Les parlers hilaliens sont un ensemble de dialectes arabes du Maghreb, où ils ont été introduits lors des invasions hilaliennes, entre les XIe et XIIe siècles, ainsi que l'implantation ultérieure de certaines tribus hilaliennes dans les plaines du Maghreb occidental. Ils ont supplanté dans diverses aires les parlers locaux, berbères ou pré-hilaliens.
Étymologie
On dit parler hilalien en référence aux Hilaliens, un ensemble de tribus arabesnomades originaires d'Arabie, qui migrent vers le Maghreb au milieu du XIe siècle sous l'impulsion des Fatimides.
L'arrivée des Hilaliens au Maghreb contribue fortement à en arabiser les populations. Avec les dialectes arabes sédentaires préexistants (dits « pré-hilaliens »), les parlers hilaliens constituent la famille de l'arabe maghrébin.
Les parlers hilaliens modernes sont répartis au sein de quatre familles[1],[2]:
parlers Sulaym, dans le désert libyen, dans le sud de la Tunisie, de la région sud de Collo au Souf dans le Constantinois (en Algérie) et en Kroumirie[3]
parlers Hilal orientaux, dans le centre de la Tunisie et l'est de l'Algérie ;
parlers Hilal centraux, dans le centre et le sud de l'Algérie ;
parlers Mâqil, dans l'ouest de l'Algérie et au Maroc.
Le dialecte Hassaniya, résultant de l'arabisation de la région par le clan mâqilien des Doui Hassan, est également à rattacher à la famille des parlers mâqils.
Ces parlers ont fortement influencé certains parlers citadins tel ceux de Tripoli et de Marrakech. Ils constituent également la base des koinès urbaines modernes des grandes villes maghrébines.
Morphologie et phonologie
Les parlers hilaliens se caractérisent par la prononciation du /q/ (lettre qāf) en tant que consonne sonore /g/ et parfois la prononciation des consonnes lourdes, ainsi que par la différenciation de genres à la deuxième personne du singulier.