Le cognac est précisément un négoce où s'illustre la famille Delamain, en fondant dès 1763, la Maison Delamain, une des premières de la région. Une éthique intègre et un certain cosmopolitisme, peut-être propre au capitalisme protestant caractérisé par Max Weber, permettent à la société familiale de perdurer jusqu'au XXIe siècle. Delamain se spécialise dans la production d'une eau-de-vie de très grande qualité, visant la partie supérieure du marché[3].
Il est le fils de Philippe-Henry-Albert Delamain (1847-1902), négociant mais aussi archéologue, et d'Élisabeth-Adrienne Hine (1850-1922), fille d'un négociant de Jarnac également, qui s'étaient mariés dix ans plus tôt.
Maurice entre comme élève interne au lycée d'Angoulême, puis poursuit par des études de droit à Paris. Il y retrouve le charentais Jacques Bouteilleau, alias Jacques Chardonne, qui devient un ami proche.
Il épouse à Hambourg le 24 novembre 1908 la traductrice Etha-Auguste-Madeleine Rickmers, fille d'un armateur allemand, dont il aura quatre filles : Anne-Marie, Sabine, Delphine et Céline.
En 1921, il rachète, avec Jacques Chardonne, la vénérable maison d'édition Stock, créée en 1708 mais en difficultés financières à la sortie de la guerre. Maurice Delamain est un découvreur de talents, passionné par son métier. Mais, durant l'entre-deux-guerres, la concurrence de Gallimard et Grasset est rude, et la publication en littérature française difficile. En revanche, Stock-Delamain-Bouteilleau traduit et publie des livres de l'étranger remarqués. Encore une fois l'esprit cosmopolite des Delamain œuvre aux affaires.
Mais l'esprit du temps devient plus nationaliste, voire chauvin, et l'arrivée de la Seconde Guerre mondiale a des conséquences catastrophiques sur les ventes. Andray Bay devient directeur littéraire en 1942, et maintient l'activité[4].
Il se passionne pour la graphologie. C'est lui qui fait connaître l'abbé Michon, fondateur de la graphologie moderne (et encore un charentais...)[6]. En 1951, à la mort de l'ambassadeur Albert Kammerer, alors Président de la Société française de graphologie, il sera élu à se place pour prendre la tête de cette société savante jusqu'en 1967.
Devenu veuf en 1943, il s'était remarié le 27 juin 1947 à Paris V avec Marie-Thérèse Quentin (1902-1984), qui sera comme lui une graphologue chevronnée. Elle animera dans la revue La graphologie la rubrique des exercices proposés aux lecteurs, qu'elle corrigeait elle-même. Sera publié en 1980 son manuel Découvrir la graphologie. Les éditions Stock publieront encore d'autres livres de graphologie.
Il meurt à Paris V le 2 mai , à l'âge de 91 ans, suivi par sa femme le 28 octobre 1984 à 82 ans.
Œuvres
Plaidoyer pour les mots, un essai de phonétique expressive, Stock, 1968
Contenu dans : Pour les fidèles de Péguy Analyse graphologique. - [1], Édition : Paris ; Saint-Étienne : Dumas , impr. 1949 Description : Note : Contient de nombreuses lettres et billets de Charles Péguy adressés à Claude et Simone Casimir-Périer. En appendice : Analyse graphologique, par Maurice Delamain
Découvrir la graphologie, Édition : Paris : le Signe , 1980 Description : Note : Recueil de textes extraits de La Graphologie et du Figaro, 1938-1979
La Double Ascension Édition : Paris : Delamain et Boutelleau, 1945
Traductions diverses de Max Pulver (1889-1952)[7], graphologue suisse
Notes et références
↑Alain Braastad, Essai de biographie familiale des Delamain