De telles missions ont été organisées en France dans de nombreuses paroisses, ainsi qu'au Canada catholique, en moyenne une tous les 10 ou 15 ans, jusque vers 1970. Souvent, une croix de mission était érigée afin d'en conserver le souvenir et des bannières de mission étaient brodées pour l'occasion.
Bannière de mission de Saint-Blaise à Douarnenez datant de 1951
Bannière de mission de Notre-Dame de Quilinen à Landrévarzec datant de 1924
Un exemple de mission : à Bolazec (Finistère) en 1920
Bolazec, commune peuplée de 918 habitants en 1921, fait partie du « Trégor rouge », c'est-à-dire de la partie de la Bretagne largement déchristianisée, à la différence de la majeure partie de cette province à l'époque. C'est d'ailleurs la seule fois connue qu'une mission a été organisée dans cette paroisse, ce qui est exceptionnel car elles étaient généralement organisées périodiquement.
Une mission s'est déroulée à Bolazec du 18 au , prêchée par trois frères capucins venus de paroisses assez lointaines, l'un de Plogonnec, le deuxième de Goudelin, le troisième du séminaire de Pont-Croix. L'hebdomadaire Le Courrier du Finistère, qui appartient à l'évêché de Quimper, écrit : « L'église avait son assistance des grands jours le dimanche de la fête du Sacré-Cœur (...) lorsque le Père supérieur ouvrit la mission lors de la grand'messe ». Des cérémonies ont lieu tous les jours : « Le jeudi, pour la cérémonie des laboureurs, un trône s’élève au milieu du chœur.(...) Trois autels sont dressés près des fonts baptismaux, du confessionnal et de la Table Sainte et Jésus-Christhostie est escorté par les hommes portant des cierges » ; le lendemain, deux cents personnes communient : « le vendredi, la grande croix de l’église a été descendue, une estrade se dresse comme la veille, au milieu du chœur. Le Christ y est déposé, entouré d’autant de couronnes qu’il y a de familles dans la paroisse. C’est le souvenir de mission qu'à la demande des Pères on emportera après la cérémonie pour le conserver au foyer et les assistants, avec un ordre que leur piété peut seule expliquer, viennent un à un baiser les pieds du Crucifix, et les mères y appliquer les lèvres de leur enfant. » Le dimanche suivant est jour de grande cérémonie et « 200 communiants vinrent se joindre aux 200 qui les avaient précédés. »[1].
Notes et références
↑Le Courrier du Finistère, N° 2110, 24 juillet 1920
Bernard Dompnier, « La France du premier XVIIe siècle et les frontières de la mission », dans Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, t. 109, n°2, 1997, p. 621-652.