Georges Mandel est assassiné sur ce lieu le par le milicien Mansuy.
Localement, le journal L'Abeille de Fontainebleau ayant adopté une ligne éditoriale collaborationniste durant l'Occupation, ne fait aucune mention de cet assassinat dans son numéro du [1] avant de finalement énoncer les faits dans son numéro du de la manière suivante :
« L'ancien ministre Georges Mandel avait été remis, par les autorités allemandes, aux services pénitentiaires français. Au cours de son transfert dans un camp d'internement, la voiture qui le transportait a été attaquée sur la route et M. Mandel a été tué. »[2]
En , un comité pour l'érection d'une stèle commémorative à l'endroit de l'assassinat est fondé avec le maire de Fontainebleau, Hubert Pajot, en qualité de président[3],[4]. Le monument est réalisé par l'architecte Charles Nicod et le sculpteur François Cogné[5].
La stèle est alors dévoilée et la sonnerie aux morts retentit. Puis, Paul Reynaud prononce une allocution à la mémoire de Georges Mandel en retraçant son parcours, dont leur commune captivité et la façon dont Mandel a été choisi comme otage par Vichy. En regagnant son siège, Léon Blum le prend dans ses bras et l'embrasse sur les deux joues. Blum, dernier ami à qui Georges Mandel a parlé, prend à son tour la parole en évoquant le parcours de cet ami et ce qu'il a représenté pour lui avant de finir le discours en pleurant. Les invités sont tout autant émus par les discours : Randolph Churchill en a les larmes aux yeux. La cérémonie se termine à 17 h avec une interprétation de La Marseillaise[6],[7].
Le , la stèle est vandalisée et à moitié détruite. Deux jours après, dans la même semaine, deux cocktails Molotov sont lancés contre un foyer de retraite israélite à Paris et le lendemain sur les bureaux du journal Le Monde. Cette série d'attentats est revendiquée par la Ligue des combattants français contre l'occupation juive et s'inscrit dans une remontée de l'antisémitisme, probablement catalysé par la période de crise[9],[10].
↑« Une stèle commémorative se dressera en forêt à l'endroit où fut assassiné Georges Mandel », L'Éclaireur de Seine-et-Marne, no 23 de la 1re année, , p. 1/2 (lire en ligne, consulté le )
↑« Un monument à Georges Mandel », L'Avenir de Seine-et-Marne, no 30 de la 1re année, , p. 3/4 (lire en ligne, consulté le )
↑« Une organisation antijuive revendique l'attentat commis contre une stèle élevée à la mémoire de Georges Mandel », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
[Flohic 2001] Jean-Luc Flohic, Le Patrimoine des communes de Seine-et-Marne, t. I, Paris, Flohic, , 1re éd., 1 507 p. (ISBN2-842-34100-7), Canton de Fontainebleau, « Fontainebleau », p. 568-580.