Élève au conservatoire de Naples, il a comme professeurs Leonardo Leo et Francesco Durante et comme compagnon d’études Pasquale Anfossi. Il compose son premier opéra, Le donne dispettose, en 1754. En 1758, il écrit un nouvel opéra, Alessandro nell'Indie sur un livret de Métastase. Puis, Piccinni déménage à Rome, et y connaît un succès considérable avec, par exemple, La Cecchina (1760), tiré d’une œuvre de Carlo Goldoni. Il compose ensuite plus de cinquante nouvelles œuvres lyriques, et remanie Alexandre aux Indes en 1774. Mais il est surtout apprécié grâce à ses opéras-bouffes, L'Americano, Le finte gemelle, Le donne vendicate. Il est alors surnommé le « prince de l'opéra ». Sa Cecchina est jouée dans toute l'Europe. En 1773, sa réputation à Rome commence à pâlir devant celle d’Anfossi et en 1776, il accepte une invitation de la cour de France et devient professeur de chant de la reine Marie-Antoinette et directeur du Théâtre-Italien. En 1777 il est initié franc-maçon à la loge parisienne des Neuf Sœurs[3]. Il décide alors de se consacrer principalement à l’écriture d’opéras et, en 1778, il compose son premier opéra français, Roland, qui lui apporte une renommée importante[réf. nécessaire].
C’est à Paris qu’il rencontre un autre compositeur, avec lequel il a une rivalité bien connue : Gluck. Ce dernier réforme l’opéra dans le but d’y introduire davantage de vérité dramatique. Cette querelle d’artistes, qui est orchestrée par les encyclopédistes défenseurs de l'opéra italien, augmente la notoriété de Piccinni, mais elle tourne à l’avantage de Gluck. L’opéra Iphigénie en Tauride de Piccinni (1781) est joué deux ans après l’œuvre homonyme de son concurrent[réf. nécessaire]..
En 1783, Piccinni fait jouer Didon, son œuvre considérée comme la plus réussie dans le genre seria. La même année, il se voit accorder une pension de la cour de France. Mais à partir de 1784, il connaît une période difficile, la concurrence d’Antonio Sacchini et d’Antonio Salieri le met en difficulté et plusieurs de ses opéras sont des échecs publics, en particulier son Pénélope en 1785. Il connait quelques ennuis lors de la Révolution française, sa pension est supprimée en 1791, en tant que protégé de Marie-Antoinette, et le mariage de sa fille, Claire avec un jacobin nommé Pierre Prades-Prestreau[4] lui vaut un séjour en prison. Il repart à Naples et de là à Venise, où il compose Griselda (1793), puis en 1798, retourne à Paris. Sans revenu, il est nommé par Bonaparte qui l'admire, inspecteur au Conservatoire, le sixième du nom. Sa santé est alors devenue très précaire, et il ne peut assurer les devoirs de sa charge[réf. nécessaire].
Piccinni est l’auteur principalement d’œuvres vocales (surtout des opéras), mais aussi de quelques pièces pour clavecin et de musique sacrée[réf. nécessaire].
Mitteti, opera seria, livret de Pietro Metastasio, 1757, Naples
L'amante ridicolo, intermezzo, livret de Pioli, 1757, Naples ; repris sous les titres L'amante ridicolo deluso, L'amante deluso, L'amante ridicolo e deluso
La schiava seria, intermezzo, 1757, Naples; repris sous le titre Die Slavinn
Caio Mario, opera seria, livret de Gaetano Roccaforte, 1757, Naples
Alessandro nell'Indie, 1re version, opera seria, livret de Pietro Metastasio, 1758, Rome ; repris sous le titre Alessandro e Poro
Madama Arrighetta, opéra-bouffe, livret d'Antonio Palomba, basé sur Monsieur Petiton de Carlo Goldoni, 1758, Naples ; repris sous les titres L'intermezzo Petiton et Monsieur Petiton
La scaltra letterata, opéra-bouffe, livret d'Antonio Palomba, 1758, Naples ; repris sous le titre La scaltra spiritosa
Ciro riconosciuto, opera seria, livret de Pietro Metastasio, 1759, Naples
Siroe re di Persia, opera seria, livret de Pietro Metastasio, 1759, Naples
La Cecchina, ossia La buona figliuola, dramma giocoso, livret de Carlo Goldoni, 1760, Rome; repris sous les noms de : La buona figliuola, La baronessa riconosciuta, Cecchina nobile, o la buona figluola, Das gute Mädchen, The Accomplish'd Maid, Der fromme Pige et La Bonne Fille
