À partir de la Seconde Restauration, plusieurs peintres installent leur chevalet dans la forêt de Fontainebleau et les alentours du lieu-dit de Barbizon dépendant de Chailly-en-Bière et qui allait devenir célèbre. Dans le sillage de Barbizon, d’autres communes de la région telles que Samois-sur-Seine, Moret-sur-Loing, Marlotte ou Grez-sur-Loing attirent également des artistes souhaitant peindre sur le motif, séduits par la nature sauvage et la beauté des paysages. Marlotte, constitua d'ailleurs le point de rencontre privilégié des initiés, peintres souvent peu fortunés et francs buveurs, le coût de la vie y étant moins cher[2]. Surtout, toujours plus nombreux à Barbizon au cours du XIXe siècle, attirant leurs amis pour constituer un groupe de plus de 120 peintres installés dans un hameau de 80 paysans, ils ont alors colonisé tous les petits villages autour de la forêt, essaimant à Marlotte, à Montigny-sur-Loing, à Bois-le-Roi, à Grez-sur-Loing, à Moret-sur-Loing[3]. Dans leur sillage, d'autres peintres, aujourd'hui moins connus mais qui de leur temps avaient une certaine célébrité comme Auguste Allongé (1833-1898)[4] ou Eugène Cicéri (1813-1890)[5], Charles Delort (1841-1895), Albert Rigolot (1862-1932), Armand Charnay (1844-1915), Alexandre René Veron (1826-1897), Armand Point (1860-1932) vont acheter ou faire construire des maisons à Marlotte pour y résider après 1870. Certains sont enterrés au cimetière de Bourron.
Désignation courante
Les premiers artistes qui se retrouvaient pour peindre dans la forêt de Fontainebleau, reçurent le surnom de « Groupe de Marlotte » selon Gérald Schurr. En effet, vers 1830 Caruelle d'Aligny (1798-1871), Achille-Etna Michallon (1796-1822) et son élève Camille Corot (1796-1875) s'installent à Marlotte où un grand nombre d'artistes de Barbizon leur rendront visite : Narcisse Díaz de la Peña (1807-1876), Henri Harpignies (1819-1916)[6], Charles-François Daubigny (1817-1878), Olivier de Penne, Célestin Nanteuil (1813-1873)[7], Antoine-Louis Barye (1795-1875), Jacques Raymond Brascassat (1804-1867), Théodore Rousseau (1812-1867), Camille Flers (1802-1868), Alexandre-Gabriel Decamps (1803-1860), Paul Huet (1803-1869), Honoré Daumier (1808-1879) s’y rendirent également, appréciant ce village proche du Loing, abrité des vents du nord et jouissant d'un climat plus doux à l’écart des faux rapins ou touristes qui envahissaient Barbizon chaque week-end. Quelques auteurs allemands, anglais et scandinaves, adoptèrent eux aussi la formule "Groupe de Marlotte" pour distinguer ce cénacle d’artistes novateurs des nombreux peintres plus ou moins talentueux qui allaient se confondre dans ce qui sera désigné plus tard improprement sous le nom d'École de Barbizon.
Les premiers artistes qui se retrouvaient pour peindre dans la forêt de Fontainebleau, reçurent le surnom de "Groupe de Marlotte", selon Gérald Schurr, parmi lesquels (non exhaustive):
D’autres peintres ont séjourné ou vécu à Marlotte postérieurement mais ne sont pas classés historiquement comme membre du "Groupe de Marlotte". Ils ont d’ailleurs pu appartenir à d’autres écoles ou courants de la peinture comme l’orientalisme, l’impressionnisme, le symbolisme ou le romantisme. Ont ainsi séjourné ou vécu à Marlotte au XIXe siècle (liste non exhaustive):