Un hôtel particulier est construit à l'emplacement de l'ancien jardin des Jésuites pour Jouin de la Tremblay, entre 1708 et 1718, sur les plans de Claude Masse, ingénieur du roi[3].
La demeure devient ensuite l'hôtel des gouverneurs de l'Aunis en 1748. Les aménagements intérieurs sont réalisés par Tourneur. En 1775, la ville fait construire deux ailes, une au sud accolée à l'aile gauche de l'hôtel existant, sur le jardin du collège royal, l'autre au nord du jardin pour les dépendances et les écuries par Nicolas Marie Potain, architecte du roi, et Julien Nassivet, architecte de la ville de la Rochelle, qui avait succédé à son père, Gilles Nassivet[3].
En 1852, Louis-Benjamin Fleuriau de Bellevue lègue la majeure partie de ses collections d’histoire naturelle et d’ethnographie, ainsi que sa bibliothèque, au Muséum de la ville. Le « musée Fleuriau » est ouvert dans le corps de bâtiment nord[3].
Palais épiscopal
En 1874, Mgr Tomas, évêque de La Rochelle, achète l'hôtel de la Tremblay pour en faire l'évêché jusqu'en 1903. Un nouveau décor y est réalisé, qui subsiste encore[3].
Rachat par la ville
Le palais épiscopal est racheté par la ville en 1910 pour permettre l'extension des musées et du jardin botanique. L'aile droite est prolongée en 1914 jusqu'à la rue Albert-Ier, le long de la rue Alcide-d'Orbigny. Le cabinet Lafaille est agrandi en 1920, puis restauré entre 1958 et 1960. Le dolmen de La Jarne est remonté dans le jardin des plantes[3].
Le muséum ferme en 1998 pour une nouvelle restauration. Les travaux, dont le montant s'élève à 14,4 millions d'euros, permettent de créer des réserves climatisées, de réaménager le jardin et surtout de doubler la surface d'exposition (2 300 m2) par rapport à celle qui existait autrefois, en l'augmentant aussi d'un auditorium pour les conférences. Le muséum rouvre le .
Le muséum offre 2 300 m2 d'exposition répartis en deux domaines, histoire naturelle et ethnographie, très bien représentés par des collections de première importance en raison de la qualité des anciennes collectes dont certaines proviennent de marins du XIXe siècle et d'explorateurs de la région, tandis que d'autres proviennent de grandes collections comme celle d'André Breton.
Collections d'histoire naturelle
Présentes depuis le XVIIIe siècle, les collections d'histoire naturelle sont le fonds du muséum. Un choix de pièces qui correspondent aux premières collections est placé aujourd'hui au rez-de-chaussée dans un cabinet de curiosités. Celui-ci a été parfaitement restauré avec sa couleur initiale rouge corail. Le cabinet Lafaille constitue le plus ancien cabinet d'histoire naturelle de France[4].
Au rez-de-chaussée : le territoire littoral, comme espace de vie pour les plantes et les animaux, avec déjà de nombreux animaux naturalisés ;
Terrées (Terme rural : Petite pièce de terre, exhaussée par ce qu'on retire de larges et profonds fossés qui l'entourent. Littré). Maquette, salle 2: Marais littoraux
Dorade rose ou Beryx commun, Beryx decadactylus (Cuvier, 1829). Poisson osseux prédateur macrophage ("gros mangeur"). Ier étage, salle 10.
Le "Neptune". Maquette de baleinier construit en 1824 en Loire Atlantique. Chasse à la baleine pour le commerce de l'huile et des fanons. Ier étage, escalier / salle 12
Aux 2e et 3e : les collections ethnographiques extra-européennes, œuvres majeures : elles concernent essentiellement l'océan Pacifique et l'Afrique. On trouve ainsi de très nombreuses pièces bien documentées et quelques-unes de toute première qualité tant sur le plan esthétique que sur le plan ethnographique en raison de l'ancienneté des collectes et de leur localisation. En particulier deux statuettes en bois : le « Moaï kava kava » bicéphale de l'île de Pâques, la statue Rongo de Mangareva[8], et un masque à cornes Kwele de la République du Congo. Quelques pièces servent de témoignages de la vie des Indiens d'Amérique du Nord et des Indiens d'Amérique du Sud. L'histoire et l'actualité de l'ethnologie sont évoquées dans des salles qui leur sont dédiées : 2e étage : salles 17, 18 et 19, et au 3e étage : salle 25 (documentaire vidéo).
Avec 5 500 pièces, dont 2 500 provenant d’Afrique, la collection appelée « Les Ailleurs » du Muséum de La Rochelle est la deuxième de France après celle du Musée du Quai Branly. Ce patrimoine colonial est principalement issu des campagnes militaires ou de traite négrière, et des missions religieuses et ethnographiques. Souvent arrivées en France sur la base de « relations dissymétriques »[18], certaines de ces pièces peuvent éventuellement faire l'objet d'une restitution officielle si elles sont réclamées par les anciennes colonies[17]. À ce jour, les seules objets à avoir été restitués sont des restes humains, dont une tête maorie, rendue à la Nouvelle-Zélande en 2012[17].
La première phase du projet régional consiste à enquêter pour établir les provenances des collections originaires d’Afrique, puis dans un second temps, d'identifier les œuvres problématiques ou importantes du point de vue des communautés et des États d’origine. Devant l'ampleur de la tâche, la priorité est donnée aux collections provenant du Cameroun, du Gabon, du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire, partenaires avec lesquels différentes opérations sont déjà en cours[17].
