Démobilisé en , il s'installe à Paris et se fait embaucher comme cheminot sur le réseau de l'État. Le , Prosper Môquet se marie avec Juliette Marguerite Marie Thelot, à Saint-Loup dans la Manche. Il milite à partir de 1923 au syndicat CGTU et devient à partir de 1933 délégué du personnel, délégué à la sécurité, membre de la commission administrative, puis secrétaire adjoint de la fédération unitaire des cheminots lors de la fusion entre CGT et CGTU.
Entré au Parti communiste français en 1926, il est élu député de la Seine pour la circonscription du 17e arrondissement de Paris en 1936. Arrivé en deuxième position au premier tour derrière le candidat de l'entente républicaine Fourès, il est élu au second tour avec 54,92 % des voix.
Lors du déclenchement de la guerre d'Espagne, durant l'été 1936, il se déplace à Hendaye avec sa famille « pour assurer la liaison avec les camarades [communistes] espagnols »[2].
À la Chambre des députés, il fait partie de plusieurs commissions : aéronautique, comptes et économie, législation civile et criminelle. Il intervient dans la discussion du budget pour l'exercice de 1939, où il soutient un amendement relatif aux sanctions consécutives à la grève du . Il dépose une demande d'interpellation sur la situation des réfugiées des brigades internationales dans les camps de concentration.
À la suite de la dissolution du Parti communiste par le gouvernement Daladier, le , il ne dénonce pas le pacte germano-soviétique et participe à la constitution légale du Groupe ouvrier et paysan français en remplacement du groupe communiste à la Chambre des députés[3]. Membre de ce nouveau groupe, il est arrêté le [4] et déchu de son mandat le [5]. Dans le cadre du procès à huis clos contre 44 députés de ce groupe, il est condamné le , par le 3e tribunal militaire de Paris, avec 35 autres de ses camarades, à cinq ans de prison, 4 000 francs d'amende et cinq ans de privation de ses droits civiques et politiques, pour « […] infraction [au] décret de dissolution des organisations communistes » et propagation des « mots d'ordre de la IIIe Internationale »[6],[7]
Prosper Môquet est déporté en , avec les 26 autres députés[5] du « Chemin de l'Honneur », au bagne de Maison-Carrée en Algérie. C'est pendant son incarcération qu'il apprend que son fils Guy, âgé de 17 ans, militant communiste lui aussi, a été fusillé le à Châteaubriant. Traumatisé par le décès de Guy Môquet, le second fils de Prosper et Juliette Môquet, Serge Michel Môquet, décède le d'une méningite.
↑Nathalie Viet-Depaule, « MÔQUET Prosper, François », sur maitron.fr, 30 juin 2008, dernière modification le 18 janvier 2019. (consulté le ).
↑Louis Rivière, « Sur le chemin de l'engagement – Le Patriote résistant », Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes, novembre 2006, sur le site fndirp.asso.fr, consulté le 10 décembre 2008 [archivé par wikiwix].
↑Florimond Bonte, Le Chemin de l'honneur – De la Chambre des députés aux prisons de France et au bagne d'Afrique, Éditions Hier et Aujourd'hui, 1949, p. 345.