La furba burlata, opéra-bouffe, 1760, Naples ; mis en musique en collaboration avec Nicola Bonifacio Logroscino
Il re pastore, opera seria, livret de Pietro Metastasio, 1760, Florence
Le beffe giovanili, opéra-bouffe, livret de Carlo Goldoni, 1760, Naples
Le vicende della sorte, intermezzo, livret de Giuseppe Petrosellini, basé sur Iportentosi effetti della madre natura de Carlo Goldoni, 1761, Rome
La schiavitù per amore, intermezzo, 1761, Rome
Olimpiade, 1re version, opera seria, livret de Pietro Metastasio, 1761, Rome
Demofoonte, opera seria, livret de Pietro Metastasio, 1761, Reggio Emilia
La buona figliuola maritata, opéra-bouffe, livret de Carlo Goldoni, 1761, Bologne ; repris sous les titres La baronessa riconosciuta e maritata, La cecchina maritata et La buona moglie
Le donne vendicate, intermezzo, livret de Carlo Goldoni, 1763, Rome; repris sous le titre Il vago disprezzato
Le contadine bizzarre, opéra-bouffe, livret de Giuseppe Petrosellini, 1763, Venise ; repris sous les titres La contadina bizzarra, La sciocchezza in amore, Le contadine astute et Le villanelle astute
Gli stravaganti, ossia La schiava riconosciuta, intermezzo, 1764, Rome ; repris sous les titres La schiava, Gli stravaganti, ossia I matrimoni alla moda, L'Esclave ou le Marin généreux et Die Ausschweifunden
La villeggiatura, opéra-bouffe, livret de Carlo Goldoni, 1764, Bologne
Il finto astrologo, intermezzo, livret de Carlo Goldoni, 1765, Rome
L'orfana insidiata, opéra-bouffe, 1765, Naples
La pescatrice, ovvero L'erede riconosciuta, intermezzo, livret de Carlo Goldoni, 1766, Rome; repris sous le titre L'erede riconosciuta e la pescatrice innocente
La finta ciarlatana, ossia Il vecchio credulo, opéra-bouffe, 1769, Naples
Demetrio, opera seria, livret de Pietro Metastasio, 1769, Naples
Gli sposi perseguitati, opéra-bouffe, livret de Pasquale Mililotti, 1769, Naples
Didone abbandonata, opera seria, livret de Pietro Metastasio, 1770, Rome ; repris sous le titre La Didone
Cesare in Egitto, opera seria, livret de Giovanni Francesco Bussani, 1770, Milan ; repris sous le titre de Cesare e Cleopatra
La donna di spirito, opéra-bouffe, 1770, Rome
Il regno della luna, opéra-bouffe, 1770, Milan ; repris sous le titre Il mondo della luna
Gelosia per gelosia, opéra-bouffe, livret de Giovanni Battista Lorenzi, 1770, Naples
L'olandese in Italia, opéra-bouffe, Niccolò Tassi, 1770, Milan
Catone in Utica, dramma per musica, livret de Pietro Metastasio, 1770, Mannheim
Don Chisciotte, opéra-bouffe, livret de Giovanni Battista Lorenzi, d'après Miguel de Cervantes, 1770, Naples
Il finto pazzo per amore, opéra-bouffe, 1770, Naples
Le finte gemelle, intermezzo, livret de Giuseppe Petrosellini, 1771, Rome ; repris sous le titre Le due finte gemelle e Le germane in equivoco
La donna de bell'umore, opéra-bouffe, 1771, Naples
La corsara, opéra-bouffe, livret de Giovanni Battista Lorenzi, 1771, Naples
L'americano, intermezzo, 1772, Rome ; repris sous le titre L'americano incivilito et L'americano ingentilito
L'astratto, ovvero il giocator fortunato, opéra-bouffe, livret de Giuseppe Petrosellini, 1772, Venise ; repris sous le titre Il giocator fanatico per il lotto
Gli amanti dispersi, farsa in prosa e intermezzo, 1772, Naples
Le trame zingaresche, opéra-bouffe, livret de Giovanni Battista Lorenzi, 1772, Naples
1799 Hymne à l'hymen pour la célébration des mariages, livret de Pierre-Louis Ginguené
Concerto pour flûte en ré majeur.
Notes et références
↑Parfois prénommé « Nicola » ; son nom se trouve également écrit « Piccini ». À la Mairie de Paris (où il était inspecteur au Conservatoire) il est répertorié « Nicolas Marcellin Antoine Jacques Piccini (1728-1800), compositeur italien, a habité Passy où il est mort. », en contradiction avec les sources italiennes qui présentent Niccolò Vito Piccinni