Questembert est située approximativement entre les villes de Vannes, à 30 km, et Redon, à 35 km. Les plages les plus proches se trouvent à environ 20 km (Billiers, Damgan, Ambon). Le département voisin le plus proche est la Loire-Atlantique, à 25 km.
Communes limitrophes
Les distances entre l'hôtel de ville de Questembert et les mairies des communes les plus proches sont : Berric à 5,4 km, Larré à 6,7 km, La Vraie-Croix à 7 km, Lauzach à 7,2 km, Sulniac à 7,6 km, Noyal-Muzillac à 7,8 km, Limerzel à 8 km, Molac à 9,1 km et Le Cours à 9,3 km. Les communes en contact direct avec le territoire de Questembert sont : Larré, Pluherlin, Noyal-Muzillac, La Vraie Croix, Molac, Limerzel et Berric.
Questembert se situe en arrière du littoral, à 15 km de l'océan Atlantique et une vingtaine de kilomètres du golfe du Morbihan, dans un environnement alternant un paysage de bocage, agricole et naturel, fait de champs, prairies, haies, taillis, bois et landes. Son territoire est traversé par de petits cours d'eau, dont les principaux sont la rivière de Saint-Éloi et le Trévelo.
L'étang de Célac est le principal plan d'eau de la commune. Celui-ci va faire l'objet à partir de septembre 2024 d'une grande vidange, et l'actuel étang va devenir une zone humide et va permettre de restaurer le cours naturel du ruisseau le Tohon[1].
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[3].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[2]
Moyenne annuelle de température : 11,6 °C
Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 1 j
Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 2,9 j
Nombre de jours de précipitation en janvier : 13,3 j
Nombre de jours de précipitation en juillet : 6,6 j
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[6] complétée par des études régionales[7] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et en service de 1988 à 2020 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques[8]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Statistiques 1981-2010 et records QUESTEMBERT (56) - alt : 96 m 47° 40′ 18″ N, 2° 27′ 24″ O Statistiques établies sur la période 1988-2010 - Records établis sur la période du 01-01-1988 au 31-12-2020
Source : « Fiche 56184001 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base
Cadre géologique
La région de Questembert est située dans le domaine varisque sud-armoricain qui est un témoin de la tectonique tangentielle hercynienne[9], avec le cisaillement sud-armoricain constitué de deux branches. La branche sud est bordée au Nord par une bande de leucogranite (granite clair, à muscovite et biotite, semblable aux granites à deux micas qui jalonnent le cisaillement sud-armoricain)[10], épais de 2 km, issue de fondus anatectiques, daté de 329 ± 21 Ma, dont la forme, en « goutte d'eau renversée », montre une racine étroite[11]. Cette roche constitue le massif granitique de Grand-Champ/Allaire plus connu sous le nom de massif granitique de Questembert, qui forme un appendice de quelque 70 kilomètres de long pour quelque 5 kilomètres de large[12]. Ce massif est intrusif dans les schistes du briovérien (qui ne subsistent qu’à l’état de panneaux entre les lobes de ce massif dont ils forment l’encaissant) et localement paléozoïques affectées par un métamorphisme de contact ubiquiste[13].
Voies de communication
Routes
L'ancienne route nationale 775 (aujourd'hui déclassée en route départementale) traverse d'ouest en est en passant au lieu-dit Bel-Air à 3 km au nord du centre de la ville, permettant de rejoindre la RN 166 de Rennes à Vannes. Des routes départementales orientées nord-sud (dont la D1, surnommée «Route bleue»[14]) permettent d'accéder à la RN 165 de Nantes à Brest.
Au , Questembert est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[16].
Elle appartient à l'unité urbaine de Questembert[Note 4], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[17],[18]. La commune est en outre hors attraction des villes[19],[20].
Diverses appellations de la petite ville sont relevées selon les époques, notamment : Kaistemberth en 1160, Questebert et Questembert en 1164, Kestembert en 1255, Kestemberts en 1261, Questembert en 1266, Questelberz en 1387, Quinntembert en 1428, Questelbertz et Questebert en 1453, Quenstelbertz en 1482, Quitinber en 1630 et Guistemberg en 1636[22].
