Mérignat est situé sur une combe de montagne qui s’ouvre en direction de Poncin, sur le versant nord du massif de Chenavel, entre Cerdon et le hameau de Ménestruel, à une lieue environ de Jujurieux, et regardant les énormes rochers de Saint-Alban.
Le paysage est varié : un espace couvert de vignes, de jardins et de vergers, le reste, plus sauvage, est composé d’anciens pâturages entourés de bois et bordés de rochers abrupts. La vigne, avec ses nouveaux plans couvre de plus en plus de surface. Le village était à proximité de la grande route de Lyon à Genève par Poncin et Cerdon, la route nationale 84. Il était desservi par une route qui montait de Jujurieux et descendait sur Cerdon par la veille route romaine de la Coriat. La commune englobe une partie de Préau (hameau de Cerdon) : la chapelle, six maisons et une partie de la cartonnerie Dubreuil.
Communes limitrophes
Les limites communales de Mérignat et celles de ses communes adjacentes.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 345 mm, avec 11,8 jours de précipitations en janvier et 8,5 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Vieu », sur la commune de Vieu-d'Izenave à 7 km à vol d'oiseau[3], est de 9,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 610,3 mm[4],[5]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[6].
Urbanisme
Typologie
Au , Mérignat est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[7].
Elle est située hors unité urbaine[8] et hors attraction des villes[9],[10].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (51,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (51,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (48,4 %), zones agricoles hétérogènes (26,9 %), cultures permanentes (21,2 %), prairies (3,5 %)[11].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Histoire
Préhistoire et période gallo-romaine
Le site de la commune de Mérignat est occupé dès la période néolithique ; on a retrouvé à Mérignat deux haches polies de cette période[12].
Une propriété rurale gallo-romaine prenait place a l’emplacement du village d’où il tiendrait son nom « Mariniacum ». Des pièces de monnaie gallo-romaines ont été retrouvées dans la source de « Rivel »[12].
Moyen Âge
Le château de Mérignat apparaît au IXe siècle afin de surveiller la voie de passage.
En 1185 le fief de Mérignat passe des mains des Coligny à celles des Thoire puis Thoire et Villars par mariage[12].
Le château en pierre est édifié en 1302 après sa revente par Humbert V de Thoire et Villars à Humbert de Chatard qui le lègue à Pierre II de Buenc en 1350[13].
En 1402 Mérignat est vendu avec les autres fiefs des Thoire et Villars du Bugey aux Comtes de Savoie.
En 1408 le Duc de Bourbon met à sac la basse-cour du château.
XVe et XVIe siècles
Les XVe et XVIe siècles apparaissent comme les deux siècles de développement de Mérignat, apparaissent alors des maisons pour les officiers seigneuriaux. C’est également à cette période que l’église est édifiée.
En 1601 le Bugey et donc Mérignat sont rattachés a la France par le traité de Lyon.
Le château-fort aurait été démantelé sur ordre du maréchal Biron sous Henri IV.
XVIIIe siècle
« En 1734 Claude-Chrysante de Moyria vend la seigneurie de Mérignat à Louis-François Julien. Par le mariage de la veuve de celui-ci avec Pierre Antoine d’Apremont, elle devient la propriété de la famille d’Apremont. »[12]
Ce sont les d’Apremont qui font construire le « château d’en bas » maison de plaisance avec ses dépendances. C’est également à cette période qu’une autre maison de plaisance est construite à proximité des ruines du château.
Révolution
Le clocher de l’église est en partie détruit pendant la Révolution.
XIXe siècle
Au XIXe siècle l’économie de Mérignat repose sur la production de vin et de fruits et se diversifie à la suite de la crise du phylloxéra, notamment dans l’industrie de la soie, grâce à la fabrique Bonnet de Jujurieux. On compte jusqu’à 30 métiers à tisser au village[12].
Les cerises et les pommes de Mérignat sont alors très réputées et fournissent notamment la Cour d’Angleterre.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[17].
En 2022, la commune comptait 133 habitants[Note 1], en évolution de +5,56 % par rapport à 2016 (Ain : +5,15 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Ce petit village a beaucoup souffert de la dépopulation rurale depuis le milieu de XIXe siècle.
La crise du phylloxéra, à la fin du siècle dernier, puis le doute qui s’est installé dans la population vigneronne expliquent l’ampleur du déclin démographique, sans parler du commerce des fruits aujourd’hui négligeable, et qui constituait alors une source de numéraire importante.
Les habitations sont regroupées autour de la fontaine. Les rues sont étroites et bordées de maisons des polyculteurs–vignerons. L’architecture est typique : l’étable jouxte la cave, la zone d’habitation est à l’étage, desservie par un escalier extérieur.
En arrivant au village par le chemin neuf on trouve une grande maison du XVIIIe siècle, jadis propriété de notables locaux, les Mathieu.
