Né à Paris le , Pierre Tisseyre termine sa scolarisation par des études en droit et se spécialise dans les problèmes de droit d'auteur. Il est le fils de Charles (Adrien) Tisseyre.
Avocat en Europe, journaliste littéraire à New York
Lieutenant dans l'armée, écrivain prisonnier en Europe
La Seconde Guerre mondiale (1939-1945) change le cours de sa vie. Enrôlé en 1940, il est tôt fait prisonnier des Allemands et passe cinq longues années dans les camps de concentration.
Son récit Cinquante-cinq heures de guerre, rédigé dans un oflag de Silésie, détaille l'ultime résistance du bataillon de 36 hommes qu'il commandait à titre de lieutenant, à la bataille de Formerie, « un gros village de deux à trois mille âmes, à mi-chemin entre Amiens et Rouen »(p. 14). Ce lieutenant qui, dès le début des hostilités, n'a pas manqué de revenir en France pour faire son devoir, est incapable d'accepter l'idée d'enlever la vie à son semblable, fût-il son ennemi :
« Mon bras retombe. Je n'ai pas tiré. Je n'ai pas envie de tuer. Mon cœur ne contient ni haine, ni fureur, ni fièvre. Certes, cet homme appartient à un peuple que j'ai appris à redouter, à détester »(p. 152).
C'est par la guerre que Pierre Tisseyre apprit à goûter chaque instant de vie, ainsi qu'il le montre dans ce récit et dans « Barbelés », narration portant sur sa captivité, qu'il ajoute, en 1994, à la réédition de Cinquante- cinq heures de guerre.
Ce couple aura eu quatre enfants : Michelle Tisseyre (1947-), militante, journaliste, mère de 7 enfants, romancière[3], aussi dite Michelle Robinson comme traductrice[4], Charles Tisseyre (1949-), avocat, présentateur de télévision et éditeur[5],[6], François Tisseyre (1954-1993), avocat, éditeur, pilote d'avions (par loisir)[7] et Philippe Tisseyre (1958-2013), cuisinier, traiteur, pianiste, compositeur[8],[9], qui ont un grand-frère utérin, Jean de Brabant (1938-), avocat, consultant puis promoteur dans le domaine immobilier et auteur[10].
Éditeur littéraire
Pierre Tisseyre se consacre au domaine de l'édition, d'abord en assurant la publication canadienne de : Carrefour, Le Monde français, et La Vie française[2]. En 1948, il se joint au Cercle du livre de France (CLF) comme directeur des opérations montréalaises[11].
Dans les années 1950, Pierre Tisseyre est actif dans plusieurs associations professionnelles, notamment au sein de l'Association des éditeurs canadiens, dont il assure la présidence à plusieurs reprises entre 1958 et 1977. Entre-temps, il fonde d'autres entités en rapport avec l'édition, telles : Le Cercle du livre romanesque (1952), les Messageries du Saint-Laurent (1960), les Éditions du Renouveau pédagogique (1965) et les Éditions Mirabel (1971). En 1973, il lance la collection « Deux solitudes », qui présente les traductions des meilleurs livres d'auteurs canadiens-anglais. Son épouse, Michelle Tisseyre, en est une assidue traductrice. En 1987, le Cercle du livre de France change de nom pour les Éditions Pierre Tisseyre[2].
Pierre Tisseyre, qui aura joué durant plus de 40 ans un rôle de pionnier dans l'édition québécoise, meurt à 85 ans, le , à Montréal.
↑Page 110 de : Agnès Withfield (dir.), Le métier du double : Portrait de traductrices et traducteurs littéraires, Montréal, Les Éditions Fides, coll. « Nouvelles études québécoises », , 385 p. (ISBN978-2-7621-2665-5 et 2-7621-2665-7, lire en ligne), il est écrit que « Michelle Robinson, fille de Michelle et Pierre Tisseyre » participe sporadiquement à la traduction anglais-français pour la collection « Deux solitudes, jeunesse » fondée en 1979 par sa mère et Paule Daveluy, aussi traductrices pour cette collection.
↑Robert Soulières, « Hommage à François Tisseyre : un ami, un vrai », Lettres québécoises : la revue de l'actualité littéraire, n° 71, 1993, p. 4 (article transmis en ligne par erudit.org) (consulté le ).
↑« En 1947, deux Américains, Charles Spilka et Horace Marston, rencontrent Pierre Tisseyre, connu dans le domaine de l'édition, et lui demandent de diriger le club du livre, Le Cercle du Livre de France créé à Montréal. Ainsi, dès 1947, Le Cercle du Livre de France, regroupe environ 4000 membres et suit la formule du Book-of-the-Month-Club. Les personnes intéressées adhèrent au club gratuitement et s'engagent à acheter quatre livres parmi les ouvrages sélectionnés chaque mois par l'éditeur. Un livre est offert en prime aux membres qui achètent les quatre livres. Pour faire fonctionner le club, Pierre Tisseyre réédite des œuvres françaises. Pour ses sélections, Le Cercle du Livre de France collabore avec plusieurs éditeurs français en achetant les droits d'auteurs. Le Cercle du Livre de France réussit à vivre malgré des temps difficiles, et cela grâce à la persévérance de Pierre Tisseyre et au grand rôle qu'il a joué plus tard auprès des instances gouvernementales. » — résumé de : Si Mohand, Aïni, dir. Michon, Jacques, Le Cercle du livre de France : 1947-1959 [ressource électronique], Sherbrooke : Université de Sherbrooke, 1998, collection « Thèses de l'Université de Sherbrooke - FLSH - Lettres et communications », Thèses (M.A.) (ISBN0-6124-6795-3). Ce résumé est repérable en ligne au Catalogue Crésus, des Services des bibliothèques et archives de l'Université de Sherbrooke, à l'onglet « Mémoires et thèses », en effectuant la recherche sous (par exemple) les Termes de rechercheTisseyre Mohand puis, sur la page de « notice » atteinte, en allant à la ligne « contenu » cliquer sur « résumé ».
↑Françoise Lepage, chargée de cours, « La petite histoire de Pierre Tisseyre », Lurelu, vol. 23, n° 2, 2000, p. 56 (recension de ce « roman jeunesse » rééd. 2000, en section Biographies : article retransmis sur erudit.org) (consulté le ),