Le nom de la localité possède un nom en breton, Kistreberh, et un nom en gallo, Qhitembè[23] prononcé [tʃitɑ̃be][24] [citɑ̃bɛ] ou [cetɑ̃be][25].
En breton, Kistreberzh aurait pour origine « kisten berh », qui signifie « pays des châtaignes »[14].
Histoire
Moyen-Âge
Arthur de La Borderie, reprenant l'Histoire de la Bretagne de Pierre le Baud, indique qu'Alain le Grand, roi de Bretagne, aurait écrasé les Vikings dans les environs de Questembert. Il estime date entre le 1er aout et le 8 novembre[26]. Des 15 000 Normands, 400 ou 40, selon les sources, eurent la vie sauve en s'enfuyant vers leurs bateaux. Mais cette localisation est remise en cause par les historiens modernes qui pensent que ce combat se serait déroulé nettement plus à l'est[réf. souhaitée].
Alain le Grand est à associer à Judicaël, son rival devenu allié, tué à l'extrémité ouest du front, avant la bataille[réf. souhaitée]. Une stèle de granite de 5 m de hauteur a été érigée place Gombaud en 1907 par l’Union Régionaliste Bretonne à l’occasion du millénaire de la mort du roi Alain le Grand. Elle commémore la victoire du chef breton sur les Normands[14].
Le monument aux morts de Questembert porte les noms de 32 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale[29]. Sept résistants ont été fusillés ou sont morts en déportation : parmi eux Albert le Brun[30] et Gabriel Malard[31], tous deux le à la caserne du Colombier à Rennes.
La gare de Bel-Air, à la jonction entre la ligne ferroviaire Paris-Quimper et de celle qui venait de Malestroit, vit transiter (les transits étaient organisés par un hôtelier-restaurateur de Bel-Air) de nombreux aviateurs alliés cherchant à gagner des ports des Côtes-du-Nord afin de regagner l'Angleterre[32]. Un cheminot, Stanislas Pivaut, mourut en déportation le au stalag II-D de Stargard[33].
Des résistants FFI de Questembert furent tués lors de combats contre les Allemands : Christophe Flatrès[34] le à Questembert et René Daniel[35] le à Nostang.
La centrale solaire de l’Épine est inaugurée le ; ses 5 000 panneaux photovoltaïques produisent 3 100 MWh ; elle est installée sur une ancienne décharge à cheval sur les communes de Limerzel et Questembert[36].
Économie
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[37]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[38].
En 2021, la commune comptait 8 001 habitants[Note 5], en évolution de +7,54 % par rapport à 2015 (Morbihan : +3,21 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
filière bois-énergie locale et réseau de chaleur bois pour le chauffage de la piscine communautaire et le centre de loisirs ;
« zéro phyto » depuis 2013.
Enseignement
Français
La commune abrite un lycée (Marcelin-Berthelot), deux collèges (Saint-Joseph, Jean-Loup Chrétien), deux écoles maternelles et primaires (école Beau Soleil, école Notre-Dame), une maison familiale rurale et une antenne du lycée agricole ISSAT Saint-Jacut. En 2008, l'institut de Questembert a procédé à un échange avec le Cinco Villas constaté de Ejea de los Caballeros, Saragosse, Espagne.
Bilingue : français breton
À la rentrée 2018, 87 élèves étaient scolarisés à l’école Diwan et dans les écoles bilingues (soit 10,6 % des enfants de la commune inscrits dans le primaire)[réf. nécessaire][50]. Cependant cette école ferme en 2020[51].