En 1867, elle appartenait à M. Georges Benoit-Mathieu d’Apremont descendant de sieur Georges Mathieu, écuyer, président des trésoriers de France à Dijon. En 1789. La famille Mathieu est une des plus anciennes de Mérignat, car on voit dans l’église une petite chapelle fondée et dotée, en 1343, par un sieur Antoine Mathieu, prêtre-doyen de Cerdon, qui déclare dans l’acte de fondation que sa famille est propriétaire à Merignat depuis plus de 500 ans, et qu’il a placé cette chapelle sous le vocable de saint Antoine et de sainte Anne[20]
Les ruines du château seigneurial se dressent sur un piton dans une propriété, à la sortie du village. Jadis, il comportait quatre tours. Seule l’une d’entre elles est conservée en partie. Elle a été récemment restaurée. De là, la vue est magnifique sur la vallée de Cerdon et les montagnes du Bugey.
La rude montée de la Coriat conduit au sommet d’un mamelon. Là, au milieu des vignes, surgissait un noble manoir du Moyen Âge. Il fut édifié en 1302 par Humbert de Chatard. Quatre grosses tours carrées, saillantes, fortement renflées à leur base, reliées entre elles par d’épaisses courtines, et disposées en quadrilatère régulier, des fossés tout autour, une seule entrée à pont-levis, auprès de laquelle on arrivait par une longue et étroite levée de terre, voila le plan général de ce manoir, plan qu’il nous a été facile de restituer, d’après les vestiges gisants dans l’intérieur et aux alentours du terre plein sur lequel il trônait en souverain. Tout a disparu sous le coup de ces révolutions qui n’ont que trop souvent ravagé la contrée. D’énormes protubérances et de longs talus recouvert de gazon et de broussailles indiquent l’emplacement des tours et des courtines. Seule, la tour de sud-ouest élève encor dans l’espace deux immenses pans de muraille, qui semblent là comme une malédiction vivante contre les sauvages cohortes de Vergy et de Biron, en même temps qu’une protestation énergique contre M. le maire de Mérigniat qui, par mesure de prévoyance st de précaution, veut faire procéder à leurs démolition complète pour cause de sûreté publique… Et, il faut bien l’avouer, cette ruine, l’ornement de Mérigniat qui, sans elle, ne serait qu’un vulgaire coteau de vigne, menace de s’écrouler sur l’artiste qui vient la visiter, et sur les vignerons qui travaillent aux alentours. Chaque orage enlève une pierre de son sommet qui s’ébrèche de plus en plus. [13]
Le monument aux morts
La construction d’un monument aux morts de la guerre 1914-1918 a été précédée par la création d’une place publique. Ce qui deviendra la place du Monument, (rebaptisée le : place Jean-Besançon), était occupée par des jardins. Ils appartenaient à M. Jean Dubreil, Mme veuve Framinet, M. François Trolliet et à Mme veuve Bolliet. Un contrat de construction a été signé entre M. Jules Renardat-Fache (maire de la commune) et M. Moine, (directeur de la Coopérative de l’’Union des Travailleurs de la Pierre et du Marbre) en avril 1924. La réception des travaux a eu lieu en mai. Sur ce monument en pierre de Comblanchien, des inscriptions gravées et peintes en rouge antique. On peut y lire le nom des habitants de la commune morts pendant la guerre 1914-1918 : Bolliet François, Dudreuil Claudius, Dutillet Paul, Evrat Marius, Ravet Jules, Renardat Lucien, Renardat–Fache, Léon, Rocheret Marius, Soignat François
Un saule ombrageait la prairie ; mais il gênait les abords d’une habitation rustique. On voulut l’abattre ; au premier coup de hache, le paysan vit du sang couler le long de l’arbre et entendit des gémissements sortir de l’intérieur. Le tronc vermoulu livra passage à la statue de la Sainte Vierge, tenant dans ses bras il divino bambono. Celui-ci étendit ses petites mains vers le rustre qui, tout perdu, était tombé à genoux. On édifia une chapelle en ce lieu consacré ; et grâce aux faveurs que l’on rapporte en retour d’abondantes aumônes, grâce surtout à la vertu spéciale attribuée à la Vierge-Noire de dissiper tout sentiment de frayeur, soit chez les enfants peureux, soit même chez les grandes personnes, des processions de pèlerins y accourent de très loin, le de chaque année.
Une particularité, que nous n’avons pas osé approfondir, c’est que la statue représente une belle négresse ; de là vient la dénomination de Chapelle de le Vierge-Noire.
Autre particularité également mystérieuse : malgré serrures, verrou et barres de fer, la chapelle ne peut rester fermée ; cela explique pourquoi devant l’entrée on ne voit qu’une simple barrière à claire-voie, ouverte à tout venant.
Personnalités liées à la commune
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Notes et références
Notes et cartes
Notes
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ abcd et eJean-Pierre Gerfaud, Préinventaire des Richesses touristiques et archéologiques du canton de Poncin, Bourg en Bresse, Patrimoine des pays de l’Ain, 462 p., p. 258
↑ a et bExtrait du livre : Les Vallées du Bugey par le Baron Achille Raverat en 1867