remplit sa dernière mission, totalisant ainsi cinquante missions de guerre. Il prend sa retraite avec le grade de commandant en , est nommé lieutenant-colonel de réserve puis lieutenant-colonel honoraire en 1976. Dans le civil, il est ingénieur (Resident Manager) pour Technip[1].