L'action se déroule en France au XVIIIe siècle. Madame de La Pommeraye (Cécile de France), jeune et jolie veuve aux mœurs irréprochables et qui se pique de n'avoir jamais été amoureuse, finit par céder aux avances du libertin marquis des Arcis (Édouard Baer) qui la courtise avec assiduité durant près de six mois. Après plusieurs années d'une idylle parfaite basée sur une honnêteté réciproque et sans engagement, elle prend conscience que le marquis s’est peu à peu lassé d'elle. Après consultation de son amie Lucienne (Laure Calamy), elle sonde les sentiments du marquis en lui faisant croire que c'est elle qui a perdu la passion qui les animait tous les deux. Le marquis, d'abord surpris de cette confidence inattendue, avoue immédiatement que c'est exactement le même ressenti pour lui mais qu'il n'osait lui dire. Il la remercie de l'avoir délivré de ce poids et ils mettent ainsi fin à leur relation.
Brisée et blessée dans son orgueil, Mme de la Pommeraye met en œuvre un plan pour se venger de ce qu'elle considère comme une trahison profonde. Elle va chercher Mme de Joncquières (Natalia Dontcheva), une femme dont le triste destin lui avait été raconté par son amie : issue d'une union illégitime et abusée par un séducteur, elle et sa fille (Alice Isaaz) se sont retrouvées sans ressources et contraintes à la prostitution. La fille est réputée « belle comme un ange » et servira de proie.
Mme de la Pommeraye les convainc aisément et leur fournit le gîte et le couvert, leur demandant en échange de se montrer désormais pieuses et dévotes, avant de les présenter au marquis des Arcis. Celui-ci, convaincu de la dévotion et de la virginité de mademoiselle de Joncquières, en devient fou amoureux. Sa convoitise est décuplée par la distance que Mme de la Pommeraye prend soin de maintenir en empêchant plusieurs fois le marquis de revoir la demoiselle. Celui-ci finit par engager des enquêteurs pour la retrouver, et lui proposer des bijoux et de très fortes sommes d'argent, jusqu'à mettre sa fortune en péril. Mais c'est encore insuffisant pour Mme de la Pommeraye qui ordonne à la mère et la fille de refuser systématiquement toutes les offres. Le marquis en vient alors à demander la jeune fille en mariage. Cette dernière accepte malgré elle, souffrant énormément de cette situation fondée sur le mensonge et craignant que le marquis ne découvre un jour la vérité. Voyant sa femme mal à l'aise le soir de la nuit de noces, le marquis lui promet de ne pas la toucher tant qu'elle jugera que le moment n'est pas encore venu.
Dès le lendemain du mariage, Mme de la Pommeraye amène par surprise le marquis, sa jeune épouse et sa mère dans le lupanar où elles exerçaient leur activité de péripatéticienne. Ils comprennent alors tous les trois qu'ils sont l'objet d'une manipulation ourdie par Mme de La Pommeraye qui triomphe en annonçant au marquis qu'il sera désormais la risée de l'aristocratie locale. Profondément humiliée, trompée par Mme de La Pommeraye et maintenant rejetée par son mari, la jeune mariée tente de se suicider. Elle est sauvée in extremis par des paysans et ramenée chez le marquis, qui accepte de la soigner. Dès son réveil il lui redonne sa liberté tout en assurant dignement son avenir et celui de sa mère. Mais devant la sincérité et l'honnêteté de la jeune femme, le marquis est finalement séduit et ils décident de rester ensemble et de se retirer sur ses terres. Au moment de partir, le couple rencontre Lucienne et le marquis demande de transmettre ses remerciements à Mme de la Pommeraye, sans laquelle il n'aurait jamais connu son épouse.
Mme de la Pommeraye reçoit son amie Lucienne. Cette dernière lui ment en prétendant que le marquis a quitté la ville seul, sans sa nouvelle épouse. Elle ne transmet pas les remerciements et garde secret le nouveau bonheur du marquis. Mme de la Pommeraye ment de son côté en prétendant qu'elle est désormais en paix par rapport au marquis, peu lui importe qu'il soit parti ou non avec son épouse.
Fiche technique
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données Unifrance[2]
Emmanuel Mouret adapte assez fidèlement l'histoire de Mme de la Pommeraye, personnage imaginé par Denis Diderot. Dans le roman, Mme d'Aisnon et sa fille se font appeler Duquênoi à la demande de Mme de la Pommeraye, alors que dans l'adaptation c'est le patronyme de Joncquières, homonyme du titre du film, qui est utilisé.
Musique
À l’exception du menuet de L’Arlésienne, suite no 2, composée par Georges Bizet au XIXe siècle, joué au début du film, et d’une pièce pour piano intitulée Mademoiselle de Joncquières et composée pour la fin du générique par Giovanni Mirabassi (né en 1970), seules les compositions suivantes du XVIIIe siècle ont été retenues pour l’accompagnement musical du film :
Pizzicato (fragment d’un concerto pour violon, cordes et basse continue) de Johann Georg Reutter
Menuets I et II en la majeur et en la mineur de Claude Balbastre