Bibliothèque
Une bibliothèque dédiée aux sciences naturelles et à l'ethnographie comprend plus de 45000 titres et est accessible au public selon certaines conditions.
↑[1] : Dr Jean Torlais, Revue d'histoire des sciences et de leurs applications, 1961 : histoire du cabinet Lafaille. [2] : Site du muséum : la page correspondant à l'histoire du muséum, [3] : Tribal Art: Muséum d'Histoire Naturelle Clément Lafaille.
↑Paléontologie : Plusieurs ensembles de fossiles provenant de la région de La Rochelle ont été obtenus grâce au concours de membres de l'association Quartier Libre 17 [4]. Le club a édité en 2009 un fascicule sur les "Fossiles de la Pointe du Chay-Angoulins". Ils y sont présentés par famille et on retrouve la plupart d'entre eux dans les vitrines du muséum. Quant au célèbre ptérodactyle, trouvé au XIXe siècle, (un adulte de 58 cm. d'envergure acheté entre 1872 et 1884 à un marchand parisien) il a fait l'objet d'une publication récente signée Romain Vullo, Jean-François Heil (précédent conservateur du muséum) et Michèle Dunand, avec de bonnes représentations de l'animal sur ce site : [5] et : Annales de Paléontologie, no 98, 2012, p. 63-69. Voir aussi l'agenda du muséum d'octobre-décembre 2012, page 9 : [6].
↑Disques de coquille (tridacne) recouverts d'une fine rondelle découpée dans de l'écaille de tortue. Semblables aux ornements portés dans l'Archipel des Salomon. Bibl. : Sylviane Jacquemin, Rao Polynésies, Paris, Éditions Parenthèses / Réunion des Musées Nationaux, , 77 p. (ISBN2-86364-501-3), p. 75. Page 47. Bibl. : Éric Lancrenon et Didier Zanette., Tridacna gigas : Objets de prestige en Mélanésie, de la période Lapita aux chasseurs de têtes, et jusqu'à nos jour., Tahiti, Au Vent des Îles, , p. 149 et suivantes, en particulier p.153 Îles de l'Amirauté. Les chefs de clan réglaient les différents à l'intérieur du clan, participaient aux cérémonies consacrées aux défunts. Ce signe était porté dans ces occasions. : Frank Herremann, dir. Océanie : Signes de rites, symboles d'autorité, 2009, p.111 no 103, bibliographie.
↑Bibl. : Jacqueline Delange; préf. par Michel Leiris, Arts et peuples de l'Afrique Noire: introduction à l'analyse des créations plastiques, Paris, Éditions Gallimard, 1967/1979 no 93.
↑[9] : Mémoire d'Afrique: Sao, Esthétique, Histoire... Voir aussi: Jacques Kerchache, Jean-Louis Paudrat et Lucien Stéphan, L'art africain, Paris, Citadelles & Mazenod, , 595 p. (ISBN978-2-85088-441-2), p. 595 Page 520.
↑« Ce mannequin renferme les reliques d'un sage ou d'un chef réputé pour sa justice et pour la prospérité qu'il a apporté au village. » : Citation tirée du cartel du muséum.
↑Population bembe ou bemba... : [10] Notice sur la population bembe ou bemba.
↑Bibl. : Jacqueline Delange; préf. par Michel Leiris, Arts et peuples de l'Afrique Noire : introduction à l'analyse des créations plastiques, Paris, Éditions Gallimard, 1967/1979 no 379.
↑Cf: Dr Stephen-Chauvet, 1935, L'île de Pâques et ses mystères . Pages 58 sq., fig 116 - 141. Cependant l'exemplaire du Muséum de La Rochelle n'y figure pas : « Vers 1860 les Rapanui ne semblaient pas [faire l'objet de cultes] (R. Roussel), mais ils y tenaient beaucoup (A. Pinart) et, lors des grandes cérémonies, à Mataveri et au Koro (Routledge), ils les exhibaient, suspendues à leur cou, grâce à une cordelette qui passait soit dans un trou situé au niveau de la nuque, soit autour du cou de ces statues. Taillées dans une espèce de mimosa elles étaient cousues dans de petits sacs "d'étoffe de toile ou de coton" (A. Pinart). Balesteros avait trouvé, dans presque toutes les huttes, des statuettes, de pierre ou de bois, "qui gardaient la porte contre l'entrée de toute influence maléfique". » (Stephen-Chauvet p. 58. Bibliographie p. 83.) Aucune mention de La Dorade, en 1860, dans les pages consacrées à l'"Historique", p. 10 sq. Idem version en ligne : L'île de Pâques et ses mystères (Easter Island and its Mysteries), on-line translation by Ann Altman. Voir aussi : Bois sculptés de l'île de Pâques, Catherine et Michel Orliac, éditions Parenthèses / éditions Louise Leiris. 1995, (ISBN2-86364-505-6) : p. 39 : Ces statues représenteraient sans ambigüité les akuaku (esprits): [d'où, pour certains exemplaires, leur] ambivalence sexuelle [et leur caractère] bicéphale. Repro. d'une vue rapprochée de notre exemplaire. Autres vues sur Citadelles/Mazenod, L'art océanien , Kaeppler, Kaufmann et Newton 1993, no 295, 296. Frank Herremann, dir. Océanie : Signes de rites, symboles d'autorité, 2009, pp.156-159, bibliographie.