Culture et patrimoine
Histoire linguistique
En 1806, Questembert est noté par l'enquête impériale menée par Charles Coquebert de Montbret comme bretonnante. En 1843, dans l'enquête mené par M. Ogée[52], on y indique qu'on y parle le français. Le pays de Questembert avec celui de Muzillac appartient au « pays d'A-Bas », qui a fait l'objet d'un travail de collectage coordonné par Philippe Blouët, réalisé notamment dans les années 1980 par le cercle celtique-bagad de Questembert. Plusieurs publications sont à signaler (cahier de pays avec disque « Dastum numéro 6-chants traditionnels du bas pays- Muzillac Questembert » en 1982, « Sonneneù bro Gwened ihuel 1 et 2 » par le cercle celtique de Questembert, puis un CD avec livret trilingue breton gallo français « chants du pays de Questembert » édité par l'association locale Andon et les éditions Alain Pennec en 2002, composé de chants collectés et réinterprétés, en français, gallo et en breton).
Si aucun locuteur natif du breton n'a été répertorié sur la commune de Questembert depuis le XIXe siècle, l'usage du gallo y est très largement répandu jusque dans la seconde moitié du XXe siècle et compte encore de nombreux locuteurs au début du XXIe siècle[53]. Le parler gallo de Questembert possède quelques particularités phonétiques, notamment la prononciation mè ([mɛ]) pour «moi» ou la finale des verbes en -er qui se prononce [e] et non [ə] comme dans le bassin rennais. L'influence du breton s'y fait aussi sentir, quoique de façon marginale, sur certains mots, comme youtes (bouillie) qui est issu du breton yod, ou pobran (bouton d'or) dérivé du breton pav-bran[54].
Salon du livre jeunesse[57], fondé en 2000, annuel jusqu'en 2015, puis biennal.
Tradition : le chêne guérisseur du Hulo
« À Questembert, au lieu-dit "Le Hulo", on peut voir une niche contenant une statue de la Vierge Marie, l'ensemble étant fixé au tronc d'un vieux chêne tout au bord de la route. Des petits vêtements y sont souvent accrochés, car Notre-Dame-du-Hulo est invoquée pour guérir les maladies infantiles comme la rache, la gourme ou l'impétigo. En accrochant un linge ayant été porté par le petit malade, on obtenait la guérison par transfert. Cette même Vierge pouvait, paraît-il, aider les jeunes femmes à trouver un époux. Cette tradition était encore bien vivante avant la Seconde Guerre mondiale »[58].
Héraldique
Les armoiries de Questembert se blasonnent ainsi :
La Bogue d'Or de Questembert : club omnisports fondé le regroupant actuellement six sports dont le football, le tennis de table, la gymnastique, le GRS Twirling, la marche randonnée et la pétanque. La section football évolue en DSR. Tandis que celle du tennis de table évolue en D2 du comité du Morbihan de la FFTT. Le nom du club fait référence à la signification du nom de la commune en breton ("pays de la châtaigne").
Les Avettes de Questembert : club de basket évoluant dans les championnats départementaux de la FFBB.
Le HBCRK Handball Questembert : club de handball créé en 1991 dont l'équipe masculine évolue en Pré-Régionale (haut niveau départemental) et l'équipe féminime évolue elle aussi dans les championnats départementaux de la Fédération française de handball.
↑Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[4].
↑L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
↑Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[5].
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOIhttps://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑(en) J.Bernard-Griffiths, J.J.Peucat, S.Sheppard, Ph.Vidal, « Petrogenesis of Hercynianleucogranites from the Southern Armorican Massif: contribution of REE and isotopic(Sr, Nd, Pb and O) geochemical data to the study of source rock characteristics and ages », Earth and Planetary Science Letters, vol. 74, nos 2-3, , p. 235–250 (DOI10.1016/0012-821X(85)90024-X).
↑PLAINE J., HALLEGOUËT B., QUETE Y. (1984) - Carte Géologique de la France (1/50 000), feuille Questembert (418), BRGM, p. 16
↑André Chédeville et Hubert Guillotel, La Bretagne des saints et des rois, Ve-Xe siècle, Ouest France, coll. « Ouest France université », (ISBN978-2-85882-613-1), p. 365
↑Georges Provost, « Un document inédit : les missions des Lazaristes dans le diocèse de Vannes (1697-1787) », Bulletin et mémoires de la Société polymathique du Morbihan, , pages 187 à 224 (lire en ligne, consulté le ).