Il obtient une licence de droit canonique et est nommé vicaire général de Sens, puis en 1754, à l’âge de 29 ans, évêque d’Orléans mais, pour cause de scandale dû à sa rigidité face au jansénisme[1], le roi Louis XV exige sa démission et le fait muter dans le petit diocèse de Condom en 1758[2].
En 1787, il dirige le synode provincial des Trois-Évêchés (évêchés de Metz, Toul et Verdun). Le , il est élevé au cardinalat par le pape Pie VI.
Déceptions
Il eût aimé s’adjoindre comme coadjuteur son neveu Anne-Adrien mais le jeune homme, élevé auprès de lui dans la cité messine, préfère la carrière des armes.
À la fin du mois d', il émigre, d’abord dans la partie germanophone de son diocèse puis, finalement, à Trèves, archidiocèse dont dépend l’évêché de Metz et dont le titulaire, le duc Clément Wenceslas de Saxe est un oncle maternel du roi. Il est alors âgé de 67 ans.
Fin , il se rend à Düsseldorf où il reste jusqu’au . De là, il rend visite à des émigrés à Maastricht. Fin octobre, il célèbre dans l’église des jésuites de Mannheim une neuvaine de messes pour le repos de l’âme de la reine Marie-Antoinette qui avait été exécutée le 16. Il revint ensuite à Düsseldorf.
Sa cousine Marie-Louise de Montmorency-Laval, dernière abbesse de Montmartre est guillotinée le à Paris malgré son âge et ses infirmités : âgée de 71 ans, elle était sourde, aveugle et grabataire.
Quelques années plus tard, sur la demande du prétendant en exil et futur Louis XVIII, le cardinal marie, à Mittau, Madame Royale (fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette) avec son cousin le duc d’Angoulême (1799).
À cette époque, il réside à Münster et, finalement, à Altona (alors danoise) près de Hambourg probablement en 1796 alors qu’il est déjà dans sa 72e année. Sur sa vie à Altona peu de choses nous ont été transmises. On se souvient encore longtemps qu’il serait allé en soutane rouge par les rues et aurait donné à cette occasion de l’argent aux enfants. Celui qui lui servait la messe le plus souvent était un certain Aloys Kleyser qui possédait une auberge dans la rue appelée « Grosse Freiheit », à proximité de l’église catholique (??? référence?) de Cilicie, au sud de l'actuelle Turquie
Dernières années
Son âge avancé lui interdit probablement un rôle très actif, comme certains de ses compagnons d’infortune. Outre une gouvernante, il a à son service une religieuse de l’ordre de Saint-Vincent, probablement pour le soigner. Après la mort du cardinal, cette dernière reçoit une somme d’argent en legs.
Quand le pape Pie VII invite tous les évêques français à démissionner à la suite du Concordat signé avec Bonaparte, le cardinal septuagénaire ne peut se décider à cette démarche. Il reste en exil et garde jusqu’à sa fin de sa vie son titre d’évêque de Metz.
Il meurt à 84 ans, le et est inhumé dans la crypte de l’église Saint-Joseph dans la « Grosse Freiheit ». Presque cent ans plus tard, le , Metz et Altona n’étant plus séparées par une frontière, ses restes sont transférés et inhumés dans la crypte de la cathédrale de Metz. La crypte de l’église Saint-Joseph d’Altona est détruite par un bombardement pendant la Seconde Guerre mondiale.
De son héritage on fait d’abord un inventaire, on le met sous scellés et plus tard, en 1810, le tout est vendu aux enchères, et le produit de vente distribué à la famille du cardinal. De son vivant, il a déjà légué le nécessaire de sa chapelle domestique à son vicaire général, Henri de Chambre d'Urgons, évêque auxiliaire et évêque titulaire d'Orope(de) (Cilicie, au sud de l'actuelle Turquie).
Publications
Ordonnance de monseigneur l’évêque d’Orléans, portant interdit de l’église de Saint-Pierre-Lentin, et défense de célébrer le service ordonné par l’arrêt du parlement du . (Signé : Louis-Joseph .). - (s.l.n.d.). - In-4 ̊ ;
Mandement de Mgr l’évêque d’Orléans, portant adhésion au mandement de Mgr l’archevêque de Paris, du . [-Discours de Mgr Nicolas-Joseph de Paris… aux curés du diocèse, assemblés en retraite au séminaire dans les premiers jours de .]. - (s.l.n.d.). - In-4 ̊, 8 p. ;
Catéchisme du diocèse de Metz, imprimé par l’ordre de monseigneur l’illustrissime & révérendissime évêque de Metz, prince du Saint Empire ; pour être seul enseigné dans tout son diocèse. - À Metz, chez Jean-Baptiste Collignon, imprimeur de Son Excellence Monseigneur l’Evêque, à la Bible d’or. 1788. - 132 p. ; in-12.
Armoiries
D'or à la croix de gueules cantonnée de seize alérions d'azur ordonnés 2 et 2 et chargée de cinq coquilles d'argent.[3],[4]
Notes et références
↑Les derniers sacrements avaient été refusés à un chanoine janséniste de la cathédrale d'Orléans, Philippe de Cougniou, mort le 31 octobre 1754, à 1h30 du matin. L'affaire était d'ordre religieux mais aussi politique : une grande partie du clergé et de la ville d'Orléans était acquise à cette doctrine, rejetée depuis 1713.