Il est élu pour la première fois à l'Assemblée territoriale le [2] lors d'élections marquées par le boycott radical du FLNKS et l'édification par ce dernier de barrages sur les routes néo-calédoniennes, marquant le début de la période des Évènements. Maurice Nénou connaît à cette époque une ascension rapide comme l'un des quelques rares représentants Kanaks du camp loyaliste, à l'instar de Dick Ukeiwé (président de l'exécutif et sénateur), Henri Wetta ou Auguste Parawi-Reybas.
Il perd son siège à l'assemblée locale désormais appelée Congrès du Territoire en : le nouveau statut, dit Fabius-Pisani, a alors créé quatre régions (Sud, Centre, Nord et Îles Loyauté). Maurice Nénou est alors en troisième position sur la liste menée par Henri Wetta dans la Région Nord, mais celle-ci est remportée par le FLNKS de Jean-Marie Tjibaou et le RPCR n'obtient donc que 2 élus sur 9 au Conseil de Région.
Après la réforme électorale de Charles Pasqua en 1987 qui rétablit le scrutin uninominal majoritaire à deux tours et définit 577 nouvelles circonscriptions électorales, Maurice Nénou est élu député pour la 2e circonscription, à savoir l'ensemble de la Grande Terre (à l'exception de Nouméa) et les îles Belep, en 1988 et 1993. Il est élu les deux fois au premier tour : avec 86,2 % des suffrages exprimés dans un scrutin encore une fois boycotté par les indépendantistes en 1988, avec 54,15 % en 1993[4].
Il retrouve son siège au Congrès lors du seul scrutin organisé dans le cadre du statut Pons II, le , élection boycottée par les indépendantistes et donc largement remportée par le RPCR qui obtient la présidence des quatre nouvelles régions (Sud, Ouest, Est, Îles Loyautés). Maurice Nénou est élu au conseil de la Région Est, présidé par Henri Wetta[5].
Dans le nouveau statut de ces accords, il est élu le au sein de l'Assemblée de la Province Nord, en seconde position sur la liste d'Henri Wetta, et est réélu au Congrès. Il démissionne toutefois dès le . Il est réélu le et est cette fois-ci tête de liste dans le Nord, sa formation obtenant alors 3 élus sur les 15 de l'Assemblée de Province.
Maurice Nénou défend l'idée que le respect de la coutume kanak n'est pas, et ne doit pas être, contraire à la modernité. Il déclare ainsi :
« Il y a que les Européens pour croire que la Coutume n’est pas capable de s’adapter. Quelqu'un de méritant est quelqu'un qui peut acquérir une place dans la coutume. S'il respecte les règles de la coutume, s'il passe par ceux par qui il doit passer, rien n'est fermé. C'est sûr qu'il vaut mieux pas être tout seul. Il vaut mieux que tout le clan soit méritant. Mais quand quelqu'un fait des études, le conseil des anciens a intérêt à le faire participer parce qu'il renforce la coutume par sa présence et, du coup, la coutume le renforce.[12],[13] »
Il s'oppose également à toute application politique de la coutume et de la défense de l'identité kanak qui pour lui n'a pas à être en opposition avec le fait d'être Français, affirmant notamment en séance de l'Assemblée nationale lors du débat sur la loi du statut Pons I (qu'il soutient) :
« Ainsi, il n' y aura pas de confusion. Mon clan a des droits et des devoirs dans un "périmètre coutumier", pas au-delà. La Calédonie est ainsi faite que, avant l'arrivée des Français, elle était une mosaïque de grands clans dominants, indépendants les uns des autres, possédant chacun leur propre territoire, leurs propres règles coutumières et leur propre langue. Pour être clair, je vous dis que celui qui, suivant nos coutumes, prétend parler au nom de tous les Canaques (sic), celui-là est un menteur, car personne, dans notre histoire, et aujourd'hui encore, n'a reçu une telle délégation.[14] »
Il acquiert la réputation d'un élu de terrain[15],[16]. Il se sert notamment de ses mandats territoriaux ou nationaux pour faire avancer certains dossiers locaux, et soutient entre autres l'édification d'un hôpital à Poindimié[17].